Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema
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Même quand le vent souffle
Même quand ça nous touche
Il faut faire avec
Il faut y aller
Même si ça nous blesse
Même si c'est l'ivresse
Sans jamais savoir sur quoi compter
Sur quoi compter
Si tu n'es pas sage
Si tu n'as pas l'âge
Tu n'auras que tes
Yeux pour pleurer
Tu as le message
Fais-en bon usage
Ne laisse personne te baratiner
Te baratiner
On nous a tant et tant trompés
On nous a tant et tant aimés
On nous a tant et tant
Tant et tant
Paralysés
Même quand l'avalanche
Démolit les branches
Restent les racines
Reste l'orée
Seul dans la tourmente
Seul dans la soupente
Rien à se faire pardonner
Faire pardonner
On nous a tant et tant trompés
On nous a tant et tant aimés
On nous a tant et tant
Tant et tant
Paralysés
Debout dans l'orage
Même si le courage
N'est pas tous les jours
Au rendez-vous
Même quand le vent souffle
Même quand ça nous touche
Et nous laisse aux lèvres
Un goût salé
On nous a tant et tant trompés...
TANT ET TANT, mis en musique et chanté par Stephan Eicher dans l'album TAXI EUROPA.
Quelques rares écrivains vous accompagneront toute votre vie, d'autres pas. Quelques très rares écrivains seront une source intarissable, un éternel refuge, le nerf de votre foi. Ils deviendront votre famille, les autres pas. (p.85)

On sait quand ça commence
Pas quand ça finira
On sait qu'on a la chance
Terrible d'être là
Malgré ce que l'on pense
De tout ce que l'on voit
Même si donner un sens
À tout ne se peut pas
On apprend la souffrance
On livre des combats
Qui sont perdus d'avance
Et qui n'apportent pas
D'issue, de délivrance
On fait n'importe quoi
On a peur du silence
On hurle dans les bois
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos danses
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos choix
Et vient la récompense
Quand on ne l'attend pas
Comme vient la pénitence
Quand on tendait les bras
On croit que l'on avance
En reculant d'un pas
On donne de l'importance
À ce qui n'en a pas
Butins et indulgences
Qu'on porte à bout de bras
Énergie qu'on dépense
Que rien ne nous rendra
Oh stupide innocence
Oh fol… et cætera
Cependant que s'avance
Le jour… et cætera
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos danses
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos choix
OH IRONIE, mis en musique et chanté par Stephan Eicher.
Au fond, je ne pensais pas être une personne si étrange, si compliquée, à la fois si forte et si faible. C'est surprenant. L'expérience de la solitude, du temps qui passe est surprenante. L'expérience de soi. De plus hardies ont vacillé - et j'ai fait plus que vaciller, c'est entendu.
Je compte plus tous les sujets d'étonnement que j'ai rencontrés dans la vie, mais j'aime toujours ouvrir l’œil, c'est pas rare qu'il y ait deux ou trois trucs à prendre.
Je donnerai cher pour boucler mes valises et partir sur les traces d'un écrivain comme je le faisais alors. En fait, je suis fier d'avoir été aussi romantique. On devient atrocement sérieux en vieillissant. (p.65)
Par moments, la vie ne ressemblait à rien d’autre, une lumière sans effet, un reflet mort, un leurre, une mauvaise plaisanterie. On se laissait toujours avoir.
Le plus difficile était de vouloir protéger les gens d’eux-mêmes, de leur ignorance, de leur folie. La plupart ne voulaient rien entendre.
On avait l'impression qu'ils étaient devenus écrivains par nécessité, par la force des choses, et non pour avoir fréquenté le Quartier latin de long en large. Ils travaillaient à l'oreille, et non pas à la baguette. On sentait chez eux un besoin d'aller au plus juste, d'enraciner l'écriture à la vie, d'en faire quelque chose d'utile et d'indispensable. De ne pas oeuvrer pour la reconnaissance de leurs pairs mais pour le bien du pays tout entier, ce à quoi la littérature est destinée. (p.29)
Il me dit que je suis superbe, tandis que nous sortons dans la nuit froide. «Voilà ce que j’aime entendre, pensé-je, voilà bien la drogue la plus puissante au monde.»