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EAN : 9791025604151
Editions Thélème (22/11/2018)
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4.06/5   1333 notes
Résumé :

Orphelin de père, le jeune garçon rebelle sera séparé de sa mère pour l'internat puis envoyé à l'usine et laissé à lui-même mais ses péripéties l’amènent à faire la rencontre de personnages hauts en couleur et à vivre des aventures pleines de rebondissements.

À la fois tragique, humoristique, truffée d'anecdotes et très vivante, l'épopée du héros rencontrera un vif succès dès sa parution. De nombreuses adaptations, cinéma, dessins animés, BD e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (81) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 1333 notes
Comme toujours après une lecture d'une telle densité, c'est un peu un ami qu'on laisse sur le chemin. Dickens lui-même avouera avoir eu de la peine à quitter David Copperfield après une si longue intimité!
Ce roman est, dit-il dans la préface, son préféré, et lorsqu'il doit lire un extrait devant un public, quelques années plus tard, le choix de cet extrait est angoissant car ce roman est un tout, un ensemble de récits intriqués les uns dans les autres qu'on ne peut séparer sans casser la trame de l'oeuvre.
C'est aussi que ce roman est très personnel et que Dickens a mis beaucoup de lui dans ce personnage! Sur ce point, les notes sont captivantes.

Mais quand je dis que je viens de quitter un ami, ici, je devrais plutôt préciser "une bande d'amis", dont Copperfield est surtout le dépositaire des heurs et malheurs.
David Copperfield, âgé on le suppose d'une quarantaine d'années, se tourne sur son passé, un long fleuve pas tranquille du tout au cours duquel il rencontrera Les Peggoty, les frère et soeur Murdstone, Emily, Steerforth, sa tante, Agnès, les Micawber et enfin Dora dont il deviendra fou amoureux.
D'énumérer ainsi les personnages qui suivront David dans son cheminement - bons, mauvais, les deux parfois - je retrace dans ma tête le fil de l'histoire et je me dis: quel chemin effectué!
Dickens est un fin conteur qui n'a pas peur de jeter de temps en temps quelques informations sur le futur du narrateur nous tenant en haleine pour les quatre cents pages qui suivent, n'hésitant pas à ajouter une bonne dose d'humour à des scènes dramatiques, et un tendre amour quand la mort s'en mêle.
C'est le petit David, orphelin, qui m'a le plus émue, mais je donne toute mon affection à M. Peggoty, à Agnès et bien sûr à la tante de David qui changera du tout au tout lorsqu'elle ouvrira la porte à un pauvre enfant vagabond.
C'est aussi un portrait parfois pathétique de l'Angleterre industrielle et enfin une oeuvre presque cinématographique qui a inspiré les plus grands des années qui ont suivi sa publication.

Au revoir David!
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"David Copperfield" était le roman préféré de Charles Dickens et cette affection particulière s'explique sans doute en grande partie par le caractère partiellement autobiographique du récit.

Ecrit plus de dix ans après son célèbre "Oliver Twist", "David Copperfield" reprend les grands thèmes chers à l'auteur : l'enfance, l'éducation, la misère et l'ascension sociales, la famille, l'amitié et l'amour.

Parfaitement structurée, la narration entraîne le lecteur à travers l'espace d'une existence, celle d'un orphelin à qui la vie va sourire... ou non, selon les circonstances. Ce pourrait être la vie de n'importe qui, d'un héros lambda, mais avec Charles Dickens, il est parfaitement impossible de ne pas ressentir d'empathie ou de détestation pour le moindre personnage et aucun - principal ou secondaire - ne peut laisser indifférent le lecteur sensible et curieux des rapports humains.

Personnellement, c'est encore une fois l'incroyable galerie de figures, fantastiques par leur caractère et leur personnalité, que je salue dans ce roman, davantage peut-être que la trame qui ne contient pas à proprement parler d'"aventures", contrairement à "Oliver Twist" ou "Au magasin d'antiquités" par exemple. "David Copperfield" est un roman social plus psychologique, plus profond et qui semble tendre au lecteur un miroir où se reflètent ses propres doutes et espérances. Suivre l'existence de Maître David de son premier à son dernier âge m'a ainsi semblé moins exaltant que la découverte de ses incroyables parents, amis et ennemis, dans l'intimité de leurs qualités et de leurs vices. Tous se font l'écho de ce que le coeur humain peut receler de meilleur ou de pire, et Dickens sait mieux que personne apporter au spectacle de leurs actes la dose d'humour, de fantaisie, d'émotion et de drame qui marque durablement l'esprit des lecteurs et immortalise les grands romans.


