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Citations sur Souvenirs d'Algérie heureuse (4)

" Alors, Omar, tu fais entrer la première... "
— Une seule, Docteur ?
– Bon, avec le numéro deux, mais c'est tout ! Vraiment dans l'ordre, tu vois... (ton visiblement agacé : Omar vient de placer un "Docteur" strictement hiérarchique entre nous...)
– Et dans le couloir ?
– Dans le couloir, uniquement les numéros... "trois" ou "quatre", c'est ça ! Et si elles se taisent... Et uniquement dans l'ordre d'arrivée... Que les gens à numéros ! Personne d'autre dans ce couloir... on y va, tu fais entrer la "un"...
– Bon...

[Jean-Philippe BRETTE, "Souvenirs d'Algérie Heureuse", L'Harmattan, 1993, chap. VII : "LAVISITE", page 104]
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Le « sêr'louell » : ce pantalon qu'elles portent, femmes, par dessous leurs robes. Presque le même que celui des hommes; nom identique. Evasé aux hanches, serré aux jambes... et teint, bien sûr, de couleurs vives! Elles en portent presque toutes...
Une femme debout, comme une statue. Elle a enlevé l'une de ses robes. Restent d'autres par dessous, toutes aussi colorées et humides que la première... Couches de pétales humectés de rosée! Une consultante-fleur... «At-choum! » : elle s'enrhume.
Patrice, assis devant la consultante (visiteuse? consultée? On ne sai t jamais... Pas d'im portance !)... Patrice, travailleur efficace: s'essayant, lui aussi, sans interprète... Récemment assimilées, les bases de cette belle langue, orale et tendre! Kabylité... : s'y voit lancé... Fierté de s'y voir, en si bon chemin! « Ikssèss... » (Enlève...) La femme est stoïque. Ce genre tranquille - soumise? - . Très calme, en surface. « Que me veut-il encore? » Quelque chose comme ça. En muet. Ce qu'il veut? Voir ses jambes, bien sûr! Elle vient de s'en plaindre. .. « Ikssèss... Ikssèss' sêrr' ouel' inou ! »
Patrice a parlé mais la femme blêmit... . Voilà qu'elle se rhabille, vite, très vite! Fébrile... « ... M'enfin !... ... S' qu'y s' passe?»
Curieux, ça! La femme veut prendre la porte... Quelqu'un la rattrape, par l'épaule: Nissa, peut-être... ; traductrice-correctrice, elle observait la scène en silence... Gesticulation. La femme, plus qu'émue... : paniquée? Nissa la retient par les plis de sa robe... ... Evite la sortie, le scandale, le couloir pris d'assaut... Les portes défoncées à la hache! Barricade ou prison...
Nissa, cramponnée à la femme, ... sort de sa stupeur, de son silence: « Comment, Docteur, vous n'savez pas? Vous lui avez dit: « H. Enlève mon pantalon» Votre pantalon! Il fallait dire: «Ikssèss sêrr' ouell' inem' !21 ! »... « Ton pantalon» : son pantalon à elle !
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Dans ces chemins de pierres, vous vous élevez, vous faites le tour de l'univers... Vous revenez sur vos pas.
Une salamandre est couchée sur la terre orange.
Immobile comme un acteur au théâtre.
L'air qui fraîchit tient déjà le grand rôle : un souffle qui parcourt toute la montagne autour d'elle.

[Jean-Philippe BRETTE, "Souvenirs d'Algérie Heureuse", éd. L'Harmattan (Paris), 1993 — chap. V : "UNE RENCONTRE AU CREPUSCULE", page 74]
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« Bordj», petite ville sans reliefs... Escale de plaine entre Alger et Tizi I. Bordj n'est que bordure. Lisière. Porte d'entrée sans importance. Pour la Haute-Kabylie se profilant derrière, dans la lumière du sud... Rideau de fumée des maisons et des rues devant le voile des montagnes. Il y a des « réalités socio-économiques », à Bordj, comme des voiles de matière. Un « monoprix » textuel y a ouvert, en 83. Un événement couleur d'orange. Riche de monde, de denrées, puis de vides... Avant de devenir le « SuperMakache» 2 des jours ordinaires. Passée l'euphorie des mines radieuses, des cinq cents œufs en équilibre sur une tête... Dévalisée, l'euphorie! Œufs en folie bien empilés. Le « trabendo » bien installé: dans le noir de ses loges en carton, faisant une ombre à l'enfance. Par des secrets d'équilibriste... Petit marché ambulant, dont seuls les pieds dépassent! S'il y a soleil, c'est « marche au noir» : on ne peut marcher ailleurs... Là où enfances et adultes se rejoignent. Pieds dans la poussière des ruelles. Responsables. Ailleurs, c'est quelques rues plus loin: le « marché du paysan », sur un terrain vaguement rêveur. Un « soukh-elfellah» d’état. Là où la ville se finit, en contrebas de la route. Entrepôt. Solennel. Des plafonds aux nuages. Un couvert métallique. Verreries, quincailleries en dessous, mandarines en montagne, dans un immense vide. Des vendeurs. Des clients. Clairsemés; figurants... Ce magasin, « présent dans toute l'Algérie» : comme un frère vieilli de l'autre. Trop d'espaces et de vides... Expression « Temple du commerce ». Voix qui résonnent. « Arrivages de gruyère? » « Bientôt... » « Repassez! » « Une semaine?». « Avec l'aide de Dieu... » Lieu de culte pour quelques officiants. De l'espace en dedans. Le désert au-dehors... Et la mosquée, bien sûr... Ah, les «allah ouaqbar» au crépuscule! L'appel à la prière du soir... Ces haut-parleurs dans un ciel serein. « Maghreb»...
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