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Critique de saigneurdeguerre


Bruxelles. 1960.

La maman de Kathleen se prépare à quitter sa maison devenue trop grande pour elle seule afin d'aller vivre en appartement. C'est l'heure du grand débarras ! Lorsque Kathleen débarque, elle s'aperçoit que sa maman s'apprête à liquider beaucoup de ses cadeaux à elle. Elle en est scandalisée ! Comment sa mère ose-t-elle se défaire des souvenirs qui appartiennent à Kathleen ? Sa mère l'envoie alors dans le grenier faire le tri dans ce qui lui appartient. Ce qu'elle va y découvrir va la bouleverser…

Bruxelles. 1943.

Les Allemands sont présents partout dans la ville ! Kathleen est écolière. Elle ne comprend pas trop ce qu'il se passe. le principal souci de la population, au jour le jour, c'est de trouver de quoi s'alimenter. Mais ce n'est pas le seul souci ! Ses parents lui ont appris à se méfier de tout le monde. Il n'y a pas que des Allemands dont il faut se méfier… Il y a aussi ces s… de collabos !

Critique :

Voilà une bande dessinée qui permet de se rendre compte de ce que pouvait être la vie dans une ville occupée par les boches (terme péjoratif utilisé par les Belges pour désigner les Allemands). Il ne s'agit pas ici d'une ville imaginaire, mais bien de Bruxelles, très reconnaissable grâces aux très nombreux dessins qui reprennent les monuments autant que des rues et des intérieurs typiquement bruxellois. D'ailleurs, les personnages s'expriment parfois en dialecte bruxellois, ce qui était vraiment chose courante à l'époque, même dans les meilleures écoles.
Dans cet album qui mêle fiction et histoire véridique, Patrick Weber intègre des éléments bien réels tels que le bombardement de Bruxelles par l'Air Force qui se serait trompée de cible. A priori, elle aurait confondu l'aérodrome d'Evère (commune de Bruxelles) avec la Plaine des Manoeuvres (à Ixelles) causant d'énormes dégâts à Etterbeek et Ixelles (deux communes de Bruxelles). L'auteur met en évidence l'histoire du faux journal « LE SOIR ». En 1940, les nazis avaient mis la main sur le plus important journal francophone du pays pour le confier à des collaborateurs zélés. Les Belges l'ont dès lors appelé « LE SOIR volé ». le Front de l'Indépendance, l'un des grands réseaux de résistance belge, à l'origine d'obédience communiste même s'il était ouvert à tous, va frapper un grand coup avec la publication du Faux Soir. Un cas unique dans toute l'histoire de l'occupation durant la Seconde Guerre mondiale puisque par un tour de passe-passe extraordinairement bien orchestré, le journal va se retrouver en kioske le 9 novembre 1943 à la place du journal officiel entre les mains des collaborateurs. le journal se moque évidemment des nazis et dans le style propre aux articles du SOIR volé, il cause éclats de rire et moqueries. L'histoire fera grand bruit et amusera énormément les Belges leur redonnant espoir dans la défaite nazie, mais il se soldera par l'arrestation d'une quinzaine de participants à l'opération, dont deux mourront en déportation. La BD ne fait pas l'impasse sur les collabos, essentiellement les rexistes du côté francophone.

Les dessins de Baudouin Deville reproduisent fidèlement Bruxelles à cette époque, grâce à une ligne claire très franco-belge. Et la « mise en lumière » (en couleur) de Bérengère Marquebreucq est fidèle aux couleurs de l'époque.

Cet album financé par l'édition participative est vraiment de très grande qualité et répond aux meilleurs standards actuels. Même si vous n'êtes pas Belge, n'hésitez pas à vous le procurer car l'histoire est construite comme un thriller historique.
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