Élégamment vêtu d'un costume surmonté d'un noeud papillon, la clope au bec, le bec recourbé, Scipion Nisimov est un canard un brin rêveur qui aime se promener dans la nature. Mais aussi dans sa tête. Un jour, il fait la rencontre de Tchavolo Naguine, un tsigane. Alors que celui-ci lui demande son chemin pour rejoindre la rivière, Scipion se propose de l'accompagner à bord de sa roulotte. Les deux nouveaux amis passent quelques heures ensemble, le temps d'une partie de pêche paisible au bord de l'eau. le soir venu, il est temps pour Scipion de rentrer chez lui et de retrouver sa bien-aimée, Daphné. Malheureusement, il la surprend au lit avec un taureau. Atterré, triste et complètement perdu, le pauvre canard n'a d'autre choix que de partir. Il retrouve Tchavalo qui, pour le consoler, va lui jouer un air de guitare. Bercé par cet air mélodieux, il en oublie presque son immense chagrin. C'est alors que Scipion lui demande de lui apprendre sa musique. Ce dernier lui offre un violon...
Quel conte magnifique et empreint de sensibilité que cette
mélodie au crépuscule ! La rencontre puis l'amitié qui unit Scipion et Tchavalo va, à tout jamais, changer la vie de ce grand échassier. Éconduit par sa douce Daphné, il va, au contact de Tchavalo, entreprendre et voir sa vie différemment. Il souffle, dans cet album, un air de liberté, de musique, de poésie, de mélancolie, de rêverie douce, de solitude.
Renaud Dillies, comme à son habitude, nous offre un album émouvant, tristement beau et empreint de lyrisme. Ses personnages zoomorphiques sont particulièrement attachants. Graphiquement, le charme opère une nouvelle fois : un trait léger, une mise en page originale, utilisation de métaphores ou d'enluminures. Et une magnifique couverture !
Un album sensible et magique...