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L'Effacement commence par un jeu érotique narré avec véracité et élégance.
Une institutrice d'un village pyrénéen s'éprend d'un jeune parisien venu travailler à l'étude de son oncle notaire.
Elle a 36 ans, lui n'est pas majeur. Les préjugés, l'éducation stricte de Gilda retardent quelque peu l'éclosion de leur désir. Mais les interdits ne font qu'attiser le feu qui bouillonne en eux.
La guerre les sépare, elle gardera de lui un enfant et n'essaiera jamais de le retrouver.
Pascale Dewambrechies dépeint le destin d'une femme qui passe à côté de sa vie, qui étouffe ses sentiments au nom de l'obscurantisme de l'époque.
Un roman fort qui m'a embarqué dans un voyage que l'excellence m'a fait trouver trop court.
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On est en 1952, Gilda a trente-six ans, est institutrice et vit dans un petit village des Pyrénées. Nommée directrice, elle s'apprête à poursuivre sa vie dans le calme qui la caractérise. Mais l'arrivée d'un parisien de seize ans son cadet vient bouleverser une routine bien installée. Dans le feu de son sang espagnol, Luis attise en elle un désir interdit : celui d'une femme respectable, déjà presque âgée, pour un jeune garçon, encore un peu enfant. La passion qui s'empare d'elle l'oblitère peu à peu du reste du monde. Dans une France aux moeurs encore très conservatrices, quelle place peut maintenant occuper Gilda ?

Une place insignifiante si l'on en croit sa volonté : Gilda disparaît en elle-même et s'efforce de disparaître aux yeux des autres et, plus encore, à ceux de la vie. Une telle négation de soi oppresse par moment. L'écriture de Pascale Dewambrechies révèle les tâtonnements du personnage mais verse parfois dans une hachure trop marquée, un halètement de la lecture. Mais la grâce de l'ouvrage réside pourtant dans la persistance d'un brin de personne malgré l'effacement volontaire de la narratrice, dont les contours sont difficilement cernables, mais dont l'essence reste palpable et bien présente. Gilda est le calme d'une tempête contenue, celui d'une femme des années cinquante soumise à sa réputation, celui d'un être pour qui désir et amour deviennent une blessure fatale.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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1952. Gilda est directrice d'école, à Saint-Mont des Pyrénées. Elle est plutôt jolie, Gilda, elle sent souvent le regard des hommes sur elle. Mais elle vit seule, à 36 ans et se consacre aux enfants du village. Jusqu'au jour où Luis arrive, un jour de kermesse. le trop beau, trop jeune et trop sûr de lui Luis. Et Gilda succombe.

L'effacement nous conte l'histoire d'une femme qui s'autorise à désirer et à aimer. Elle paiera le prix fort : une passion éphémère, un enfant qui ne connaîtra pas son père, et l'oubli de sa vie. Etre fille mère en 1952 est plutôt mal perçu, et Luis, engagé dans le conflit en Indochine, ne reviendra pas...

Le roman se décompose en plusieurs voix, celle de Gilda bien sûr, mais aussi celle de Luis, du moins au début du roman. On a parfois la sensation de lire son journal, elle ne cache rien de ses sentiments et de ses errances.

Le cheminement de cet effacement est bien dépeint, j'avoue cependant ne pas avoir eu d'empathie pour le personnage principal. J'aurais aimé plus de fougue et de force de sa part. La plume est habile, même si cette utilisation parfois systématique d'une écriture hachée m'a agacée.

Pascale Dewambrechies signe tout de même un joli roman, très féminin, et d'une subtile mélancolie.

Merci à la masse critique de Babelio et aux éditions Passiflore pour cette découverte.
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Très savante maitrise d'un style économe. Des phrases courtes qui vous font sentir la force de la passion non dite mais ressentie... Des phrases courtes qui courent le long des pages et ne vous arrêtent plus. C'est un petit bijoux !
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Premier roman de Pascale Dewambrechies, j'ai été suprise par l'histoire, à la fois simple mais aussi dramatique, complexe et profondément émouvante.
J'ai beaucoup apprécié l'écriture de l'auteure, concise et brusque contrariée par des mots intenses et sensibles.
L'histoire est celle d'une passion amoureuse dans les années 50, entre Gilda, institutrice de 36 ans, célibataire et Luis, jeune homme d'une vingtaine d'années. Leur passion dure un été jusqu'à ce que lui s'en retourne à Paris. Elle aurait pu rester un précieux souvenir si Gilda n'était pas tombée enceinte.
S'en suit une vie que Gilda n'a pas choisie, avec cet enfant qui lui rappelle les heures passées avec Luis.
Un roman dont les pages tournent toutes seules. Une auteure que je suis curieuse de suivre.
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J'avoue : j'avais de sérieux aprioris quand j'ai reçu ce livre. Une petite maison d'édition que je ne connaissais pas (Passiflore), une couverture que je jugeais un peu vieillotte....

