M'effacer. M'effacer sans me retourner. Sans croire à l'avenir. Vivre au jour le jour. Refuser le sentiment de honte. Retrouver un semblant de confiance. Elever l'enfant. L'aimer. Oublier. M'oublier. Me dissoudre dans une autre vie. Imposée. M'effacer.
Et dans cet effacement, trouver une raison de survivre.
Albert Lepoivre est passé ce soir. Une requête. Des cours de français pour son neveu. Il fait des fautes. Trop pour un garçon si brillant. Deux fois par semaine serait un bon rythme. Je m’entends proposer trois. En fin de journée, après son travail à l’étude. On peut commencer demain. Il n’en espérait pas tant. Je n’espérais rien. Le revoir. Une heure et demie.
En tête-à-tête.
Résister.
Le chagrin est un poison. Une drogue maléfique, indispensable à ma survie. Sa dose quotidienne m'est nécessaire. Plus il me fait mal,plus j'en ai besoin. C'est un gouffre dans lequel je me noie. C'est un élixir qui me redonne vie. Il me tue, mais il me maintient en vie. Il est mon bourreau. Nuque renversée, je suis sa victime consentante. Le chagrin est une longue plainte tapie au fond de ma gorge. Qui se tait. Et qui m'étouffe. Je lui suis soumise, je le déteste, mais je le nourris pour qu'il ne me quitte pas. Je suis sa putain.
C’est sa beauté qui est indécente. Et son sourire, son éternel sourire comme si la vie ne devait jamais lui faire de mal. Je n’ai fait qu’empêcher mes mains de le toucher. J’ai caché derrière un masque enjoué la crainte de me dévoiler. Nous étions une dizaine et il n’y avait que lui. Ses yeux, qui parfois me cherchaient, ont joué une partition étrange. J’ai peur. Un impossible désir m’envahit. Une impossible envie de vivre.
Les rêves sont faits pour nous rappeler à l'ordre, les cauchemars pour nous punir de nos lâches abandons......
N'avoir rien promis. Mais en ne disant pas non, avoir déjà presque dit oui.
le silence est parfois bien plus supportable que le plus faible des murmures
Un roman à lire d'une traite là encore comme son précédent texte"Juste la lumière". Pascale Dewambrechies nous livre un récit qui nous touche au plus profond de notre intime! c'est l'histoire de Gilda, elle a 30 ans en 1952. Elle vit seule et est directrice d'une école dans un petit village des Pyrénées. Elle attire le regard des hommes mais reste distante jusqu'au jour où apparaît Luis, un jeune homme de dix ans son cadet, séducteur en diable...Je n'en dirait pas plus.