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Critique de PatriceG


Délivrance (1970)
James Dickey


Sortons de ces drames psychologiques à évolution lente, de l'air un peu, ici d'abord le temps presse puisqu'un week-end projeté pour descendre les rapides du Cahulawassea, ce n'est pas de trop, d'autant plus que la mesure du temps civilisé, les quatre protagonistes et pas middle class s'il vous plaît, en mal de dépaysement face à un monde ennuyeux dans lequel ils vivent, ils vont vite la perdre. Plus bas en aval doit se construire un barrage, mais il y a du chemin, un sacré chemin ! Je ne veux pas leur foutre la poisse, mais c'est vrai ! Peut-être que si volonté unanime chez ces quatre aventuriers à la manque, si différents, il y a, elle se trouve là, tuer cette psychologie de la ville, ras le pompon, burnout.. L'insouciance est quasi-réelle !..

Un détail aurait pu les faire rebrousser chemin, ça arrive quand on quitte un monde pour un autre, étranger par définition, quand des légers coups de cafard comme des coups de canif au coeur nous agitent mais dont généralement nous avons la force de nous relever, ils nous picotent l'âme et puis nous poursuivons notre chemin malgré tout.

A vrai dire, à ce moment là, on ne sait pas trop ce qu'ils pensent chacun, le lecteur témoin probablement en sait davantage. Ils ne vont tout de même pas se dégonfler comme ça ces grands garçons ! Qu'en diraient leur femme au retour, depuis le temps qu'ils nous vendaient cette hypothétique expédition digne d'Edgar Poe ! Oui, quand même, cette rencontre au banjo, cet ado dégénéré du dernier village périphérique, en marge du monde moderne, grattouillant sur le pont son instrument d'un malin plaisir. Passé le pont, s'ils n'ont pas compris que ce détail de l'aventure est un point de non retour, nous avons en tout cas une forte empathie pour eux. Et dire que l'un d'eux pensait jouer du banjo : ça y est c'est fait !
C'est juste l'entrainement du plus gaillard des quatre amis qui va venir rompre ces quelques états d'âme et avoir raison des quelques réticences.
L'événementiel, riche en rebondissements comme on dit, va s'abattre sur eux comme des averses tropicales. Et ce ne sera pas qu'un tel a oublié sa brosse à dents, je vous prie de croire ! Les éléments de la nature vont se déchainer contre eux, ils auront à peine le temps de cogiter que les premiers dangers d'une nature insoupçonnée vont s'abattre sur eux ; le temps ne sera pas à la métaphysique, même pour le plus scientifique d'entre eux !..

Dans le film éponyme de Bormann connu du grand public qui a engagé l'auteur comme scénariste, tout cela marche à l'unisson et me fait dire que le septième art est une cerise sur la gâteau d'une oeuvre littéraire à la base.
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