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Citations sur EMMANUEL MOUNIER (15)

Entre-temps, on avait connu Auschwitz et le stalinisme, on avait eu la preuve que la seule résistance qui puisse faire face à toutes les terreurs et à tous les avilissements s'enracine dans l'affirmation spirituelle de l'homme.
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Contre la dépersonnalisation massive de l'homme sans dimension intérieure, incapable de rencontres, contre l'homme bourgeois qui ne se meut que parmi des choses, toute une partie de la jeunesse s'est révoltée et cherche la voie d'une nouvelle pauvreté. Jusqu'à la revendication d'une société autogérée qui resurgit parmi nous. La lutte contre la ségrégation par l'argent, la puissance et les catégories s'impose partout où il s'agit d'éduquer, de soigner, de juger, si l'on veut empêcher qu'une minorité en vienne à exclure la masse, jugée ignare, débile ou simplement « différente ». La « personne humaine » a beau être un concept bafoué, elle se prouve dans l'oppression et l'espoir où vivent les groupes et les individus que la dictature ou l'argent tiennent en servitude.
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Dans un film tchèque de 1967, on pouvait entendre ce mot terrible : « Ici, personne n'aime personne. » L'aliénation marxiste a rejoint dans les faits l'aliénation capitaliste : Mounier nous permet de comprendre pourquoi, lui qui a critiqué dans le marxisme une anthropologie mutilée et qui lui a opposé le projet d'une société où les fonctions ne se superposent pas, où l'individu puisse profiter du pluralisme des institutions, où une réponse et une correction démocratiques des erreurs soient possibles.
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«Le plus profond besoin de l'homme n'est pas l'ordre ni la justice, mais la signification. » (Albert Béguin).
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A ses yeux, c'est la bourgeoisie qui a « dévirilisé » le christianisme. Ce monde qui l'entoure est pourri. On ne peut être totalement chrétien aujourd'hui, si mal le soit-on, sans être un révolté (1934). Il faut en finir avec le capitalisme et, d'un même mouvement, libérer le chrétien de cette domestication douce qui suinte de son milieu, de sa culture; l'exposer au vent du large, en faire - refaire - un être robuste, sexué, courageux, qui affronte le monde et crée du nouveau, au lieu de consoler les arrière-gardes.
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Ce que Mounier fuit dans les groupes confessionnels, c'est d'abord « la sécurité mystique », comme disait Péguy, la connivence des détenteurs du sacré. Mais aussi il y trouve trop de ces petits hommes, qu'évoquait Nietzsche, de l'espèce rabougrie, qui, parce qu'ils ont communication avec le divin, jugent l'humain superflu : ceux qui ont la charité mais qui n'ont pas l'amour, qui ont la grâce mais qui n'ont pas la joie, qui ont le salut mais qui n'ont pas le courage...
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Le personnalisme n'est pas un discours crypto-chrétien pour l'édification des non-chrétiens, une apologétique camouflée, mais la traduction, forcément appauvrie dès lors qu'elle se rationalise, d'une intuition et d'une communion vivantes.
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Nous ne voulons pas un monde heureux, nous voulons un monde humain, et un monde n'est humain que s'il donne leurs possibilités aux exigences essentielles de l'homme. Tout bouleversement qui ne sera pas commandé par elles, toute révolution qui ne s'accompagnera pas d'une transfiguration, mourra de sa mort.
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Il y a un antagonisme foncier entre la liberté et le bien-être. Rechercher le bonheur - il en trouvera la confirmation en Suède quelques mois avant sa mort - exige qu'on veuille plus que le bonheur. La disparition de l'angoisse primitive, l'accès à de meilleures conditions de vie n'entraînent pas infailliblement la libération de l'homme, mais plus communément peut-être son embourgeoisement et sa dégradation spirituelle. Telle est bien la difficulté de l'époque : lutter contre le malheur, la misère, la guerre, il le faut ; mais proposer à la libération l'objectif du bien-être, c'est préparer la généralisation de l'idéal petit-bourgeois. Il faut donc être révolutionnaire doublement : une première fois contre le malheur et une seconde fois contre le bonheur.
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Mounier ne cessera de préciser son cheminement entre des pôles apparemment antagoniques. Le langage établi, visiblement, le gêne pour exprimer une dialectique qui embrasse les contraires. Extériorisation - intériorisation..., au lieu d'opposer ces deux mouvements qui se disputent la personne, tâchons plutôt de concevoir leur implication mutuelle : Il faut sortir de l'intériorité pour entretenir l'intériorité. (...) La personne est un dedans qui a besoin du dehors. Sa meilleure définition n'était-elle pas déjà dans le premier éditorial : Un mouvement croisé d'intériorisation et de don ?
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