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Critique de Alfaric


La grande amoureuse de l'Antiquité qu'est Isabelle Dethan convoque les mânes de la Rome antique avec cette série intitulée "Les Ombres du Styx", qui constitue un très joli polar historique en 3 tomes se déroulant au Haut Empire à l'époque sévérienne.

Leptis Magna, an 205 après Jésus-Christ. Provincia Tripolitana, côte africaine…
Les notables de cité d'origine de l'empereur Septime Sévère ont donné 7 jours à son enquêteur Marcus Seiüs Dento pour retrouver le serial killer pédophile qui s'en prend à eux, et ce dernier est obligé de mettre en résidence surveillé dans la villa de l'empereur Terentius Aquila, soupçonné par tous d'être impliqué d'une manière ou d'une autre dans les meurtres. Les esprits s'échauffent et il faut faire appel à la Troisième Légion Augusta, mais Terentius Aquila qui a compris qui était l'assassin échappe à ses gardiens pour régler ses comptes avec celui qui ruiné sa vie… Dento qui comprend également quelle est son identité s'élance à son tour en espérant éviter le drame… car si l'assassin meurt, personne ne saura s'il le fils du seigneur Marcius est encore vie, et s'il n'est plus en vie où repose sa dépouille mortelle !

Je passe sous silence les rebondissements et le suspens lorgnant sur les thrillers hollywoodiens à la "Seven", pour développer deux autres points :
- tout au long du récit, l'auteure a semé de petits cailloux blancs menant à un pamphlet anti élites…
La haute société festoie alors que la plèbe vit dans la misère quand elle ne crève pas ; elle se croit au-dessus du commun des mortels alors qu'elle peut être victime des mêmes maux que les classes populaires qu'elle vilipende quand elle ne tombe pas dans les mêmes défauts de ceux qu'elle ne cesse de critiquer ; on parle d'honneur alors qu'au final on n'a aucune autre valeur que la richesse et c'est par la recherche de ses signes extérieur qu'elles va être châtiée ! Ça et le débonnaire esclave converti au christianisme Quintus, qui sous ses airs de ne pas y toucher tire à boulet rouge sur la bien-pensante haute société dont le niveau de vie repose entièrement sur la possession d'hommes/femmes objets… Je ne vais pas y aller par quatre chemins : l'humanité continue de crever de cet élitisme à la con qui plus les choses change plus il reste le même ! MDM !!!
- l'histoire de Terentius Aquila est vraiment touchante...
Lui qui ne supporte plus l'amour va retrouver l'amour, lui qui à cause de son drame personnel ne supporte plus les enfants se rapproche d'Alba Gemina, véritable mère poule qui va jusqu'à recueillir les enfants abandonnées ; sa caste est xénophobe, il s'est rapprochée de la communauté égyptienne ; sa caste est raciste, il a fondé une famille métisse ; sa caste est attachée aux signes extérieurs de richesse, il s'en bat royalement les couilles…
Mais finalement celui qui a tout renié va abandonner tout ressentiment pour se réconcilier avec son fils de sang !

Dommage qu'au niveau encrage et colorisation la talentueuse Isabelle Dethan retombe dans les travers du tome 1…
Au final, une très belle série de bien meilleure qualité que nombre de sagas littéraires bien cotées alors qu'elles sont ultra formatées, et qui mériterait une réédition en intégrale digne de ce nom de la part des éditions Delcourt.
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