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Critique de taganga2000


Après avoir refermé ce roman de @Charles Dickens, je comprends mieux pourquoi il est l'un des romanciers préférés de anglais. J'avais lu et apprécié @David Copperfield et @Oliver Twist en étant adolescent, mais j'avoue en garder un souvenir diffus ce qui est déjà en soi remarquable car c'était il y très, très longtemps.

Le roman se découpe en deux parties.
Dans la première, nous faisons connaissance avec le narrateur Pip, un orphelin de sept ans, tyrannisé par sa soeur, elle-même mariée à Joe, le forgeron, l'ami fidèle de Pip, celui qui atténue la pauvre vie du petit garçon. Pip se rend un soir au cimetière sur la tombe de sa mère lorsqu'il rencontre un forçat évadé qu'il va aider, contraint et forcé, à se débarrasser de ses chaines. Quelques mois plus tard, Pip est envoyé chez une riche voisine pour le moins bizarre, Miss Havisham, qui veut voir jouer un petit garçon. Lors de cette rencontre il fait la connaissance d'Estella, la fille adoptive de Miss Havisham dont il tombe éperdument amoureux. Il fera de nombreuses visites chez Miss Havisham.
Pleine de rebondissements et illuminé par la qualité d'écriture et de narration de @Charles Dickens, c'est la partie que j'ai préféré. J'aurais sans doute versé plus d'une fois une larme sur le sort du pauvre Pip sans l'humour omniprésent délivré par l'auteur. A la fin de cette partie, alors que Pip est devenu entretemps un apprenti forgeron insatisfait de son sort, un mystérieux homme de loi londonien vient lui annoncer qu'une personne désirant garder l'anonymat offre la possibilité à Pip de recevoir une éducation propre à faire de lui un gentleman. C'est le début des grandes espérances.

La deuxième partie commence avec l'arrivée de Pip à Londres, il reçoit une rente régulière qu'il dépense à tort et à travers avec son ami Herbert qu'il avait rencontré chez Miss Havisham. Les dettes s'accumulent et sans la visite de son ami Joe et les conseils avisés de Wemmick, le clerc de l'avocat en charge des intérêts de Pip, il est probable que ses grandes espérances eurent fait long feu. On retrouve ici le thème très en vogue au XIXe siècle notamment chez @Balzac du provincial qui débarque à la capitale et qui s'y brule les ailes. Mais la comparaison s'arrête là car @Dickens reste concentré sur son personnage et son histoire et n'émet pas de critique sociale de la bourgeoisie londonienne. Les descriptions des quartiers de Londres laissent bien imaginer ce que devait être la vie au bord de la Tamise avant de devenir les quartiers branchés ou des affaires d'aujourd'hui.
Qu'adviendra-t-il des rêves de grandeur de Pip ? épousera-t-il Estella ? Deviendra-t-il un gentleman ? C'est ce que je m'attendais à découvrir dans cette partie et si la réponse nous est donnée finalement ce n'est pas avant que @Dickens mette un grand coup de pied dans la fourmilière avec un rebondissement qui rebat toutes les cartes.
Roman social, roman d'apprentissage, roman d'aventures ou policier, parfois roman gothique. @De grandes espérances c'est un peu de tout cela à la fois. le style est poétique, la narration dynamique et efficace. Chaque personnage a un rôle essentiel dans la construction du roman. Un pur régal ! La grande leçon du roman est apportée par Joe, le forgeron analphabète, qui prouve qu'il vaut mieux une vie simple et heureuse que des rêves de grandeur.

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