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sur 1175 notes
Je me rappelle fort bien les efforts répétés d'un de mes amis de fac pour m'éduquer moindrement l'oreille à la culture reggae. Je me souviens en particulier d'un des titres des Gladiators où le tempo et la majorité des instruments marquaient une légère pause pour laisser ressortir la phrase que scandait le chanteur : « A good friend is better than pocket money ! » lequel Pocket Money était également le titre de la chanson.
Telle pourrait être la devise de l'ouvrage qui nous occupe aujourd'hui : Un bon ami vaut mieux que de grandes espérances.
J'ai trouvé ce roman réellement remarquable car combinant à la fois une construction romanesque et une efficacité de narration, essentielles dans l'établissement de toute bonne recette de roman réussi. Mais également, ce qui est plus rare, une révélation claire tant de la pensée que de la philosophie de vie de l'auteur et qui, elles aussi, sont très intéressantes.
Charles Dickens nous invite à réfléchir sur la destinée. Les deux personnages centraux du roman ont l'un et l'autre été placés à un moment de leur existence sous l'influence d'un protecteur. D'extraction humble et populaire, ces deux personnages se voient promis à la fortune financière et à l'élévation sociale.
Ce faisant, les deux personnages en question ne sont pas impliqués, ou fort peu, dans le projet de leur protecteur. Dit autrement, on décide à leur place de leur avenir et de ce qui sera bien ou pas pour eux.
Pour alléchantes que puissent être les « grandes espérances », conduisent-elles les bénéficiaires à s'épanouir et à tendre vers le bonheur tel qu'on pourrait être enclin à le penser ?
Outre ces deux personnages, un jeune garçon surnommé Pip et une jeune fille prénommée Estella, l'auteur nous dresse une série de portraits de personnages secondaires tous plus intéressants les uns que les autres.
Parmi ceux-là, trois figures masculines semblent ressortir en constituant pour Dickens l'archétype de l'exemple à suivre. Tout d'abord Joe, le forgeron qui a accompagné Pip dans toute son enfance. Ensuite Wemmick, le clerc d'un avocat en charge des intérêts de Pip et enfin Herbert, compagnon sensiblement du même âge que Pip et qui lui sert de guide dans la vie londonienne.
Ces trois personnages mènent une vie humble, ont des rêves modestes et accessibles et savent se montrer judicieux dans le choix de leurs épouses. Raisonnables, la tête sur les épaules, pas intéressées par l'argent et accessoirement belles mais ce n'est jamais la priorité, les qualités humaines devant constituer l'essentiel de la dot.
Seul Joe semble avoir commis une petite erreur en s'appariant dans sa jeunesse à une femme dont la principale qualité était sa beauté physique.
Parallèlement, une kyrielle de personnages intéressés fourmillent autour de ces trois figures et sont copieusement égratignées par l'auteur.
Une autre figure est à distinguer, celle de l'avocat Jaggers, qui symbolise selon moi l'ambition mais pas la cupidité. Dickens le présente comme quelqu'un d'éminemment compétent dans son domaine, respecté et/ou redouté (l'un entraînant probablement l'autre) qui est l'exemple type de la réussite professionnelle, mais qui a une vie privée aussi aride que les comptes-rendus d'audience et qui ne saurait donc être un parangon d'être accompli.
Pip, quant à lui, bien qu'intimement persuadé qu'il commette une profonde erreur n'arrive pas à se défaire de l'amour qu'il porte à une jeune fille remarquablement belle et dont la beauté, semble la principale qualité.
Nous cheminons dans ce parcours initiatique du jeune Pip tel que pourrait le faire un Candide qui, volant de déroute en déconvenue, apprend à aimer sa Cunégonde pour ce qu'elle est intrinsèquement et plus nécessairement pour sa beauté, élément qui était déterminant pourtant au départ.
L'auteur s'appesantit également sur le tragique destin du protecteur, quel qu'il soit, qui s'expose à être déçu de l'évolution du protégé, qui ne répond pas toujours exactement aux espérances qui étaient fondées sur lui. On pourrait rajouter qu'il en va de même pour le protégé qui espérait certainement un protecteur tout autre. En ce sens, il y a probablement quelque chose de l'ordre de la relation parents/enfants qu'essaie de nous faire percevoir Charles Dickens. Ô vous, chers parents, de par les siècles et de par le monde, vous avez toujours fondé des espoirs sur votre descendance. Tous ces beaux héritages, toutes ces belles situations, tous ces beaux mariages, toutes ces belles écoles, tous ces beaux métiers, vous vous souvenez ? Est-ce que vos soins attentifs et attendris prendront part dans l'éventuel bonheur ou malheur de votre enfant ? Vous sera-t-il reconnaissant d'avoir choisi pour lui l'orientation de sa vie ? Répondra-t-il à vos attentes les plus profondes ? À quoi vous exposez-vous en agissant de la sorte ?
C'est donc un magistral édifice que nous a construit Charles Dickens, que je vous conseille tant pour l'humour qu'il ne manque jamais de distiller à droite à gauche dans ses pages, que pour le plaisir de se laisser embarquer dans la narration, que pour sa portée philosophique, psychologique et sociologique. Au fil du roman, il nous fait l'éloge des gens simples qui savent avoir des ambitions raisonnables, qui mettent en oeuvre quelques principes comme la fidélité en amitié ou la droiture morale et qui comptent sur leur propre travail pour se créer un petit paradis, tout petit, à leur image, mais bien à eux.
En manière de conclusion je vous dirais : Ô vous tous qui avez de grandes espérances ; souvenez-vous du message de Dickens et des Gladiators réunis : a good friend is better than pocket money. (Qu'on pourrait transcrire grossièrement en français doctrinal sous la forme : « un ami véritable vaut plus que tout l'argent du monde. » et en langage reggae comme quelque chose du genre : « Yeah man ! à Babylone, avoir un bon pote c'est peut être pas le zion, mais c'est quand même mieux que d'avoir seulement son pèze à qui parler. »)
Mais comme toujours, pour les traductions hautement fidèles comme pour le reste, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.

