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Citations sur Il y avait du poison dans l'air (4)

Nous vivions dans un quartier populeux où les portes ne se fermaient qu’au moment du coucher. Chaque heure avait ses bruits. La nuit, c’étaient le coassement des grenouilles et les glapissements lointains des renards. Nous étions réveillés par les klaxons des voitures que les conducteurs actionnaient sans raison. Du côté ouest, il y avait ce voisin qui commençait à lamper de l’arak pur au saut du lit. Il crachait sur le plancher, récitait des Notre Père d’une voix forte et tournait dans la maison en cherchant une excuse pour frapper sa femme, qui répondait à ses insultes par d’autres encore plus éloquentes, tout en se cachant le visage entre les mains. Alors, enfilant mes vêtements, je me dépêchais d’aller contempler la scène avant l’arrivée du bus scolaire. Bien que ses joues soient rouges de fureur, il la giflait avec retenue, on ne voyait jamais ni sang ni écorchure. Je craignais que son tarbouche ottoman, qui tressautait à chaque coup, ne tombe de son crâne. Des médiateurs finissaient par intervenir pour faire cesser cette gymnastique matinale. Ma mère disait que sa femme l’aimait. Plus tard, elle le “servirait”, quand, devenu sénile, il ne saurait plus qui elle était et l’accuserait de vouloir le voler. Elle lui raserait la barbe, lui mettrait son tarbouche sur la tête, légèrement penché vers la droite, et l’assiérait sur une chaise devant la porte. Puis elle s’éloignerait un peu pour mieux voir, avant de corriger un travers dans sa mise. Elle voudrait qu’il ait l’air d’un homme avec toute sa prestance, tel qu’elle se l’était imaginé et ne l’avait jamais connu.
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Je ne rencontrai pas un seul innocent en prison, ni même personne qui prétendait l’être. Tous se vantaient de leurs actes, même quand parfois ils s’étaient comportés comme de vrais salauds. Il y en avait pour qui la prison était devenue la maison. Ils purgeaient leur peine, puis quand ils retrouvaient leur liberté, ils se dépêchaient de voler une mobylette ou d’abuser d’une employée de maison asiatique pour revenir à la case départ : ils ne savaient plus se débrouiller pour vivre à l’extérieur. Ils imploraient les magistrats – qu’à présent ils connaissaient bien – de leur infliger une longue peine ; les juges se mettaient à sourire et exauçaient leur vœu dans la mesure du possible.
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Je renonçait aussi à mes livres, faute de disposer d'un endroit qui se prête à la lectures. J'avais bien tenté de trouver un coin qui me convienne, ou qui convienne à l'image que je me faisais de moi lisant, mais les pièces étaient sombres et 'e balcon étroit
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Je rentrai à la maison en reniflant mes habits : j'approchais le col de ma chemise de mon nez dans l'espoir d'y sentir l'odeur de la mort. Dès lors, je ne pus tenir ma promesse de ne pas m'exposer au danger. Chaque fois que l'on apprenait qu'il y avait de nouveau morts, je me hâtais d'aller les observer. Je découvris toutes les nuances de leurs visages livides et remarquai qu'il n'y avait presque pas d'argent dans leurs poches.
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