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Une épreuve.. .

Ou j'y passais trois mois, ou je décidais de piquer un sprint.

C'est comme l'huile de foie de morue: il y en a qui fractionnent, diluent avec un truc moins immonde, vont faire un tour dans le frigo entre deux gorgées minuscules -et puis ceux qui avalent tout d'un coup. Pour en finir plus vite.

J'ai opté pour la deuxième solution. Ouf!

L'intrigue est quasiment résumée dans la quatrième de couverture: pour faire court -toujours la deuxième option- je vous en fais grâce et vous y renvoie.

C'est déjà assez déjanté mais là n'est pas le problème.
On rentre sans garde-fou  dans la dinguerie d'une fille qui soigne sa mère dépressive et mutique. Qui l'en sort. Et qui y plonge à son tour pour l'entraîner à jamais avec elle.

Folie de langue, langue des regards, regards des trous, trous des vêtements, vêtements de peau....mais ce n'est pas  un jeu genre " j'en ai marre, marabout, bout de ficelle, selle de cheval.."

C'est fou,  c'est trash, c'est malsain, c'est glauque.
C'est terriblement cynique.

On a envie de jeter l'éponge -beurk, ça me fait penser à la scène de la douche, mauvaise pioche!- . Ou de mettre les pouces -aaargh, non, pas ça non plus. Bon, alors, de mettre un grand coup de ciseau...-mais qu'est-ce que je raconte?- Bref, de nettoyer tout ça au karcher-tiens, ça passe, serais-je devenue sarkozyste à l'insu de mon plein gré ? 

Plus on lit, plus le malaise s'épaissit, et une sorte de fascination morbide nous pousse de l'avant : jusqu'où cette petite sicilienne de 24 ans poussera-t-elle l'outrance? Rien ne l'arrête, en fait, Viola di Grado, elle écrit d'ailleurs plutôt bien, même si vous ingurgitez son bouquin une main sur le coeur...

Il y a même un thème majeur plutôt intéressant: la langue .

La mère et la fille sont italiennes, étrangères dans la -sinistre?-ville de Leeds...Pour survivre après la mort du père et la dépression de sa mère, la fille traduit en italien des notices de machine à laver-tiens, le karcher n'etait pas si  loin non plus, finalement- . Les langues, c'est son point fort: elle a étudié le chinois-comme l'auteure-  et sa passion contrariée pour un chinois du voisinage la conduit à en  reprendre l'étude , et à traduire en idéogrammes ses obsessions, ses fantasmes, sa déréliction..

Elle a d'ailleurs  trouvé avec sa mère , mutique,  un" langage de regards" qui leur permet de communiquer dans le silence. Et pour s'exprimer, elle taillade ses robes et scarifie son corps, idéogrammes de sang, patchwork d'étoffes qui signalent son entropie  mieux qu'une sirène hurlante...

Langage, langage, quand tu nous tiens....

 Sa mère, elle,  ce serait  plutôt les trous qu'elle photographie, les taches et la crasse qui décorent son désespoir.. .

Voilà.  Je vous ai fait un digest -beurk! non, pitié ...- de cette lecture dérangeante, assez nauséeuse, résolument provocatrice...

Je vais aller me lire un peu de poésie  comme antidote.. .histoire de me refaire une flore intestinale...qu'on ne dise pas  que j'ai failli à ma mission: j'en ai encore le hoquet..

Pour coeur bien accrochés. Âmes sensibles s'abstenir.

Ps : je me dois de préciser que Viola di Grado est une des écrivaines "recommandées" par Elena Ferrante dans son Frantumaglia. Jusqu'ici, je n'avais fait que de belles rencontres-Michela Murgia, Simona Vinci, Valeria Parrella...c'est ma première déconvenue, mon premier os- ah non, pas ça non plus.....

Qu'est ce que Ferrante a bien pu trouver à ce livre iconoclaste? Disons qu'on y retrouve la fascination  de Ferrante pour les couturières, et une étude de la dépression in cute et in situ qui fait paraître Les Jours de mon abandon pour une Harlequinade à l'eau de rose.. 
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Titre original : Settanta acrilico trenta lana

Le coeur en hiver

La trame : Camelia, 21 ans, vit avec sa mère Livia, à Leeds en Angleterre. L'histoire se passe après la mort du père, Stefano, dans des circonstances que les deux femmes auraient préféré ne jamais connaître. Et, en effet depuis que ce mari infidèle a fini au fond d'un ravin avec sa maîtresse, tout va de mal en pis. Accablée par la douleur, guidée par une farouche volonté d'autodestruction, la mère de Camelia, autrefois musicienne de talent, laisse son mal la ronger au point de s'exclure totalement du monde. Pour elle, l'univers se limite dorénavant aux murs de sa maison de Christopher Road, qui d'ailleurs ne sera pas son unique prison. Livia s'enferme ainsi dans la dépression, se néglige totalement, n'ayant plus l'énergie de se laver seule et n'éprouve pas même le besoin de changer de vêtements. Tout porte à croire qu'elle cherche, du fond de sa tanière, à renouer avec une sorte de bestialité, un instinct primal, et, de fait, cette déréliction contamine aussi sa façon de s'alimenter quand elle gloutonne façon Cro-Magnon la nourriture que lui prépare sa fille.
Donc, par bien des aspects, la mère a nié sa part d'humanité. Comme une manière – somme toute insolite – de porter le deuil, celle-ci met ses cordes vocales en congé et plus aucune parole ne franchit ses lèvres. Même si les mots restent au fond de sa gorge, un langage de substitution va naître entre sa fille et elle : tout passe désormais par le regard.

