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Critique de Ahoi242


Dans Gladiator, lorsque Marc-Aurèle demande à Maximus :

« Mais qu'est-ce que Rome, Maximus ? »

le gladiateur lui répond :

« J'ai vu beaucoup du reste du monde. Il est brutal, et cruel, et sombre. Rome est la lumière ! »

La sirène qui fume, premier livre de Benjamin Dierstein et que Caryl Féryl définit dans la préface comme du « DOA sous amphets, précis, nerveux, sans fioritures » (p. 8) et « un putain de bon roman » (p. 9), sonne comme la réponse de Maximus : « brutal, et cruel, et sombre ». Pourtant l'auteur considère que « Comparé à toutes ces influences, La Sirène qui fume est un roman beaucoup plus léger ! »

Courant sur quelques mois de l'année 2011 - des éléments d'actualité de la campagne présidentielle de 2011, de la guerre des familles corses au cercle Wagram, de l'éjection de Gabgbo par Ouattara en Côte d'Ivoire, de l'affaire DSK, du rachat du PSG par le Qatar, de l'affaire Dupont de Ligonnès, de l'arrestation de Ratko Mladić, … viennent contextualiser l'action - et sur fond de prostitution enfantine, Benjamin Dierstein oppose deux flics, Prigent, obsédé par l'éthique et sorte de héros, et Kersetz, compromis avec la mafia corse et sorte d'anti-héros, dont les enquêtes vont se croiser pendant quelques cinq cents pages et finalement se rejoindre.

Pour son premier roman récompensé du (premier) prix découverte polar Sang-froid, Benjamin Dierstein signe un roman oscillant entre thriller et polar à la David Peace et à la James Ellroy à l'écriture singulière - des longues phrases avec des répétitions, un peu à la Thomas Bernhard - efficace et maintenant en haleine le lecteur. Comme Caryl Féryl le souligne « premier roman de Benjamin Dierstein, et sûrement pas le dernier », La sirène qui fume fait partie d'une trilogie qui va s'étaler de mars 2011 à juin 2012.

La sirène qui fume s'adresse à ceux que le « brutal, et cruel, et sombre » ne rebute pas.

* Le livre est par ailleurs bien écrit malgré quelques coquilles* dont une confusion entre les verbes « servir » et « serrer » qui donne un « puis je leurs sers la main » (p. 405).
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