Ce que cachait Archie Ferber

Je m’épanouis en travaillant sous la pression. Les journées sont longues, le travail usant et intense, mais le plus dur, c’est de savoir que j’ai entre les mains la vie de gens potentiellement innocents.
Ce qui me passionne réellement dans ce métier, c’est de percer les mystères de l’esprit humain. J’ai choisi la psychiatrie criminelle parce qu’il n’existe pas de plus grand défi, pas de plus grande mission que celle de créer une société plus saine. Mais cela a un coût.
Parce que la possibilité de commettre une erreur pèse très lourd. Certains jours, ce fard

C’est mon métier de comprendre le fonctionnement de l’esprit criminel, d’isoler chaque geste, chaque parole anodine, de mettre au jour les impulsions et les ressentiments pour découvrir une raison et une motivation à commettre un crime. C’est ce que je fais. Je fouille chaque méandre d’une personnalité pour trouver la vérité. Et je suis douée pour ça. Je suis obligée de l’être : mes découvertes sont souvent vitales. Mais je dois être sûre de moi.

Qu’on veuille passer pour quelqu’un qu’on n’est pas, je le comprends très bien. Je connais ça. Mais moi, on ne me surprendrait pas à tripoter mon ongle ou une peau morte au vu et au su de tout le monde. Je ferais preuve de prudence. Avec le temps, j’ai appris l’art du camouflage. Il faut être extrêmement attentif si l’on veut échapper à la justice. Or c’est non seulement ce que j’ai l’intention de faire, mais c’est ce qui va se produire.

D’une certaine façon, chaque être humain est engagé dans un combat pour l’existence. Les hommes essaient de prétendre que non, mais en cas de menace ils s’en prendront invariablement au plus faible d’entre eux.
Je suis plus pragmatique que la majorité des gens. Quand on finit par accepter cette notion — quand on comprend que l’humain est fait pour évoluer — la vie devient affaire de survie. Tuer ou être tué. Punir ou être puni. Chasser ou être chassé. Ce sont des équations simples, des choix faciles. Et la triste vérité, c’est que seule la peur du châtiment empêche la plupart d’entre nous de mettre en pratique leur désir de meurtre, leur instinct naturel, et non l’horreur de l’acte en lui-même.

« Aucune chasse ne vaut la chasse à l’homme, et ceux qui ont longtemps chassé des hommes armés, qui ont aimé ça… ne trouvent plus jamais saveur à autre chose. »
Ernest HEMINGWAY