Et bien, j'ai eu tort, j'ai vraiment dévoré ce livre, très bien écrit, qui peint des sentiments très proches de la réalité avec un récit à plusieurs voix très bien construits
.

Nous sommes dans les années 50, dans la vie, dans la peau d'une vieille fille de 36 ans, Gilda, institutrice dans un petit village. Va surgir dans son morne quotidien, le beau Luis, neveu du notaire, âgé de 20 ans. le début du roman ressemble unpeu Aux liaisons dangereuses avec les lettres que Luis envoie à un ami parisien et dans lesquelles il explique ses efforts pour séduire Gilda.

En parallèle le récit à la première personne de Gilda qui nous plonge dans son for intérieur et qui nous décrit la passion, le désir, la sexualité d'une femme mais aussi au fil du récit, sa longue plongée dans la dépression et son impossibilité à avoir encore du bonheur.

Ce livre est magnifique aussi car il aborde toute cette société des années 50 (la guerre d'Indochine, celle d'Algérie) et en particulier la difficulté à être une femme.

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Un roman fort sur le thème de l'amour fou puis de l'abandon de celui qui ne faisait que jouer. La naissance d'un enfant ne permettra pas à Gilda de faire oublier qu'elle a aimé sans être mariée (nous sommes en 1952, les filles mères sont encore très mal vues). La force de la passion puis la force de la honte vont peu à peu faire disparaître de la vie celle que tous les hommes regardaient avec convoitise.
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En 1952, Gilda a 36 ans. Institutrice, très appréciée par ses pairs et les villageois qui l'a côtoient, cette dernière pense être passée à côté de sa vie ; toujours célibataire, bien que très attrayante, sa vie n'a été consacrée qu'aux enfants qu'elle a été chargée d'éduquer avec passion.
La journée de kermesse de cette même année va bouleverser sa vie a jamais. Elle fait en effet la connaissance de Luis, un charmant jeune homme de 20 ans en stage dans cette même ville de province. Tout lui plaît en lui, sa fougue, sa jeunesse, même son effronterie. Avec lui, elle va découvrir l'amour et la passion durant 6 mois. de retour à Paris, il décide de s'engager dans le combat que mène la France en Indochine. A partir de ce moment, elle ne va faire qu'espérer son retour…
Ce 1er roman est un joli livre sur l'amour, sur l'attente et dépeint avec brio la mentalité d'une certaine classe bourgeoise de province.

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Un coup de coeur de libraires :

Librairie Mollat à Bordeaux : http://blogs.mollat.com/litterature/2014/06/02/amour-quand-tu-nous-tiens/

Librairie Campus à Dax a écrit :

Il s'agit d'un coup de coeur.
Pas de ceux qu'on fabrique et qu'on attribue à un maigre entrefilet dans une coupure de presse. Pas un engouement artificiel et surfait pour faire "genre".
Pas le moins du monde un soutien dû à une quelconque solidarité régionale.
Non.
Nous avons lu "l'Effacement" et, comme cela nous arrive quelques fois, nous avons pris une belle "claque". Nous avons été émus par ce texte puissamment humain et féministe. D'une qualité littéraire évidente, nous avons suivi avec beaucoup de délectation le parcours de cette femme en lutte avec le siècle, avec ses sentiments, avec le regard des autres. Ce qui aurait pu ressembler à un roman "sentimental" - parce qu'on peut aussi en parler en ces termes - est devenu une pièce trop rare dans le paysage littéraire, c'est à dire un petit bijou poignant, intelligent et beau.



Lien : http://blogs.mollat.com/litt..
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Wow, un petit roman mais un grand livre. J'ai adoré le style, bref, franc, clair, profond, réaliste. Faut lire ce bijou.
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