Encore une fois je n'ai pas été déçue de l'écriture d'
Ananda Devi. L'histoire prend place à Maurice et met en scène quatre adolescents en mal de jeunesse. Vivre est une plaie pour ces jeunes en perdition. Ève est une anti-héroïne à part entière, on pourrait la juger, la cataloguer, mais Devi a le don de mettre au premier plan ceux qui sont mis en marge de la société. C'est un cri de douleur des jeunes mauriciens cloisonnés par la société et un cri de révolte. Ceux qui souhaitent une histoire optimiste devront s'abstenir mais
j'y vois à la fin du roman une sorte de libération. Ève reprenant le contrôle de son corps et ses actes. L'acte final est libérateur. On se demande alors pourquoi Ève et les autres agissent ainsi, mais ces jeunes de Troumaron sont le reflet d'une jeunesse presque internationale. La violence est parsemée de poésie et on ne saurait dire à quel point la souffrance est source d'inspiration.
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