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Critique de Agillian


Première plongée pour moi dans l'univers de Thierry di Rollo, et je dois dire que c'est une belle rencontre. Un grand merci donc à Babélio et aux éditions du Bélial qui m'ont permis de passer d'agréables moments sous l'ombre ignescente de la colossale Palanquine.

Le temps de Palanquine, c'est celui du futur de l'humanité, et surtout de sa fin imminente puisque la Terre va bientôt être frappée par cette gigantesque masse venue des tréfonds du multivers. Les modifications climatiques -en partie dues à cette géante rouge- ont déjà grandement mis à mal la planète et la tentative désastreuse d'un scientifique d'éviter la catastrophe en modifiant L Histoire elle-même a mis l'humanité à genoux. En effet, n'est pas voyageur dans le temps qui veut, et on comprend vite que la première expédition dans le passé n'a non seulement pas permis d'acquérir les connaissances nécessaires pour sauver la terre mais a aussi eu pour effet d'annuler l'invention de très nombreuses technologies, parfois indispensable aux hommes. C'est aujourd'hui pour remédier à ces « régressions » que des rectifieurs sont envoyés dans le passé, comme le narrateur et sa compagne Eleanor.
Ces deux protagonistes principaux seront bientôt rejoins par quelques autres qui nous plongeront pleinement dans le temps de Palanquine. La personnalité et la psychologie des personnages est la plupart du temps subtilement décrite et bien menée, notamment grâce au judicieux choix narratifs qui nous offrent un interlocuteur principal mais quelques passages où le point de vue -toujours à la première personne- est celui d'un autre, notamment lorsque l'on entre dans un flashback, souvent propre à une personne en particulier.
Il est certes question dans ce roman de voyage dans le temps, mais j'ai trouvé que ces expéditions, qui arrivent finalement tardivement dans la narration, étaient presque anecdotiques. En revanche la thématique du Temps au sens large est, elle, un élément clé de ce roman emprunt de lenteur et de poésie. Thierry di Rollo semble insister sur un aspect philosophique du temps bien plus que scientifique, j'ai d'ailleurs trouvé que les explications scientifiques et les passages théoriques sensés nous éclairer sur le voyage temporel étaient parmi les moins réussis. le message que l'on nous souffle c'est qu'il est essentiel de prendre le temps, mais quand celui-ci vient à manquer.
Autre point fort de cette oeuvre : l'ambiance visuelle est très parlante. Les paysages sont brossés superbement et le monde vraiment bien construit, entre étouffement et splendeur, agonie et prise de conscience salvatrice.
Enfin quelques mots sur Palanquine, car c'est finalement elle le personnage principal de cette fresque futuriste. Elle est l'objet d'une personnification -parfois même d'une déification- très réussie et très parlante qui revient sans cesse, faisant planer au dessus de nos têtes une placide menace tout au long de ce voyage et consacrant définitivement l'atmosphère déjà très réussie du roman.

Il y a certes quelques bémols, notamment des incohérences (avec le voyage temporel, c'est le risque!) et une fin que j'ai trouvé bien en dessous du reste du roman mais on a tout de même affaire à de la bonne SF, sans aucun doute.
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