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Critique de amghost


Je continue ma découverte de la poésie roumaine, cette fois-ci « Ma poésie comme biographie » de Valentin Dolfi, un poète roumain contemporain.
Dans la préface, j'ai appris que ce recueil est une anthologie qui portait un autre titre « La Nature éphémère des choses ».
Il est composé de quatre parties : La casemate de papier, le monde de plâtre, la vie de carton-pâte, l'anthologie de la petite ville de Baile Govora (ville dont est originaire l'auteur).
Tout d'abord, j'ai été frappé par le style de l'auteur qui est très personnel : Pas de rimes, pas ponctuation, des inversions sujet- verbe, et juste des vers libres qui découpent au sécateur les phrases écrites, parfois en plein milieu, j'aurais dit avec hasard, si ce n'est que l'auteur l'a mûrement réfléchi.
La poésie de Valentin Dolfi est pour moi, âpre, dure, tranchante. Elle a un tempo saccadé.
Moi qui aime lire parfois à voix haute la poésie pour écouter la mélodie des mots - car il s'agit après tout d'un art oral – j'ai eu beaucoup de mal à m'acclimater à son style.
De plus, il utilise parfois des termes américains directement, cela ne m'a pas gêné, mais je conçois que ça peut décontenancer les lecteurs qui ne sont pas habitués à la langue de Shakespeare. Cela fait directement référence à une période de sa vie où il a émigré aux USA, et où il travaillait pour une mystérieuse Madame Fisher (si je ne me trompe pas).
Malgré ce style qui peut casser l'émotion des textes, j'y ai décelé pas mal de mélancolie, de tristesse – souvent noyée dans l'alcool - face au monde qui l'entoure dans cette Roumanie communiste ou post-communiste, de solitude mais aussi d'autodérision, d'ironie par rapport aux petits poèmes qu'il écrit et emprisonne dans la casemate de papier, et dont les gens qui l'entourent font peu de cas.
La mort y est omniprésente surtout dans la dernière partie qui fait la part belle aux gens du commun ( et pas que - voire le poème « Les chiens vagabonds de la petite ville n'ont pas » ), qui ont habité la petite ville dont il est le bibliothécaire.
Les textes en général décrivent des situations de tous les jours, banales, insignifiantes, que l'auteur tente de sublimer avec ce style original et ancré jusqu'au bout dans le réel.
Voilà, je ne sais si j'ai réussi à décrire ce recueil, dont la lecture reste une expérience mitigée pour moi, mais néanmoins enrichissante.
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