― Putain de bordel de foutre de chiasse. Merde ! Fait chier! Saloperie ! Connerie !
Comme si elle avait une crise aigüe de syndrome de la Tourette, Gwen se met à balancer toutes les grossièretés qui lui passent par la tête. Cécile, quant à elle, reste relativement calme. Si l’on passe outre le coup de poing monumental qu’elle assène dans la portière du van. Pour la première fois depuis que je la connais, Deb ne sait pas quoi dire. Tout comme elle, je garde le silence, quoique sans doute pas pour les mêmes raisons.
J’ai donné au policier les informations dont j’ai besoin pour la suite des événements. Il sait désormais que nous sommes quatre à avoir créé « GIVREES », que chacune de nous a épousé un des fils adoptifs de Robert Stern. J’ai réussi à l’amener à constater ma capacité à retenir par cœur des chiffres. Surtout, et c’est le plus important, l’inspecteur s’est habitué à ma façon de raconter les histoires. Il croit m’avoir cernée. C’est ce sur quoi je compte. Car, lorsque viendra le moment de l’interrogatoire final, il ne sera pas surpris par ma tendance à sauter des étapes, oublier des faits. Et je pourrais alors le prendre au piège.
Il faudrait que les pénis soient détachables ,comme sur les jouets -Mr Patate
Le temps passe étrangement lorsque le bonheur s’est enfui...
Je hais la campagne. Cette odeur de bouse qui vous prend aux narines. Qui s’infiltre dans vos pores. Ces beuglements de bovins toutes les cinq minutes qui vous donnent des frissons dans le dos. Ces kilomètres qu’il faut traverser avant de trouver un signe de civilisation.
Quand j’étais plus jeune, une psychologue m’a diagnostiqué un syndrome d’Asperger. En gros, ce sont des gens hyper intelligents mais qui sont incapables de maîtriser les codes sociaux. Il s’est rapidement avéré que j’étais juste une sale gosse asociale, malpolie et un peu plus avancée que les enfants de mon âge. Je n’ai jamais fait le deuil de cette période où j’avais le droit de dire tout ce qui me passait par la tête sans que personne ne m’en tienne rigueur.
Vous connaissez l’histoire de la Belle au bois Dormant ? Dans le conte, des fées se penchent sur son berceau, à cette connasse princesse. Une lui accorde le don d’être blonde comme les blés, une deuxième lui fait cadeau d’une voix aussi jolie que celle d’un rossignol. Je soupçonne que les créatures magiques qui sont entrées dans ma chambre quand j’étais bébé avaient bu. Ou c’était la fin de la journée et elles en avaient marre. Pas de bol. Résultat : je suis petite comme un Hobbit en bas de l’échelle de croissance. En plus, quand je rigole, on dirait un vieil âne asthmatique.
Les dés en sont jetés. A partir de maintenant je ne peux plus dévier du plan, ne serait-ce que d’un iota. La suite dépend de ma capacité à m’en tenir au script que j’ai moi-même écrit. Bien sûr, je me suis aménagé des espaces où me laisser aller à des digressions et plaisanteries graveleuses. Mais mes accès de dinguerie doivent uniquement servir mon objectif final. Le scénario de cet entretien avec la police est calculé, millimétré. Il n’y a pas de place ici pour l’improvisation.
Je voudrais qu’il souffre mais je ne veux pas qu’il meure… Pas tout de suite. Il est inimaginable qu’il s’en tire à si bon compte. Je veux qu’il paye. Qu’il en chiale. Qu’il en chie du sang. Et ensuite, seulement ensuite, qu’il en crève. Je veux être libre, à nouveau.
Une de vos anciennes clien
Une vengeance se travaille :A chaque jour suffit sa haine