Challenge XIXème siècle 2017
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Challenge PAVES 2017
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Charles Dickens a eu pour moi un petit gout de revenez-y après la lecture d'Oliver Twist.
J'ai certes mis bien plus longtemps que prévu avant de m'attaquer à David Copperfield.
Il faut dire qu'au vu de la taille de ce pavé (un peu plus de 1000 pages quand même ), il vaut mieux planifier sa lecture à une période où l'on a quelques heures de disponible dans son agenda.
Et je ressors enchantée de cette lecture une fois le dernier chapitre achevé.
David Copperfield, je l'ai étudié au CM2…Enfin quelques extraits édulcorés, et qui ne représentent qu'une minuscule partie de cette oeuvre. Donc, oui, je connaissais ses débuts plus que difficiles dans le monde. Car il faut avouer que le petit garçon n'a pas eu beaucoup de chance. Orphelin de père, il sera choyé par sa mère et sa servante Pegotty avant de se retrouver pourvu d'un beau-père…Et quel beau-père ! Un parâtre ( oui, le masculin de marâtre existe, j'ai vérifié !) qui en plus traine dans son sillage une soeur tout aussi charmante que lui… Apres le décès de sa mère, on se doute bien que les choses vont encore s'aggraver pour le petit garçon.
Même si j'ai vraiment apprécié ce livre, je garde une petite préférence pour la partie où David est encore un enfant et un adolescent. Une fois adulte, il m'a moins émue, je le reconnais.
Et que dire sur cette impressionnante galerie de personnages qui gravitent autour du narrateur, alias David ? Il faut avouer que j'ai été sous le charme de la plume de Dickens qui excelle vraiment à nous dresser des portraits plus vivants que nature….Et à nous les faire aimer ou carrément détester…
Une lecture qui me réconcilie définitivement avec cet auteur, car même si j'avais aimé Oliver Twist, cela n'avait pas été le cas avec « de grandes espérances ».


Challenge Pavés 2021
Challenge BBC
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C'est avec ce titre que je découvre Charles Dickens, et c'est une heureuse rencontre.
Rien que l'incipit est vraiment une invitation à continuer la lecture : “Deviendrais-je le héros de ma propre vie ? Ou bien cette place sera t-elle occupée par quelque autre ? “
Et ce récit de la vie de David, raconté à la première personne, avec la fraîcheur de l'enfance pour les premiers chapitres, happe tout de suite l'intérêt. Je suis si bien entrée dans ce roman que j'avais envie de sermonner sa mère et de rosser tous ceux qui lui faisaient du mal, tant Murdstone et son insupportable perroquet de soeur que l'affreuse vieille qui lui donne des coups de pieds dans la diligence. Autant dire que j'ai pris fait et cause pour ce personnage, ce qui est bien la marque du talent de l'auteur.


Malgré la mort de son père avant même sa naissance, les premières années de David Copperfield sont heureuses auprès de sa douce mère. Malheureusement celle-ci, de caractère faible, se laisse séduire par un homme qui, s'il l'aime, ne supporte pas son fils et lui rend la vie très dure, bien évidemment dans l'intérêt de l'enfant, jusqu'à l'éloigner du foyer.
Mais c'est là, dans une école, puis une entreprise, qu'il se fera ses premiers amis, sincères ou non.

J'ai aimé le personnage de David, sa droiture et sa naïveté, qui lui fait par exemple fréquenter les Micawber, couple toujours désargenté, toujours persuadé qu'une occasion va se présenter à monsieur Micawber et à ses facultés supérieures (cependant la famille a selon l'expression, le coeur sur la main) ; ou qui le fait tomber fréquemment amoureux, jusqu'à ce qu'il rencontre la “perle” Dora.

Chaque personnage a éveillé mon intérêt et des sentiments souvent nets, agacement, dégoût, sympathie…. Je pense que plusieurs resteront dans ma mémoire, dont la tante avec sa délicatesse qu'elle ne veut pas montrer mais qui lui fait mettre en avant Dick dont l'esprit troublé lui aurait valu sans elle de vivre dans un hospice.

