Patrick Deville raconte son voyage en Inde, sur les traces de Gandhi, le non-violent, et de Khankhoje, le va-t-en-guerre : confinement (pandémie oblige), lectures, rencontres, et surtout allers et retours nombreux entre époques et lieux en suivant la mémoire d'un lieu ou les concomitances de dates. La vie de Pandurang Khankhoje, héros méconnu, oublié de l'Histoire, est à elle seule un roman. de toute évidence celles d'autres personnages évoqués aussi (Annie Mascarene,
Tina Modotti, …) C'est très érudit, mais j'ai appris beaucoup de choses sur l'Inde. Heureusement que j'ai lu cette année Les enfants de
minuit ainsi que Diego et Frieda. Ca aide … un peu. En tout cas la forme de l'écriture convient particulièrement au fond : on ressent bien que chaque existence n'est peut-être qu'un fragment d'une épopée beaucoup plus longue, dont elle ne maîtrise pas le sens (
Samsara évoque la grande roue hindouiste des réincarnations). Et tant pis si c'est une lecture exigeante, c'est beau à lire, l'écriture est séduisante, un peu envoûtante par moments. Il y a même une étonnante variante de la madeleine de
Proust, fort peu gustative. Cependant je me suis souvent retrouvée perdue, non pas par la longueur des phrases, mais par l'abondance des noms propres (aussi bien personnages que lieux) qui ne me parlaient pas toujours au quart de tour. L'auteur parle de « roman sans fiction », c'est tout à fait cela. A lire si on aime l'Histoire.
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