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Critique de paroles


La cinquantaine, Julius Winsome est un solitaire. Il vit dans un chalet au coeur de la forêt du Maine, près de la frontière canadienne, avec pour compagnie trois mille deux cent quatre-vingt-deux livres reliés en cuir hérités de son père, une carabine Enfield et des souvenirs datant de la Première Guerre mondiale hérités de son grand-père, et son fidèle chien Hobbes.
« Le lieu est solitaire, non seulement en automne et en hiver, mais d'un bout de l'année à l'autre. le temps est gris et rude, les espaces sont vastes et désolés, et le vent du nord balaie tout sans pitié, vous arrachant même parfois certaines syllabes de la bouche. »

Julius est un homme paisible, amoureux des livres et des mots, de la nature et des fleurs, appréciant le calme et le thé chaud, vivotant de petits boulots, suffisamment pour profiter du peu dont il a besoin.
Mais par un après-midi glacial de la fin du mois d'octobre, son chien est tué d'un coup de fusil. A bout portant. La vie de Julius va alors prendre un tout autre sens...
« Il était mon ami et je l'aimais. Un point c'est tout. »

C'est dans une nature éblouissante de détails que nous entraîne l'auteur. La poésie des détails nous insuffle charme, sérénité, candeur. Presque le bonheur. Presque parce le changement radical de Julius nous empêche de profiter pleinement de la chaleur émanant du texte.
Un seul narrateur, Julius, discute avec le lecteur. Avec le lecteur ? Ou avec lui-même ? Et ce qu'il nous relate est la simplicité même de la vie, au coeur de cette forêt du Maine, au coeur des mots qu'il engrange grâce à ses nombreuses lectures, surtout ceux de Shakespeare qu'il collectionne et inventorie sur des fiches, et aux souvenirs laissés par son père et son grand-père décédés depuis bien longtemps. Gerard Donovan « force » ainsi le lecteur à suivre les déambulations de Julius, autant physiques que spirituelles, dans une nature rude et belle où le poids des mots cède peu à peu la place au poids des armes.
C'est beau et terrible à la fois. C'est une lecture à découvrir lentement pour bien s'imprégner du climat et de la pensée de Julius.

« Ceux qui vivent très vieux et ceux qui meurent très jeunes perdent la même chose. Ils n'abandonnent que le présent, puisque c'est tout ce qu'il possède. » Marc Aurèle.
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