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Critique de Brice_B


Depuis ma lecture du roman de Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt 2021, j'avais envie de découvrir la plume d'un autre auteur d'origine sénégalaise, David Diop, dont on me disait grand bien. Pas de bol pour lui, sa lecture est tombée dans un moment de l'Histoire rendant difficile l'oisiveté intellectuelle nécessaire à la lecture.

La porte du voyage sans retour est un carnet de notes, un journal intime laissé par un père à sa fille, qu'elle découvrira après sa mort, caché dans un coffre. L'histoire d'un botaniste du 18e siècle, Michel Adanson, parti au Sénégal pour travailler à son projet d'encyclopédie du vivant, et de l'incroyable histoire qu'il y vécut.

À cette époque là, cette triste époque déjà, le Sénégal abritait les plus grandes concessions servant à la traite des nègres, vendus comme esclaves et qui partirent par millions vers les Amériques, du Cap Vert, de Saint Louis ou de l'île de Gorée. C'est là qu'Adanson entendra une légende, celle de Maram une jeune femme kidnappée dans un village, vendue comme esclave à Gorée et pourtant devenue femme libre, capable d'envoyer un émissaire rassurer sa famille.

Accompagné d'un jeune prince d'une tribu locale et de quelques hommes en armes, il partira à sa recherche sous couvert d'une mission scientifique et d'espionnage. Une rencontre magique, un lien aussi érotique qu'ésotérique entre cet homme blanc et cette guérisseuse callipyge à la peau d'ébène, qu'il racontera avec fébrilité dans ses carnets.

Quelle aventure que ce roman sur les côtes sénégalaises, entre les contes racontés par les griots lors d'incroyables veillées africaines, l'inhumanité de la traite négrière qui fut d'une atrocité sans égale et la délicate fascination d'Adanson pour Maram la guérisseuse et son boa qui ne la quitte jamais. Un très beau roman, une belle découverte de cet auteur que je ne peux que recommander.
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