En lisant mon deuxième livre de
Patrick Deville, je cherchais franchement à retrouver l'élan et le vie de la peste et choléra. Si le style franc de l'auteur se retrouve dans de nombreux passages de cette histoire familiale sur quatre générations, il est noyé dans des considérations personnelles ou d'actualité. Ces digressions censées nous permettre d'accompagner l'écrivain dans sa quête du passé me sont vite apparues à la limite du supportable par leur emphase, leur prétention et leur abondance de détails anodins. Que
Patrick Deville parcoure le monde, c'est inhérent à sa qualité d'écrivain-voyageur, mais qu'il nous détaille tous ses hôtels, plutôt luxueux apparemment, et ses nombreux dîners avec les ambassadeurs et les meilleurs écrivains locaux contraste avec la modestie du récit historique. Est-ce voulu pour montrer que l'ultime branche de l'arbre généalogique a crû au point de couvrir la planète ? Franchement, quelquefois il m'a semblé que
Houellebecq et d'Ormession s'étaient réunis pour s'autocaricaturer !
Sur le fond, moi qui n'ai pas d'histoire familiale, suis ébahie pour la richesse des archives conservées par Monne, la tante de l'auteur, permettant ainsi de s'imaginer toute la vie de nos ascendants. Si nous ne voulons pas être oubliés, devons-nous aussi laisser des traces de notre vie (factures, articles découpés, bibelots) ? A moins que ce ne soit justement le rôle historique des réseaux sociaux, mine d'or des historiens de demain ...
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