Sans être parfaitement autobiographique, ce roman contient beaucoup d'éléments inspirés de la vie de Charles Dickens. L'humiliation et l'inquiétude quant à sa possibilité de s'éduquer que David ressent lorsqu'il travaille dans l'atelier appartenant à Murdstone est tiré de sa propre douloureuse expérience, qui le marquera même adulte, le relatif échec de son mariage également.
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Ca faisait longtemps que j'avais envie de me lancer dans l'oeuvre de Charles Dickens, depuis notamment la lecture de l'excellent « Drood » de Dan Simmons qui m'avait fait découvrir cet auteur sous un angle fascinant, à défaut d'être très sympathique. A l'origine, je voulais débuter tout doucement avec un oeuvre courte et facile, mais j'ai bêtement confondu « David Copperfield » avec « Oliver Twist » (considérablement plus court) et, une fois mon erreur réalisée, j'étais déjà si impliquée dans le roman que je n'ai pu me résigner à le lâcher.

C'est qu'il est tout à fait digne d'intérêt ce petit David Copperfield ! Certes, il a des côtés un peu agaçants avec sa sensibilité à fleur de peau et sa naïveté maladive qui l'entraînent à faire confiance à n'importe qui, mais il n'en reste pas moins très attachant. Ses histoires de coeur et ses misères, somme toutes assez banales, sont sublimées par l'écriture splendide de Dickens et c'est avec émotion que l'on suit son parcours complexe, du cocon doré de son enfance, choyé par une mère et une bonne affectionnées, aux bancs du tribunal où il officiera en tant que procureur avant de devenir un écrivain à succès. Au passage, on découvrira les sévices exercés dans les pensionnats, la vie des pécheurs du nord de l'Angleterre, les sinuosités du monde juridique, les petits malheurs et les mesquineries de la grande bourgeoisie, les souffrances et la bonté du petit peuple… Parcours d'autant plus touchant qu'il est grandement inspiré de la vie de Dickens et sent bon le vécu.

Il faut bien sûr s'habituer au côté assez sentimental et manichéen du roman. Les personnages sont clairement divisés en deux catégories : les salopards et les gentils. Les premiers se distinguent de loin et seront systématiquement punis à la fin du roman, les seconds subiront bien des malheurs mais verront finalement leur vertu récompensé. On frôle par moment la niaiserie, heureusement cette embuche est évitée grâce à un autre des traits caractéristiques de Dickens : le second degré. Car s'il y a une chose qu'il faut reconnaître à Dickens et que je ne m'attendais pas à lui trouver, c'est qu'il est très amusant, le bougre !

Sans fiel, mais avec une verve satirique délectable, Dickens dresse un portrait très complet de la société anglaise du XIXe siècle. Plutôt que des personnages secondaires nuancés et subtils, il nous offre une galerie mémorable de caricatures. de l'insubmersible Mr Micawber au très « humble » Uriah Heep, en passant par l'excentrique tante Betty Trotwood, ils sont tous plus amusants les uns que les autres. Certaines scènes sont hilarantes, comme la demande en mariage de David à son idiote de dulcinée Dora (désolée si je suis un peu rude avec elle, mais Dora m'insupporte) – scène qui pourrait atteindre des sommets de bêtise sans les aboiements hystériques du petit chien de Dora tentant de dévorer les mollets de David pendant toute la durée du dialogue.

Quelques longueurs, mais dans l'ensemble un roman remarquable, touchant et plein d'humour. Je suis contente de ma première rencontre avec Dickens !
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Citations et extraits (128) Voir plus Ajouter une citation
Jusqu'au jour où je devais recevoir mes vieux amis nouvellement retrouvés, je vivais principalement de Dora et de café. Dans mon état de manque d'amour, mon appétit languissait ; et j'en étais content, car j'avais l'impression que cela eût été un acte de perfidie envers Dora que d'avoir un goût naturel pour mon dîner. La quantité d'exercices de marche que je faisais n'avait pas, à cet égard, ses conséquences habituelles, car la déception contrecarrait l'air frais. J'ai également des doutes, fondés sur l'expérience aiguë acquise à cette époque de ma vie, quant à savoir si le plaisir sain de la nourriture animale peut se développer librement chez un sujet humain toujours tourmenté par des bottes serrées. Je pense que les extrémités ont besoin d'être en paix pour que l'estomac se comporte avec vigueur.

