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Critique de aranzueque-arrieta


Impuretés
Philippe Djian
Gallimard

Evy Trendel, quatorze ans, est un adolescent taciturne, paumé. Sa soeur Lisa est morte noyée dans un lac, dans des conditions non-élucidées.
Il habite une colline, microcosme pour nantis.
Ses parents sont Laure, une actrice en perte de vitesse et Richard, un écrivain junky qui n'a rien écrit depuis des années.
Evy passe ses journées entre ses cours au collège privé de Brillantmont et les réunions avec ses amis Andreas, Michèle (qui leur taille des pipes sans prendre de plaisir) et Anaïs, la fille obèse du principal, adoratrice de feue sa soeur Lisa.
Le groupe carbure au cannabis, au Lexomil-alcool, à la bière, à la clope et aux cocktails alcoolisés. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes, leurs parents étant déjà incapables de s'autogérer.
C'est Anaïs qui fournit les drogues à travers Dany Clarence, l'ex-dealer de Richard Trendel.
Evy tombe fou amoureux de Gaby, l'ex-maîtresse junky de sa soeur. Pour empêcher une érection, il met des morceaux de verre dans son caleçon, se mutilant ainsi le sexe. C'est finalement son père qui couchera avec la nymphette toxicomane.
Grâce à son agent, Laure Trendel parvient à signer un nouveau contrat qui relance sa carrière, en couchant avec le puissant producteur de MediaMax.
Richard quitte la maison avec Gaby, mais Anaïs trouve leur cachette et y amène Evy qui tente de cogner son père. Il revient à la maison.
Un déluge s'abat sur la ville. Pendant que Dany le dealer baise à l'arrière de son Opel Astra avec Gaby, une vague de boue les emporte.
Le groupe d'adolescents rejoint le lieu du drame pour récupérer une précieuse cargaison de drogues.
Sur la colline la vie reprend son cours médiocre et incertain.

Philippe Djian poursuit l'exploration de notre société, tout du moins de son versant aisé.
Toute éthique a disparu. Les personnages compensent leur absence d'« être » par l'« avoir » à outrance.
Le narrateur s'exprime à la première personne, témoin de cette déchéance humaine ; il ne nous épargne aucun détail, n'hésitant pas à sombrer dans le glauque, notamment la scène où Evy se fait violer par la mère d'une de ses camarades.
Le discours narratif utilise fréquemment l'ellipse, rendant ainsi le lecteur actif et alerte lors de sa lecture. Il est fréquent que d'un paragraphe à l'autre, le sujet (il ou elle) se réfère à un personnage différent ; on comprend le changement d'identité par rapport à la localisation de la scène et à l'action.
Le récit joue ostensiblement avec les symboles de la Bible (le déluge...) et de la psychanalyse (le désir de la mère, tuer le père...).
Djian se permet aussi quelques envolées lyriques comme il en a l'habitude lors des descriptions des paysages par exemple qui contrastent avec la crudité des dialogues (souvent minimalistes).
Impuretés est un roman sur le désespoir, sur une adolescence sans repères qui se sait condamnée, qui fuit la réalité en empruntant les sentiers tortueux qui mènent aux Paradis (infernaux) artificiels.
Le livre (2005) annonce déjà dans son esthétique narrative, les délires de la série littéraire Doggy Bag en six tomes que Philippe Djian publie entre 2006 et 2008.
Le roman nous conforte dans l'idée que l'auteur est en train de créer une nouvelle Comédie humaine hantée par un esprit Beatnik.

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Lien : http://faranzuequearrieta.sk..
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