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Critique de Paola93130


Cher Mr. Wes Studi *,

Je vais oser vous écrire ce petit billet parce que je vous admire beaucoup et parce que je suis sûre que vous ne me lirez jamais. Vous m'excuserez, d'ores et déjà, mais je ne vais tout de même pas bassiner mes amis de Babelio avec une autre de mes chroniques débiles et longues comme un jour sans pain ! D'ailleurs, si, il y a un an à peine, on m'avait dit que je vous écrirais pour les épargner, j'aurais certainement pensé « Tiens, encore une barjot-babelioteuse qui barjot-babeliote à fond la caisse »… Mais, trêve de plaisanteries et venons-en aux faits. Je prendrai mes hallucinogènes plus tard !

Il faut que vous sachiez que, quand je lis des thrillers ou des romans à suspens, je suis très cinématographique. Il faut toujours que je colle un visage sur les personnages du dit roman. Mis à disposition par les Éditions JC Lattès, via Netgalley (que je-remercie-tout-de-suite-sinon-je-vais-honteusement-oublier), j'ai profité de l'accès libre à « La Fille du Roi Des Marais » pour m'offrir un petit pavé (pensais-je) plein de rebondissements (disait la quatrième de couverture). J'étais loin d'imaginer que j'allais avoir besoin de vous choisir pour « donner corps » à l'un des personnages, le plus fascinant, du texte de Karen Dionne. Votre physique d'amérindien servait, à la perfection, ce récit alterné entre présent et passé, entre chasse à l'homme et séquestre. En plus, j'ai toujours été captivé par la richesse de la culture des indiens d'Amérique (je me souviens d'un recueil de légendes, cadeau de Noël, que je relisais souvent). Malheureusement, pavé, il n'y en eu point : les 252 misérables pages de l'epub m'ont tout de suite détrompée. Rebondissements, oui, mais pas assez développés. Parce que si l'intrigue est très intéressante, bien menée et captivante, je suis restée sur ma faim.

Tel quel, ce roman a tout pour faire un excellent block-buster où vous seriez, à mon avis, le personnage le plus envoûtant. Direct Oscar du meilleur second rôle ! Éternel second rôle mais, de loin, le plus important, puisque s'il n'existait pas, il n'y aurait pas d'intrigue, tout simplement. Malheureusement, malgré le passé attribué á l'auteure (vie « sauvage », en communion avec la nature etc…), je m'attendais à beaucoup plus de descriptions, de péripéties en pleine forêt, chasses et mises à l'épreuve. Je pensais, après présentation des intervenants, que les scènes du passé se joueraient des relations entre les trois protagonistes principaux, tous totalement atypiques de par la situation où ils se trouvent. Pourquoi un homme d'origine amérindienne kidnappe une jeune fille et la maintient en captivité pendant douze ans ? Comment cette jeune fille réussi à survivre et à élever un enfant, issu de cette pseudo-relation, sans devenir complètement folle ? Comment grandi cet enfant ? Avec quels repaires ? Quels sentiments nourrit-il envers ses « parents » respectifs ? Tout cela est effleuré, survolé, vaguement expliqué et c'est tellement dommage. Il y avait tant de matière à travailler. Tant de choses à raconter qui n'ont pas été suffisamment exploitées. La traque dans le « présent » m'a aussi semblée un peu trop MacGyverienne » (vous savez, la série de Lee David Zlotoff avec Richard Dean Anderson?)

Bien sûr, ça n'est pas de la grande littérature. Bien sûr, c'est un roman « fast-food » : on apprécie, on aime bien, mais ça ne méritera jamais une Étoile Michelin. Il nous reste comme un petit creux, au final.
Je me prends à imaginer ce thriller travaillé par d'autres auteurs :
- Jean-Christophe Grangé : même écriture simple et directe mais avec étalage intéressant des résultats de son expérience personnelle et de ses recherches approfondies sur les sujets proposés + plusieurs scènes bien sanglantes à faire frémir les saints (et tous les seins, dirait Mr. Sardou….Je sais : hors sujet, cette remarque !) = 200 pages de plus !
- José Rodrigo dos Santos (mon pivôt du 20 heures préféré…Je sais : je m'égare) : écriture basique, sans chichi, pour les masses qui vont sur les plages portugaises se dorer au soleil, avec un bouquin qui serve d'appui-tête pour la sieste sur le sable + étalage intéressant de ses recherches approfondies sur les sujets proposés…depuis son ordinateur et les archives de RTP (première chaine portugaise dont il est le journaliste-phare!) + description détaillée du personnage principal féminin sous les trait de Jennifer Connelly mais avec des gros lolos (il a une fixation sur la belle actrice en particulier et sur les gros lolos en général !) = 300 page de plus ! (une parenthèse :pour moi, le personnage principal féminin, je le voyais en Alicia Vikander, version Lara Croft Tomb Rider….)
- Guillaume Muso : écriture bof-bof….+ bla-bla-bla + le surnaturel des traditions ancestrales des indiens d'Amérique bafoué + un téléphone portable qui s'égare dans un Appartement à Paris avec le numéro de la Fille de Brooklin = 100 pages de moins !
Je m'arrête là, ne pouvant faire travailler mon imagination qu'avec des auteurs que j'ai déjà lu et ne pouvant pas vous en écrire des tartines non plus, sinon, vous abandonneriez mon billet à mi-chemin, comme l'auraient déjà fait mes copains babeliotes….
Bref, pour en faire un chef d'oeuvre…sûrement dans les mains de….Victor Hugo, télé-transporté au XXIème siècle. 700 pages minimum et un succès planétaire !

Pour l'anecdote, après lecture, j'ai appris que le roman est déjà retenu pour la version cinéma…avec Alicia Vikander en tête d'affiche…..Ben tiens ! Tous des copieurs, ces gars du 7ème Art. Et vous Mr. Studi, ferrez-vous encore l'indien de service ? Vous serez parfait, j'en suis sure, mais vous en méritez plus….Dommage qu'Hollywood n'est jamais vu en vous un acteur plein de talent pour composer d'innombrables autres rôles.
Dommage que Mme Karen Dionne n'ait pas développé plus que ça ce thriller qui avait tout pour être excellent.
Un bon petit moment quand même…

Sincerement votre, Mr. Studi.

P.S. : désolée de vous avoir embêté si longtemps.

*Wes Studi : vous vous souvenez certainement du Huron « Magua » dans « le Dernier des Mohicans », de Michael Mann ou du féroce guerrier pawnee dans « Danse avec les loups », de Kevin Costner.
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