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Critique de fanfanouche24


Acquisition septembre 2020- Lecture en plusieurs temps entre 2020 et 2021…

Un ouvrage déniché par hasard dans une nouvelle librairie que je découvrais par hasard

… Lecture aussi baroque et colorée que les oeuvres de Niki de Saint-Phalle, débutée aussitôt, et abandonnée aussi brusquement malencontreusement pour le trop de sollicitations de la rentrée littéraire ! Reprise cette lecture à plusieurs reprises, rien à voir avec la qualité de l'ouvrage, indéniable ; la romancière , Caroline Denys a un grand talent pour rendre très vivante la personnalité complexe et « torturée » de Niki de Saint-Phalle, ses excès, son « monstrueux » talent, venu des ténèbres, des traumatismes insupportables de l'enfance, un père séducteur, coureur de jupons, et pervers… les épisodes de dépression profonde, tentatives de suicide, et le dépassement de l'innommable vécu enfant par l'Art !

Niki est passionnée par Gaudi, le Facteur Cheval….Les artistes qui ont fait oeuvre à partir d'éclats, de brisures, de morceaux cassés, disparates…

« -Trencadis est le mot (catalan) qu'elle retient. Une mosaïque d'éclats de céramique et de verre, lui explique-t-on. de la vieille vaisselle cassée recyclée pour faire simple. Si je comprends bien, le Trencadis est un cheminement bref de la dislocation vers la reconstruction. Concasser l'unique pour épanouir le composite, broyer le figé pour enfanter le mouvement, briser le quotidien pour inventer le féérique, c'est cela ? Elle rit : ça devrait être presque un art de vie, non ? «

Je suis bien ennuyée par ce livre tout à fait étonnant et singulier, qui rend un hommage entier et lucide à cette artiste au cheminement torturé et habité jusqu'au bout par les « traumas « du passé…

Le style est étonnant, percutant, foisonnant… l'auteure fait parler elle-même Niki de Saint-Phalle, avec feu et conviction… et curieusement… l'impression des plus personnelles d'être « écrasée » par un « trop plein »…Un livre flamboyant, à lire à petites doses… car la narration est baroque, surabondante, colorée, déjantée, exponentielle, à l'image du personnage choisi !

Je reconnais simplement que je suis bien incapable de rendre un juste rendu de cette lecture, qui m'a pourtant captivée… Comme on dit très familièrement : « Trop c'est trop »… je ne sais pas par quoi commencer, et tout commentaire me paraît , par avance, totalement terne !!!

Par contre, j'ai souligné cette lecture de façon aussi « surabondante », ce détail, pour dire que cette lecture ne m'a pas laissée indifférente, bien au contraire, mais j'avoue être dans l'incapacité d'en rendre la juste qualité !
Voilà, mes « pauvres lecteurs » vous allez avoir droit à des extraits significatifs et révélateurs du style de l'auteure…

« -Si je devais la définir ? Eh bien je dirais en trois mots : drôle, compliquée, passionnée. Vive , tordue, déterminée. Avant Jean [Tinguely ], je l'ai aimée. Et avant lui, j'ai senti leur attirance inévitable même si, à première vue, on n'aurait pas misé deux sous sur la longévité du duo. Mais moi je les ai vus tels qu'ils étaient réellement, à la fois trop différents et trop semblables: deux morceaux d'assiette brisée qui n'attendaient que leur rencontre pour retrouver la forme originelle « (...) (p. 99)

« Je ne suis plus un être potentiellement dangereux, j'allume des arcs-en-ciel et le monde est ravi. mais le monde ne sait pas comment c'est long d'amadouer les monstres avec des pots de peinture, le temps que ça va me prendre pour les couvrir d'or et de verre... « Je montrerai tout. Mon coeur, mes émotions. Vert - rouge - jaune - bleu - violet. Haine - amour - rire - peur - tendresse. »
“Peut-être que les couleurs de Niki c'est du carnaval aussi ? Un costume qu'elle enfilerait, follement gai, terriblement menteur, pour prétendre qu'elle a envie de faire la fête, chanter et rigoler très fort, même si, en vrai et pareil que maman, elle préférait aller se fourrer au fond du lit en croquant des médicaments pour dormir aussi profond qu'une morte. Il secoue la tête. La maîtresse et les autres ne savent pas. Ne peuvent pas savoir. Que les couleurs sont en réalité des tristesses noires qui se griment en Arlequin pour s'assurer qu'on ne les reconnaisse pas : un désespoir qui voudrait passer incognito. »
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