A l'occasion de cette petite fête domestique, je n'ai pas répété mes anciens préparatifs approfondis. Je me contentai de fournir une paire de soles, un petit gigot de mouton et un pâté aux pigeons. Mme Crupp s'est révoltée dès mon premier indice timide concernant la cuisson du poisson et du rôti, et a dit, avec un digne sentiment d'injure : « Non ! Non, monsieur ! Vous ne me demanderez rien de ce genre, car vous me connaissez mieux que de me supposer capable de faire ce que je ne peux pas faire avec une entière satisfaction à mes propres sentiments ! » Mais, en fin de compte, un compromis fut trouvé ; et Mme Crupp consentit à accomplir cet exploit, à condition que je dîne ensuite chez moi pendant quinze jours.

Et ici, je peux remarquer que ce que j'ai subi de la part de Mme Crupp, en conséquence de la tyrannie qu'elle a établie sur moi, était terrible. Je n'ai jamais eu autant peur de personne. Nous avons fait un compromis sur tout. Si j'hésitais, elle était prise de ce merveilleux trouble qui était toujours en embuscade dans son système, prêt, dans les plus brefs délais, à s'attaquer à ses organes vitaux. Si je sonnais avec impatience, après une demi-douzaine de modestes tiraillements inutiles, et qu'elle apparaissait enfin - ce qui n'était pas du tout fiable - elle apparaissait avec un air de reproche, s'effondrait, essoufflée, sur une chaise près de la porte. , posa sa main sur son sein de nankin, et tomba si malade que j'étais heureux, au moindre sacrifice d'eau-de-vie ou de toute autre chose, de me débarrasser d'elle. Si je m'opposais à ce que mon lit soit fait à cinq heures de l'après-midi - ce qui me semble toujours un arrangement inconfortable - un simple mouvement de sa main vers la même région nankin de sensibilité blessée suffisait pour me faire hésiter à m'excuser. Bref, j’aurais fait n’importe quoi de manière honorable plutôt que d’offenser Mme Crupp ; et elle était la terreur de ma vie.

J'ai acheté un serveur muet d'occasion pour ce dîner, plutôt que de réengager le jeune homme bricoleur ; contre lequel j'avais conçu un préjugé, après l'avoir rencontré au Strand, un dimanche matin, dans un gilet remarquablement semblable à l'un des miens, qui avait été disparu depuis la première occasion. La « jeune fille » a été réembauchée ; mais à la condition qu'elle n'apporterait que la vaisselle, et qu'elle se retirerait ensuite sur le palier, au-delà de la porte extérieure ; où l'habitude de renifler qu'elle avait contractée serait perdue pour les invités, et où se retirer dans les assiettes serait une impossibilité physique.
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Je relis David Copperfield, et vous livre un passage qui résonne lugubrement et d'une manière tellement actuelle avec une certaine violence dans le couple et la famille, qui peut enfin être condamnée par la loi ; mais quand le mal est déjà fait. Quelqu'un d'infiniment proche de moi l'a subie. Les livres de Dickens restent totalement d'actualité, hélas.