P. S. : la traduction de Charles Bernard-Derosne revue par Jean-Pierre Naugrette pour le Livre de Poche est excellente, certaines autres semblent de plus piètre aloi.
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Oh comme il va me marquer pour longtemps, ce très beau, ce très grand «De Grandes espérances» de Charles Dickens.

Les personnages, d'abord, sont multiples et c'est incroyable de découvrir que tous, absolument tous, ont un rôle primordial dans l'histoire. S'il y en a un qui nous semble bien banal et de peu d'importance à priori, on découvre quelques chapitres plus tard qu'il est un pilier de l'histoire. Ça, c'est vraiment quelque chose que j'apprécie, et que, je dois l'admettre, je retrouve dans peu de livre.
Pour ma part, s'il fallait mettre en lumière l'un d'entre eux, et l'élire comme personnage favori - en excluant le narrateur, Pip, qui est devenu comme mon frère et qui, s'il devait entrer dans la compétition, relèguerait d'emblée bien derrière lui tous les autres - je dois avouer que je n'ai pas su résister au charme du tendre et fidèle Joe, « le meilleur ami du monde » de Pip avec lequel « il s'amuse royalement », et personne n'a su le détrôner - même si je dois reconnaître qu'Herbert est adorable et attachant, lui aussi. Ce qui est frappant avec ce trio de personnages, c'est leur humilité et les valeurs (notamment celles d'amitié) qui les lient les uns aux autres, et qui nous éblouissent… Et l'on comprend que l'amitié c'est tellement moins superficiel, tellement plus grand que ce que l'on s'imagine…
L'intrigue est pour moi parfaite, tant au niveau de la narration que d'un point de vue romanesque. Outre le fait que la lecture soit (sur)prenante et fluide – un vrai plaisir-, les réflexions, notamment sur la destinée - qu'elle soit modelée par le hasard d'une rencontre, imaginée et contrôlée par autrui, l'auteur nous montre qu'elle nous échappe et nous échappera toujours quoi que l'on fasse – sont absolument et divinement exquises.
L'écriture poétique de Dickens est un délice absolu, il manie l'humour et le tragique à merveille. L'auteur nous propose d'ailleurs deux fins, ce qui est assez original également.

Pour conclure, j'aimerai juste dire que l'idée la plus forte du livre – et celle que j'en garderai incontestablement – est celle de la désillusion, mais pas du désespoir. D'ailleurs, même si tout ne se termine pas comme on l'aurait présagé et que beaucoup d'espérances ne se sont pas transformés en faits, le livre s'achève tout de même sur des espoirs, des nouveaux. Et puis, après tout, toute la beauté d'une espérance, n'est-ce pas qu'elle le reste éternellement ?

