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Critique de pencrannais


Un petit chef d'oeuvre de Bande dessinée policière.
Le premier tome de la série Blacksad, quelque part entre les ombres (quel titre magnifique !) est un hommage déclaré aux romans noirs américains des années 1940, dont il reprend les codes avec talent.
C'est aussi une belle utilisation de l'anthropomorphisme. Les personnages sont des animaux. Pour ce genre d'histoire, cela peut surprendre au début, mais on s'y habitue très vite. D'autant plus vite que chaque personnage est représenté par un animal qui symbolise son trait de caractère principal. Un sournois indigne de confiance : un serpent. Un garde du corps costaux et bas du front : un ours ou un rhinocéros. Un boxeur : un gorille. Un policier tenace ; un berger allemand, etc. Et le personnage principal, un chat noir. Un bon gros matou qui s'arrange avec la loi, lui préférant la justice (ou la vengeance, c'est selon !).
Avec ces atouts déjà particulièrement attirant pour un amateur de roman noir et de Bandes dessinées, les auteurs ont réalisé une oeuvre à mettre dans sa BDthèque idéale.
L'intrigue imaginée par Canalès, reprend des thèmes classiques du genre.
Dans un New York années 40, une jeune actrice est assassinée. Blacksad, un de ses anciens amant et détective privé de son état, enquête sur ce meurtre qu'il souhaite venger. Il retrouve les personnages qui ont fréquenté la jeune starlette. Toutefois ses recherches ne plaisent pas à tout le monde.
L'enquête en elle même n'est pas l'atout principal de l'oeuvre. Qui a tué ou a fait tué est un des éléments du canevas. Mais ce qui fait l'originalité et la très grande qualité de cette BD est ailleurs.
Comme dans les romans noirs, tout ou presque repose sur les personnages. Et surtout sur le détective. Blacksad c'est Philip Marlowe (le détective de Raymond Chandler), même voix off, même regard désabusé sur le monde qui l'entoure, même pugnacité, même petits arrangements avec la légalité.
Ce chat noir et triste (Blacksad) est un atout maître. L'atmosphère sombre qui se dégage de la lecture en est un autre.
Et cette ambiance doit beaucoup aux somptueux dessins de Guarnido. Chaque vignette, chaque case est un petit tableaux fourmillant de détails. Chaque planche est conçue selon des cadrages cinématographique particulièrement réussis. C'est beau, c'est immersif au possible. Les personnages expressifs, les décors d'une profondeur remarquable nous accrochent à notre livre.
Quelques planches sont des chefs d'oeuvre. Que dire de cette pleine page incroyable du détective affalé sur son divan aux côté d'un cadavre fraîchement envoyé chez Dame camarde, prise dans une plongée hypnotique (planche 36).
Un immense plaisir de lecture. Un début de série particulièrement réussi.
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