- " Croyez-vous, dit ma tante en faisant la sourde oreille au discours de la soeur et en continuant à s'adresser au frère et à secouer la tête d'un air de suprême dédain, croyez-vous que je ne sache pas la vie que vous avez fait mener à cette pauvre enfant si mal inspirée ? Croyez-vous que je ne sache pas quel jour néfaste ce fut pour cette douce petite créature que celui où elle vous vit pour la première fois, souriant et faisant les yeux doux, je parie, comme si vous n'étiez pas capable de faire du mal à une mouche ?
...
- Croyez-vous que je ne comprenne pas votre jeu comme si j'y avais été ? continua ma tante, maintenant que je vous vois et que je vous entends, ce qui, à vous dire le vrai, n'est rien moins qu'un plaisir pour moi. Ah ! certes, il n'y avait personne au monde d'aussi doux et d'aussi soumis que M. Murdstone dans ce temps-là. La pauvre petite innocente n'avait jamais vu un tel homme. Il était tout sucre et tout miel, il adorait la mère : il avait une passion pour le fils, une véritable passion ! Il serait pour lui un second père, et ils n'avaient plus qu'à vivre tous ensemble dans un paradis plein de roses, n'est-ce pas ? Allons donc, laissez-moi tranquille ! dit ma tante.
...
- Et quand vous avez été sûr de cette pauvre petite insensée, dit ma tante (Dieu me pardonne d'appeler ainsi une créature qui est maintenant là où vous n'êtes pas pressé d'aller la rejoindre !), comme si vous n'aviez pas fait assez de tort à elle et aux siens, vous vous êtes mis à commencer son éducation, n'est-ce pas ? Vous avez entrepris de la dresser, et vous l'avez mise en cage comme un pauvre petit oiseau, pour la faire mourir à petit feu, pauvre fille abusée, et lui apprendre à chanter le même air que vous !
...
- Oui, monsieur Murdstone, continua-t-elle en pointant le doigt vers lui, vous vous êtes fait le tyran de cette innocente enfant, et vous lui avez brisé le coeur. C'était un bébé plein d'amour, je le sais, je le savais bien des années avant que vous la vissiez, et vous avez bien choisi son point faible pour lui porter les coups dont elle est morte. Voilà la vérité, faites-en ce que vous voudrez...
...
Il était clair, comme je vous l'ai dit, bien des années avant que vous la vissiez, (et il est au-dessus de la raison humaine de comprendre pourquoi il est entré dans les vues mystérieuses de la Providence que vous la vissiez jamais), il était clair que cette pauvre petite chose fragile se remarierait un jour ou l'autre, mais j'espérais que cela ne tournerait pas aussi mal ; c'était à l'époque où elle mit au monde son fils que voici, monsieur Mursdone ; ce pauvre enfant dont vous vous êtes servi parfois pour la tourmenter plus tard, ce qui est un souvenir désagréable, et vous rend maintenant sa vue odieuse. Oui, oui, vous n'avez pas besoin de tressaillir, continua ma tante, je n'ai pas besoin de ça pour savoir la vérité."
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J’ai apprivoisé cet art sauvage qu’on appelle la sténographie : j’en tire un revenu très-respectable. J’ai acquis une grande réputation dans cette spécialité, et je suis au nombre des douze sténographes qui recueillent les débats du parlement pour un journal de matin. Tous les soirs je prends note de prédictions qui ne s’accompliront jamais ; de professions de foi auxquelles on n’est jamais fidèle ; d’explications qui n’ont pas d’autre but que de mystifier le bon public. Je n’y vois plus que du feu. La Grande-Bretagne, cette malheureuse vierge qu’on met à toute sauce, je la vois toujours devant moi comme une volaille à la broche, bien plumée et bien troussée, traversée de part en part avec des plumes de fer et ficelée bel et bien avec une faveur rouge.
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Ici je ferai remarquer que la fermeté était la qualité dominante dont se piquaient M. et miss Murdstone. Je ne sais pas quel nom j’eusse donné alors à cette fermeté, mais je sentais très-clairement que c’était, sous un autre nom, une véritable tyrannie, une humeur opiniâtre, arrogante et diabolique qui leur était commune à tous deux. Leur doctrine, la voici. M. Murdstone était ferme ; personne autour de lui ne devait être aussi ferme que M. Murdstone ; personne autour de lui ne devait être le moins du monde ferme, car tous devaient plier devant lui. Miss Murdstone faisait exception. Il lui était permis d’être ferme, mais seulement par alliance, et à un degré inférieur et tributaire. Ma mère était une autre exception. Il lui était permis d’être ferme ; cela lui était même recommandé ; mais seulement à condition d’obéir à leur fermeté, et de croire fermement qu’il n’y avait qu’eux sur la terre qui eussent de la fermeté.
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«À propos, Wickfield, dit-il en s'arrêtant dans un corridor et en appuyant sa main sur mon épaule, vous n'avez pas encore trouvé une place qui puisse convenir au cousin de ma femme ?
- Non, dit M. Wickfield, non, pas encore.
- Je voudrais bien que ce fût fait le plus tôt possible, Wickfield, dit le docteur Strong, car Jack Malon est pauvre et oisif, et ce sont deux fléaux qui engendrent souvent des maux plus grands encore. Et c'est ce que dit le docteur Watts, ajouta-t-il en me regardant et en remuant la tête au rythme de sa citation : "Satan a toujours de l'ouvrage pour les mains oisives."
- En vérité, docteur, dit M.Wickfield, si le docteur Watts avait bien connu les hommes, il aurait pu dire avec autant d'exactitude : "Satan a toujours de l'ouvrage pour les mains occupées." Les gens occupés ont bien leur part du mal qui se fait dans ce monde, vous pouvez y compter. Qu'ont fait, depuis un siècle ou deux, les gens qui ont été le plus occupés à acquérir du pouvoir ou de l'argent ? Croyez-vous qu'ils n'aient fait aucun mal ? [...]»

Chapitre XVI - Je suis nouveau
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"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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