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Critique de Harnhael


Au volant de sa légendaire voiture, comme avec sa plume Joan Didion est une femme au faciès inquiet et rieur qui joue avec les limites et qui se joue d'elles, surtout. La limite entre roman et chronique journalistique intimiste est floue dans toute son oeuvre : ses non-fictions sont narratives et ses romans ressemblent à des reportages. Joan Didion a débuté sa carrière comme rédactrice au Vogue US et cette liberté dans l'écriture qui à l'époque, a révolutionné les écrits journalistiques, l'a surtout transformé en muse auprès de toute une génération d'écrivains américains. Principalement par l'intermédiaire du roman Maria avec et sans rien paru en 1970 outre-atlantique et qui a influencé des auteurs tels que Brest Easton Ellis, Jay McEnerney et Donna Tartt, qui revendiquent leur admiration pour Joan Didion.
Maria est une actrice déchue qui déambule dans la cité des anges au volant de sa décapotable et qui ne s'est plus où aller. Toutes les nuits, elle dort sur un transat près de sa piscine. Et observe la vacuité d'une existence qui s'écoule lentement sous l'ennui des jours, derrière des lunettes de soleil noir... Elle hante comme un fantôme l'asphalte d'Hollywood et reste terriblement silencieuse. Hermétique aux promesses.
Economie dans les descriptions, rendu des sentiments au travers de précisions sur l'atmosphère des lieux, chapitres de seulement quelques lignes qui évoquent davantage les scénettes d'un script, Joan Didion écrit ce roman sans fioritures et retrace le passé et le présent de son héroïne qui se perd en une sorte de schizophrénie. du moins en une narration entre-coupée. le rêve hollywoodien est là-encore brisé, derrière le quotidien d'une vie qui s'écoule de la même façon ici ou ailleurs et qui rappelle les errements des personnages des romans de F. Scott Fitzgerald. Incontournable pour qui s'intéresse à la littérature américaine contemporaine.
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