L’amitié, c’était de se dresser pour défendre les gens qu’on aimait. C’était être courageux, et ne pas faire semblant de ne pas voir quand l’autre avait des ennuis.
Parfois on a la faculté d’entrevoir le futur, on sent le désastre approcher, mais on préfère croire que c’est une simple sensation, un caprice négligeable de l’esprit.
Quand une personne revient dans un endroit qu’elle a quitté il y a longtemps, elle se retrouve à l’âge qu’elle avait au moment où elle est partie.
C’était un signe que la vie continuait. Les lieux restent les mêmes, mais les enfants grandissent, partent, et d’autres viennent prendre leur place.
Laisse le passé où il est. Ça ne sert à rien, de gratter de vieilles plaies. À rien du tout.
On ne choisit pas qui on aime, c'est ce qui rend la vie si merveilleuse.
La jeunesse n’est pas toujours une excuse.
La vie était un long fleuve tranquille.
Aujourd’hui encore, je ne sais pas très bien si je le considérais comme un frère, un ami, ou bien comme un possible amoureux. C’était probablement une combinaison des trois, avec des sentiments exacerbés par les hormones de l’adolescence et associés à une réelle affection pour ce garçon qui avait toujours fait partie de ma vie et qui avait tant souffert dans la maison voisine.
Une brise rafraîchissante me caressait le visage et soulevait les cheveux de la jeune femme en contrebas. Elle tira une chaise sur la terrasse jusqu'à la fontaine, puis une deuxième. Nous la vîmes rentrer dans la maison et en ressortir peu après avec un chapeau de paille, un livre sous le bras. Une autre femme, grande et aux cheveux courts, sortit derrière elle. Je n'en étais pas certaine, mais il me semblait que ce pouvait être tante Karla. Les deux femmes semblaient rire ensemble. Au bout d'un moment une troisième personne vint se joindre à elles et elles se mirent à bavarder.
- Elle a l'air heureuse, chuchotai-je.
John me sourit en repoussant une mèche de cheveux sur son front.
- Hannah, tu sais bien que ça ne peut pas être Ellen.
- C'est elle, protestai-je en secouant la tête.
Je reportai les yeux sur les trois femmes. j'avais l'impression de contempler un monde différent, un monde où une morte pouvait ressuciter, être heureuse, en sécurité. Mais, si je détournais le regard, Ellen risquait de disparaître. Elle m'échapperait pour toujours.
Il ne fallait peut-êtrerien faire de plus. Nous étions venus à Magdebourg, j'avais vu Ellen. Dieu seul savaity comment et pourquoi elle se trouvait là. Mais maintenant que je le savais, je pouvais peut-être la laisser en paix, reprendre ma vie et l'oublier...