AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Mavic_lit


Après Surface de Olivier Norek j'avais besoin de lire quelque chose de complètement opposé.

Mon choix c'est donc porté sur ce livre étrange, incongru et complètement barré. Et je pèse mes mots. C'est du cynisme de bout en bout avec un fond de dénonciation sur la société actuelle et les travers qui peuvent exister (non mais la trottinette les gars !). 

Alors ça surprend au début, ça rend un peu perplexe et après c'est du bonheur en barre, du plaisir page après page. 

Je vous parle aujourd'hui de Cool Killer de Sébastien Dourver

Pourtant je dois vous avouer que ça partait pas forcément super bien. Les dix premières pages passées, je me demandais ce qu'allait nous pondre l'auteur. Outre la vulgarité du livre (où j'adhère complètement soit dit-en passant), c'est l'intrigue que je n'arrivais pas à réellement saisir. 

Et puis petit à petit on commence à comprendre les enjeux, ce qui se trame derrière les pensées de Alexandre Rose, ingénieur qui décide de tout plaquer du jour au lendemain pour se lancer dans une destruction d'une société qu'il ne supporte plus. 

Et putain que c'est bon à lire ! 

Parce qu'au final, Alexandre Rose c'est monsieur-tout-le-monde. le mec lambda qui se retrouve à bout et qui par un "banal" accident de trottinette va se mettre en tête de détruire un monde où tout le monde est façonné par les réseaux sociaux, le sensationnalisme et le paraître. 

Et c'est ainsi qu'il crée Cool Killer. Cool Killer, une machination machiavélique qui va retourner plus d'une personne (à prendre dans le sens que vous voulez). Et on suit son plan avec une certaine délectation... en effet, ne nous leurrons pas il y a un côté jouissif à cette destruction de cette société, de notre société.

D'une part parce que l'auteur met en avant une partie des dérives que représente notre époque en utilisant l'ironie à pleine balle et d'autre part parce que le côté démoniaque en nous a peut-être déjà imaginé ce genre de scénario à la suite d'une déconvenue.

Ça ne fait pas de nous des sociopathes en puissance je vous rassure, mais il y a une partie de nous (ou en tout cas de moi) qui ne trouve pas ça si déconnant. Je vous le redis, ça ne fait pas de nous des psychopathes haha. 

L'intrigue se construit autour des pensées d'Alexandre agrémenté d'extraits d'articles de journaux ainsi que des interviews télévisés. On suit ainsi l'évolution du plan qu'il a décidé de mettre en place et on voit les pions se déplaçaient petit à petit.

Il met en scène d'autres personnages qui auront tous un rôle à jouer à un moment ou un autre. le tout est de savoir quand mais surtout comment ?  Et à quel moment tout ceci va péter ? 

Là où on croit avoir compris la chose, voilà que l'auteur nous embarque ailleurs, nous entraînant plus loin dans le sensationnel, dans la démesure et dans une sorte de folie douce. 

Et quand ça pète enfin, c'est l'apothéose pour mes yeux de lectrice. C'est à la hauteur de ce qui nous a été proposé tout du long. Etrangement, on a pas l'impression une seule seconde que c'est "trop" alors qu'il y a des passages assez crus, dérangeants et quel peu malsains il faut le dire.

La fin est grandiose. C'est la cerise sur le gâteau. On en demanderait presque encore un peu tant c'est bon. Et j'ai refermé la dernière page avec un sentiment de vide, comme l'impression d'avoir laissé un peu de moi là-dedans. 

En bref,
L'impatience m'a gagné tout au long de ma lecture. Et cette impatience m'a fait avalé les pages à une vitesse folle. Si au début de ma lecture je partais assez sceptique malgré les nombreux avis dithyrambiques, j'ai finalement était conquise par ce que je lisais.

Je suis une fervente partisante de l'ironie et du cynisme et Sébastien Dourver s'en sert à merveille dans ce livre. Les utiliser pour critiquer notre société et leurs dérives ne font que majorer l'impact que cela aura sur le lecteur. C'est une lecture qui marque parce qu'elle est cru sans artifice. 

N'est pas Cool Killer qui veut.

Je crie au génie pour l'auteur, pour l'histoire mais aussi pour la maison d'édition qui a eu l'excellente idée de le publier. Pari réussi pour moi. Inclassable dans son genre et pourtant il devrait être lu par le plus grand nombre. 
Lien : https://unlivretoujours.word..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}