Il y a quelque chose dans la littérature russe qui me plaît systématiquement à chaque lecture. Mais ce quelque chose, impossible de le décrire... Est-ce la musicalité de la langue qui est conservée à la traduction, est-ce la psychologie des personnages qui est si frappante ou bien la culture russe tout simplement ?
En tout cas, le coup de coeur est encore présent avec ce premier
Dostoïevski ! Il paraît qu'il s'agit de son roman le plus occidental mais j'ai pourtant été marqué par les mêmes émotions que lors de mes précédentes lectures russes.
On y retrouve toujours ce jeu de relations maître/serviteur avec cette fois un retournement dans les rôles ! Car le précepteur du général va avoir entre ses mains le sort de la famille en allant jouer au casino ! Et ça, c'est extrêmement jouissif. Ce changement brusque dans les relations, ce transfert de pouvoir est magnifiquement orchestré et offre un fabuleux spectacle de messes basses et d'hypocrisie que seuls les auteurs russes peuvent proposer avec autant de précision.
Finalement, le jeu ne constitue qu'une petite partie de l'intrigue. Une bonne partie est dédiée à la relation malsaine entre Alexis et Pauline, relation dont j'ai fini par me lasser tant elle s'essouffle au fur et à mesure de l'intrigue. Hormis cela, il s'agit d'un excellent roman et je suis heureux d'avoir pu découvrir le talent de
Dostoïevski qui aura mis moins d'un mois pour le composer.
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