Citations sur Molière Que diable allait-il faire dans cette galère ? (17)
Elle est toujours aussi belle, Madeleine. Belle comme on peut l'être à quarante ans... Le temps des amours est passé. Et Molière ne l'aime plus comme avant. Après Madeleine, il a connu d'autres femmes, des actrices de sa troupe parfois. Mais elle reste toujours son premier amour. La première aussi à l'avoir poussé sur une scène ; la première à avoir cru en lui. Molière n'envisage ni la vie ni le théâtre sans elle. Elle est devenue une amie indispensable.
Vous êtes déçus ? Ne le soyez pas. Cette complicité vaut autant qu'un mariage. Apprenez que les anciens amants se suivront dans la tombe. Ils mourront à un an d'intervalle... jour pour jour.
Très grand classique de la Renaissance
Molière devra attendre cinq ans, et la mort de d'Anne d'Autriche, la mère du roi, pour que sa pièce soit enfin autorisée. L'interdiction levée, tout Paris se précipite au théâtre pour découvrir cette pièce dont on parle depuis tant d'années. Les acteurs jouent tous les jours pendant six mois à guichets fermés. Et ce Tartuffe, que des religieux extrémistes avaient voulu cacher au public, est applaudi par des milliers de spectateurs.
"Quel métier voudrais-tu faire plus tard?"
On vous pose cette question, et 'on continuera à vous la poser, soyez-en sûr, tout au long de votre scolarité. Vous pouvez répondre "pompier" à la maternelle, "astronaute" à l'élémentaire, "vétérinaire" au collège...
Vous avez le droit de changer d'avis.
Au XVII siècle, la question ne se pose pas. Pour Jean-Baptiste, l'affaire est entendue depuis sa naissance, il sera maître tapissier comme son père, et avant lui son grand-père. Plus tard, en tant que fils aîné, il héritera de l'atelier, formera ses propres enfants, qui, après sa mort, prendront sa succession. Et ainsi de suite...
La tragédie est un genre noble, la comédie un genre mineur et presque vulgaire.
Avec "L’École des femmes", Molière change la donne.
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Écrite en cinq actes et en vers comme une tragédie, la pièce combine l'étude d'un jaloux ridicule (comédie de caractère) et la critique d'une société qui asservit les épouses et refuse l'éducation aux filles (comédie de mœurs). Le spectateur rit, mais ce n'est plus la franche rigolade et la farce, c'est un rire moins innocent et plus complexe, un rire qui débouche sur la critique et la réflexion.
Évidemment, la pièce fait un triomphe.
C'est à ce moment-là que les choses se gâtent.
Depuis quelques mois, Jean-Baptiste a une raison supplémentaire d'avoir la tête ailleurs. Elle s'appelle Madeleine Béjart. C'est une belle rousse, aussi flamboyante qu'intelligente. Surtout, elle est comédienne ! Nul doute qu'il a croisé son regard plein de feu sur une scène de théâtre. [.......] Jean-Baptiste passe son temps libre chez les Béjart, qui habitent à vingt minutes dans le quartier du Marais.
Plus qu'une famille, c'est une tribu qui ne vit que pour le théâtre [.......]
Et arrive ce qui ne devait surtout pas arriver. Jean-Baptiste prend conscience qu'il se fiche de son métier de tapissier comme de ses premières dents de lait et qu'il ne peut vivre sans le théâtre. Il veut devenir comédien.
Certains soirs, Jean-Baptiste franchit la porte en sautillant et salue son père d'une pirouette. Vous pouvez être sûr qu'il est allé chez les Italiens, des comédiens qu'il admire plus que tout.
Ces maîtres de l'art comique et du gag improvisent soir après soir à partir des personnages de la commedia del'arte. Ce sont toujours les mêmes : Arlequin, Matamore, Isabelle, le Docteur ou Pantalon... Ces rôles sont nés en Italie et joués en italien. Comme le public parisien ne saisit pas un traître mot de la pièce, les comédiens se servent de leur voix, mais aussi du geste, du mime et des acrobaties pour se faire comprendre. Tout leur corps, depuis les grimaces jusqu'aux attitudes, s'exprime sur scène. Ce sont des acteurs exceptionnels. On dit que le jeune Louis, futur Louis XIV, se régale lorsqu'ils se produisent au Louvre.