Par ailleurs, Livia succombe soudain à l'étrange lubie de photographier tous les trous qui se présentent devant ses yeux, sur les parois de son habitation, les accrocs des vêtements, les ronds de serviettes… Marotte qui la fait sombrer encore davantage dans un insondable abîme de souffrances.
Parce qu'il faut bien penser à subvenir à leurs besoins, de son côté, Camelia traduit des notices pour lave-linges. Dans le même temps, elle récupère aux ordures des vêtements étrangement neufs, qu'armée de ciseaux, elle se plaît à marier aux siens dans de brusques sursauts créatifs.

Tandis que la mère se complaît dans sa condition d'animal blessé, confinée dans une caverne mentale, la fille a en revanche besoin du monde extérieur pour faire face tant au mutisme de sa génitrice qu'à sa propre colère et à un profond sentiment de solitude. Même si Camelia erre dans une ville où elle se sent étrangère, sa fréquentation d'autrui lui démontre que les jours passent et que bientôt le printemps va revenir, au propre comme au figuré. Ainsi elle rencontre Wen, un jeune Chinois qui travaille dans une boutique de fringues. Celui-ci va lui enseigner sa langue et l'héroïne prendra donc la mesure du potentiel expressif et de toute la perfection qu'offrent les idéogrammes. Alors que la situation semble s'améliorer, le jeune homme la repousse sans raison. Quels secrets inavouables peut-il bien cacher ? Quel rôle va jouer Jimmy, l'étrange frère cadet de Wen, dans la suite des événements ? À l'image de cette neige qui perdure dans une nature hostile, l'espoir se figera-t-il à jamais dans un hiver infini ?

Mon ressenti :

Sur la forme, tout comme le pinceau du calligraphe s'applique à dessiner les contours de l'alphabet chinois, ce livre réserve de multiples surprises ; par sa recherche lexicale d'une désarmante inventivité, on peut y lire une percutante allégorie sur le langage et l'incommunicabilité.
Je dois aussi reconnaître la profondeur de vue et toute la maturité de l'autrice qui a publié ce premier roman en Italie à tout juste 23 ans.

Lu en VO (italien)
Lien : http://scambiculturali.over-..
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Il ouvrit la porte rouge et disparut derrière pour toujours

Un personnage-ville : Leeds. Une histoire noire et blanche. « Il y avait juste au-dessus de ma tête un ciel du blanc-lavabo habituel, celui auquel Leeds est abonné, et tous les vingt ciels de ce genre vous gagnez une catastrophe aérienne. Bref, le blanc qui jure de neiger et, comme tous les jurements fiables, le jure sur une tombe » ou « D'histoires de ce genre. Vous savez quoi ? Utilisez cette histoire comme la serpillière des toilettes, ou encore garnissez-en la cage de votre hamster. Bref, il suffit que vous vous en débarrassiez : ici, à Leeds, elle ne vous sert à rien, et les gamins de Christopher Road risquent de la tuer dans la rue »

La lenteur des temps « décembre a commencé alors à se préciser sous forme de jours de la semaine » et la sortie de l'enfance.

Camelia « habillée des tenues de la poubelle », ces vêtements récupérés et recréés en extravagantes vêtures grâce à la magie de ciseaux, à l'inventivité de découpages et de reprises.

De l'anorexie verbale à la parole « Comme je n'ai pas parlé pendant longtemps, je vomis maintenant tous les mots que je prononce ». de la parole à la traduction et à l'ironie des manuels d'électroménager.

L'apprentissage du chinois avec Wen, les idéogrammes et leurs clefs, comme ouvertures et fermetures « D'écarter le mouvement fou du monde d'une simple rotation de poignée ». Ces caractères chinois repris sur de multiples petits bouts de papier « Ils bruissaient avec le vent comme des fantômes, mais c'était nous les morts, et eux les vivants ». L'éveil d'une langue et du désir…

Et le corps exultant avec le frère, Jérémie, celui qui la nomme « fiancée de mon frère ».

Le monde des langues, du silence et des objets. le téléphone portable et son clavier désaccordé « Au bout d'une heure, le clavier était enfin une nécropole de caractères. Plus de flèches affolées ni d'astérisques bravaches, plus d'ingrédients alphabétiques pour former des mots qui formaient de toute façon des émoticônes ».

Livia la mère, son perroquet et son appareil photo. Plus tard ses regards comme des phrases devinées.

Une rébellion, une agitation, une ébauche de vie

Et l'enfermement (re)trouvé.
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[...]Ce roman m'a produit une impression très particulière. D'un côté je l'ai détesté, de l'autre il m'a profondément bouleversée. le personnage principal, cette jeune femme qui s'occupe de sa mère dépressive, m'a énormément dérangée et au final je ne ressors de ce roman qu'un profond malaise. Je ne sais pas trop quoi en dire…[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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Pas compris ce à quoi ce livre tente d'aboutir. Ou alors c'est pour montrer qu'on n'aboutit jamais à rien et donc est une métaphore (réussie) pour le coup. Ce qui est peut-être plus que jamais le cas dans la schizophrénie : une métaphore (plus ou moins explicite et ratée et réussie) de cette vie in-sensée.
J'ai trouvé (mais ça remonte à quelques temps, ma mémoire est peut-être tout aussi fautive) que les descriptions des "scènes" étaient assez bien faites, on sent et ressent assez bien les "choses".
Pour le reste, je ne sais pas l'intention de l'auteure, je suis plutôt déçu.
Pas très jugeable, je place trois étoiles neutres.
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Nul.
Pas lu en entier.
Degueu pas intéressant.
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