AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lafilledepassage


Voilà un livre qui trainait dans ma bibliothèque depuis plusieurs dizaines d'années et qui avait résisté à mes nombreuses tentatives de lecture. Mais voilà j'y suis arrivée, au prix d'un acharnement qui est l'apanage de l'âge 😉 et dont je suis très fière.

Pourquoi tant de résistance ? Plusieurs raisons. D'abord l'histoire en elle-même : il s'agit plus d'un témoignage journalistique que d'une histoire purement inventée et romancée. le texte est très factuel. Dos Passos nous décrit plusieurs destins de façon séquentielle, ce qui nécessite une certaine dose de concentration pour s'y retrouver, d'autant plus que ces destins convergent dans une sorte d'apothéose. Car oui, contrairement aux parallèles, et la 42ème n'échappe pas à la règle, les destins convergent … enfin dans les romans.

Il y a aussi la forme du livre : la narration principale est entrecoupée de coupures de journaux, qui reprennent aussi bien des faits divers que des actualités politiques et internationales majeures, et de portraits de quidam et de célébrités. La forme de ce roman est donc tout à fait originale et précurseur.

Dos Passos nous plonge dans l'Amérique du début du XXème siècle et dresse un portrait sans concession de son pays et de ses compatriotes. Bien sûr, on retrouve un pays raciste mais aussi progressiste. Ainsi la réflexion d'une des héroïnes : « je suis contre la peine capitale comme toutes les femmes à l'esprit équilibrée. La pensée qu'une femme puisse assister à une pendaison me fait horreur. C'est une chose terrible pour l'Etat que de commettre un meurtre ». Dos Passos fait d'ailleurs la part belle à ces femmes du début du XXème siècle qui se libèrent peu à peu du carcan patriarcal.

J'ai découvert une Amérique où les pauvres rêvaient d'une révolution socialiste, où les escrocs faisaient gonfler des bulles spéculatives sur l'immobilier, où la grogne des ouvriers et des syndicats était manipulée par des lobbyistes et sapée par d'habiles campagnes de communication …. Eh oui, notre époque n'a rien inventé !
Commenter  J’apprécie          372



Ont apprécié cette critique (37)voir plus




{* *}