AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de PhilippeCastellain


D'André Dhôtel, on connaît généralement ‘Le pays où l'on n'arrive jamais'. Et c'est tout. le reste de l'oeuvre a à peu près sombré dans l'oubli. J'avais essayé de poursuivre avec ‘L'île de la croix d'or', qui m'avait fait l'effet d'une médiocre copie transposée en Grèce, et m'avait conforté dans l'idée d'un trait de génie unique. Et puis on m'a offert ‘Le ciel du faubourg'.

Encore une fois, j'y ai retrouvé les grands thèmes du ‘Pays où l'on n'arrive jamais'. L'attente, le rêve d'un ailleurs, l'espoir de retrouver un amour dont on a été séparé. Certains traits de son écriture, également. Les terre-à-terre et les rêveurs, ces derniers répondant régulièrement à côté de la plaque aux questions des premiers. Cette minutie dans les décors, cette façon d'insister sur certains détails sans liens apparents avec l'intrigue.

On retrouve également le thème de l'errance, de l'exploration. Les villages, les forêts. La célébration de la beauté douce et calme des campagnes françaises, se mourant lentement – déjà – de l'exode rural. La découverte d'un monde magnifique, tout proche et dont on ne soupçonnait pas l'existence.

Mais l'ambiance est totalement différente. Un petit coin de banlieue. Une rue anonyme, au milieu d'autres rues strictement identiques. Pour certains, Paris est la ville lumière qui ne dort jamais. Pour d'autres, c'est un petit monde à part entouré d'un océan de bâtiments ternes et de rues monotones, qui s'étend jusqu'à l'horizon et semble recouvrir le monde entier. Ce n'est pas la campagne, ce n'est pas Paris. C'est la banlieue.

J'ai retrouvé dans ce livre sa grisaille, son ennui discret – mais sa solidarité entre voisin est révolue hélas. le mythe de la campagne – la vrai campagne, au-delà des champs. L'attente des vacances. L'attente d'on ne sait pas trop quoi. L'amour, qui peut seul briser ce vide et donner un sens.

Ces amours, puisqu'il y en a deux en parallèles, sont lents, contrariés, patients. Marc et Paul, Solange et Émilie. Elles partent subitement. C'est la chance et un détail infime qui leurs permettent de les retrouver. Et, in fine, un hasard qui n'en est pas vraiment un, qui ressemble plus à un petit coup de pouce de l'Architecte des vies. Mais n'est-ce pas souvent ainsi que naît l'amour ?

André Dhôtel arrive à développer une histoire différente autours de ses thèmes chéris. Et ce livre m'a donné envie de découvrir les autres.
Commenter  J’apprécie          263



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}