Incontestablement un livre que vous devez laisser vous éblouir et vous submerger.
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Ce livre est à la hauteur de toutes mes espérances, et même au-delà. Je ne sais comment débuter cette critique sur un roman qui me marquera à jamais...Mais commençons par l'histoire, Philip Pirrip, qui s'est attribué le prénom de Pip vit une existence modeste auprès de sa soeur Mme Gargery et de l'époux de celle-ci, Joe. Toutefois, le jeune garçon mène une vie malheureuse, sans cesse battu par sa soeur qui "l'élève à la cuiller" ; seul Joe l'aime comme son propre fils et le défend tant bien que mal...Pip est également maltraité par les amis de sa soeur, tels M.Pumblechook, M.et Mme Hubble et M.Wopsle. le début du roman, à savoir, le premier chapitre, le met en scène alors qu'il se promène au cimetière et se fait interpeller par un forçat dont on ignore le nom mais qui sera déterminant dans le reste de l'existence de Pip...

Au fil du récit, Pip grandit, fait de nouvelles rencontres avec Mlle Havisham et Estella à Satis House, ce même lieu qui verra pour la première fois les espérances de Philip.

L'intrigue même de l'histoire débute au moment où Pip, destiné à reprendre la forge de Joe, est l'objet d'un évènement singulier : un héritage qui changera sa vie, ses habitudes, ses relations et surtout ses sentiments...

Tant de personnages plus ou moins importants se croisent que je ne peux pas tous les citer ! J'aimerai particulièrement évoquer Herbert, "le pâle jeune gentleman", personnage au grand coeur, dévoué et fidèle à Pip ; M.Jaggers et M.Wemmick, si sérieux mais tellement attentionnés ; Abel Magwitch, LE personnage incontournable de ce roman ; Biddy, cette jeune femme amie de Pip, qui fournit à Joe l'aide nécessaire pour apprendre à lire et écrire...La majorité des protagonistes auxquels je me suis attachée sont entrés dans ma vie comme si je les connaissais réellement et les rencontrais à longueur de journée !
Et, pour ne rien oublier concernant les personnages, un point sur Pip : jeune homme qui est pour moi, le plus méritant, le plus touchant, le plus modeste, et le plus généreux des narrateurs masculins que j'ai suivis...Proche de la perfection...

Charles Dickens est un auteur que je viens de découvrir, à travers "De Grandes Espérances", et je dois dire que je ne suis pas prête de le laisser tomber ! Son écriture est la plus fluide que j'ai jamais lue, avec un style si envoûtant pour ne pas dire délicieux, et dont chaque mot est un petit plaisir que l'on dévore patiemment...Un brillant écrivain que je considère comme l'un de mes préférés. Il décrit si bien la misère humaine et les sentiments incontestablement généreux des plus pauvres, cet écrivain engagé au coeur d'or !

Ainsi, je ne peux que conseiller ce roman à tout lecteur avide de lecture, qui n'a pas encore vécu d'expérience saisissante, et qui veut découvrir une oeuvre majeure de la littérature. Lisez- le si ce n'est déjà fait ! Ou plutôt, dévorez-le !
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Le jeune Pip a perdu toute sa famille : ses parents et ses cinq frères et soeurs.
Nous faisons connaissance avec lui au cimetière sur la tombe de tout ce petit monde.
Un forçat échappé d'une bateau prison des marais de la Tamise le force à lui apporter de la nourriture.
De retour chez sa soeur acariâtre chez qui il habite, il vole de la nourriture pour l' apporter à cet homme.
Joe Gargery, son beau-frère, exerce le métier de forgeron. C'est un homme bon pour Joe et pour tous. Plus tard, Pip deviendra forgeron lui aussi.
Pip se rend chez Miss Havisham pour jouer avec Estrella.
Un jour, on lui annonce qu'il a hérité. Il part habiter à Londres avec l'ordre de ne pas dilapider son argent.
D'où vient-il cet argent ? Je pense au forçat qui dès le départ m'évoquait Jean Valjean mais...mystère !
Il revient au village et se rend compte que cette Miss Havisham lui veut du mal, torture son coeur avec Estrella.
Heureusement que j'ai suivi le roman en feuilleton sur France Culture lors de mes tâches ménagères et en lecture en parallèle.
Je dois avouer que la lecture est plus agréable que l'audition qui est toujours réussie dans ces feuilletons mais cette fois, elle est un peu anarchique.
N'empêche, je n'aurais pas su lire le pavé entier en livre car il a été écrit d'une très belle plume mais avec la lenteur du siècle de Dickens, le 19ème, un peu éloigné du nôtre.
La préface donne des indications très intéressantes sur la vie de l'auteur et les notes en fin de livre apportent des suppléments bien nécessaires sur la vie à cette époque comme les bateaux-prisons par exemple.
Une lecture bien intéressante dont j'avais beaucoup entendu parler, complétée par la version audio bien nécessaire pour varier le plaisir de la découverte.
Une personnage bien humain que ce Pip.
Entre parenthèses, il m'a fallu le temps pour arriver au bout, je crois que je l'ai commencé à la fin du mois d'août.

Challenge pavés 2019
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Voilà une bien jolie leçon de vie que ces « Grandes espérances », ancrée dans de solides et revigorantes valeurs humaines, et nimbée d'une désuétude délicieuse, à des années lumière du cynisme ambiant qui tend à taxer de naïveté toute production faisant appel à de bons sentiments.
Point de mièvrerie pourtant dans cette trépidante histoire, dont la verve, l'humour et l'ironie toute en subtilité de Dickens permettent de faire de notions telles que la générosité, l'amitié et le bonheur simple l'alpha et l'omega d'un parcours initiatique plaisant pour l'âme, d'un caractère intemporel et riche d'enseignements.

Grâce à une galerie de personnages magnifiquement incarnés et dont chacun jouera pour le héros sa partition dans la symphonie des ambitions humaines, c'est en effet une boucle d'apprentissage que Dickens fait vivre au tout jeune Pip (un gamin auquel il presque impossible de ne pas s'attacher au début du roman tant il est craquant) en l'emmenant sur le chemin de ses « grandes espérances », celles où l'on place ses rêves d'amour comme d'élévation sociale. Cette boucle le ramènera des années plus tard, après moultes aventures et révélations dans le Londres du début du 19ème siècle dont l'auteur offre une peinture saisissante, à son point de départ, plus riche d'un capital humain qu'il aura malgré tout tâché tout au long de ses aventures de faire fructifier.

Je ne connaissais pas Dickens à qui je prêtai a priori des histoires très sociales, nécessairement miséreuses voire misérabilistes: j'en ai été pour mes frais et c'est tant mieux ! C'est beaucoup plus fin, beaucoup plus drôle, et le plaisir de découvrir une oeuvre qui se trouve au centre exact de mon champ de valeurs m'a mis d'humeur primesautière.


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C'est noir, c'est grand, c'est édifiant, c'est Dickens.

"De grandes espérances", c'est le récit de la rébellion d'un orgueil juvénile, celui du jeune Pip, qui aboutit à la vacuité des vanités adultes sur fond de richesse, d'amour partagé et de notoriété, soit l'ensemble de ce qui est ordinairement regroupé sous le terme "espérance", dans l'acception très XIXème siècle du mot.

Comme toujours chez Charles Dickens, conteur parmi les conteurs, tous les personnages sont forts, dans le sens où ils marquent durablement le lecteur. D'un roman de Dickens à un autre, elles nous deviennent familières, ces figures un peu archétypales mais jamais stéréotypées, toujours pleines de surprise voire de fantaisie, de l'orphelin, du gentilhomme déshérité, du commerçant grognant et intéressé, de l'homme de loi enfoui dans sa bulle, de la marâtre, du compagnon au coeur droit, de l'homme d'honneur, de l'opportuniste, de la veille lady, etc, etc.

J'ai beau reconnaître (et souvent blâmer) les longueurs qui caractérisent les romans de Dickens, je n'en apprécie pas moins leurs trames et je loue la créativité de l'auteur, ainsi que sa capacité, non seulement à mettre en scène autant de personnages, mais encore à donner à chacun une personnalité, une identité et pour finir une vraie place dans la narration.
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Je n'avais rien lu de Dickens depuis 'À Christmas Carol' en cours d'anglais au collège. Je suis bien contente d'avoir remédié à cette grande lacune dans ma culture littéraire. Pour autant, le livre me laisse une impression mitigée.

En fait, l'histoire, aussi improbable et moralisatrice soit-elle, m'a complètement séduite. La vie de Pip est une aventure, et les petits événements qui la jalonnent sont tout aussi intéressants que les grands : ses rencontres avec Miss Havisham, les dîners dans le Château de Wemmick, la rivalité avec le maussade Drumble, l'amour pour Estrella, la rencontre avec les forçats, l'amitié avec Herbert le jeune gentleman...

J'ai beaucoup apprécié les petites touches d'humour, notamment le valet Vengeur ou le grotesque Pumblechook. J'ai trouvé Pip intelligent et lucide, y compris sur ses propres lâchetés et mesquineries. du coup, j'ai particulièrement apprécié la 2ème partie, plus pauvre en rebondissements que les 2 autres, mais intéressante comme un roman d'apprentissage à l'envers.

En revanche, j'ai eu beaucoup de mal avec le style. Je n'ai peut-être pas choisi la meilleure traduction (en lisant les citations d'autres babelionautes, j'ai vu qu'il y avait des différences importantes) mais j'ai trouvé ça assez haché, parfois abscons et souvent pénible. Je suis d'autant plus étonnée que je garde le souvenir d'une lecture très fluide pour 'A Christmas Carol'.

Bref, un bon livre à mes yeux, mais pas tout à fait à la hauteur des 'grandes espérances' que j'avais placées en lui.
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style excellent.
Histoire remarquable.
Pip va t-il réussir à vivre avec cette femme qu'il adore ?
va t-il se montrer reconnaissant envers Joe ?
Malgré les lettres minuscules illisibles du livre de poche,
et quelques longueurs,
Dickens nous entraîne avec son imagination débordante
et son talent
je ne raconte pas tout, c'est mieux
mais lisez le !

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C'est mon deuxième Dickens, et je ne l'ai pas autant savouré que David Copperfield.
L'aspect un peu onirique que le château de Miss Havisham et ses habitants créé m'a troublée sans m'emporter.
Il y a par ailleurs quelque chose de la fable moralisatrice dans ce roman. Pip est un orphelin recueilli par sa soeur, qui l'élève “ à la main” quoi que veuille dire cette expression. Pour l'enfant elle semble dire d'une main lourde. Il est convoqué au château voisin pour distraire la dame du lieu, une originale qui a suspendu sa vie le jour de ses noces qui n'ont pas eu lieu. Aussi lorsque qu'un homme de loi lui annonce qu'il va être élevé à Londres en “monsieur” aux frais d'un bienfaiteur qui ne veut pas se faire connaître, ne doute t-il pas qu'il s'agisse de la châtelaine et que sa fille adoptive lui est de surcroît destinée.
Un peu chamboulé par ce tournant de sa vie, Pip se comporte de façon relativement irréfléchie et oublie son entourage premier. C'est cette partie qui m'a le moins captivée, peut être parce que je comprenais peu le comportement du héros. Malheureusement l'argent ne provient pas du château et il se retrouve humilié lorsqu'il apprend l'origine de ses grandes espérances.
Morale : mieux vaut rester auprès de ceux qui vous ont vu naître.

J'ai volontairement laissé de côté de nombreuses péripéties. Comme nous sommes dans un roman, ces divers éléments hétéroclites se rassemblent à la fin pour former un tout cohérent.

Il y a bien sûr de nombreux personnages. Je me suis interrogée sur certains. Ainsi le caractère du beau frère de Pip m'a semblé étrange. D'une part il traite l'enfant un peu comme un adulte et d'autre part il est d'une excessive humilité, qui finalement dessert tout le monde. Par contre les portraits de la soeur et de celui qui s'attribue le mérite de l'ascension du héros sont une réussite.

Donc pas une déception mais pas non plus un enthousiasme forcené.
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Je vais être un peu plus mitigée que l'avis général.
Publiées en épisodes hebdomadaires dans le magazine « All the Year Round », les "Grandes espérances" sont imprégnées de l'époque victorienne.
Le roman est raconté à la première personne par le protagoniste Philip Pirrip, pour tout le monde Pip.
D'origine modeste, grâce à un héritage mystérieux, Pip tentera de s'élever socialement en reniant ses proches, dont le merveilleux Joe et les habitants de son village
Le roman alterne entre certitude et fantasme, entre mensonge et vérité, entre amour authentique et amour imaginaire, entre riches et pauvre...
C'est parfaitement écrit, les sujets sont toujours actuels mais parfois tout cela est trop farfelu et onirique pour moi.
Alors bien sûr, on s'attache à Joe, Herbert, le vieux monsieur, le forçat et Biddy mais il y a trop de longueurs et une morale un peu trop binaire pour m'avoir enthousiasmée.

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