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Citations sur 11 Novembre (18)

La perspective d'être obligé d'enfoncer une baïonnette dans les entrailles d'un autre le rendait malade. Les bombes, les fusils et les mitrailleuses accomplissaient la tâche à distance. Avec une baïonnette, on était obligé d'aller tout près.
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Aux conversations entre soldats, il avait senti que le train était rempli de ces traîtres, et s'était fondu dans la masse en évitant de croiser leur regard. D'autant qu'avant même leur départ de Berlin, un vieil homme de son peloton s'en était pris à lui. "Ils envoient des Kinder au combat, maintenant. Non mais! s'était-il exclamé en le montrant du doigt. C'est tout juste s'il ne porte pas encore des culottes courtes. Tu devrais retourner chez ta mère, mon garçon!"
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Il était convaincu que des yeux hostiles l'observaient, ou pire, qu'à cet instant même, quelqu'un l'épiait à travers un viseur télescopique. Il s'efforçait de cesser de se demander si c'étaient ses dernières pensées.
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Eddie avait déjà vu des cadavres, certains réduits en cendres, d'autres si atrocement mutilés qu'ils en étaient méconnaissables. […] Le type qu'il avait abattu aurait pu appartenir à son cercle intime. Si les familles de ses parents n'avaient pas quitté l'Allemagne pour New York quarante ans auparavant, il aurait pu être un de ses compagnons d'armes.
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Eddie connaissait des pilotes qui trouvaient drôle de tirer sur des fuyards. Lorsqu'ils s'en vantaient au mess des officiers, ils imitaient les mouvements des soldats terrifiés qui couraient dans tous les sens comme des lapins, et ils en riaient.
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La seule chose qui venait à bout des poux était le feu. On allumait la chandelle avant de passer la flamme sur les coutures du vêtement, là où ces bestioles se massaient par centaines. C'était tout un art de les tuer sans mettre le feu à votre chemise ou la roussir tellement que le tissu se déchirait au moment de la renfiler. On savait qu'on les avait tuées en les entendant exploser avec un petit pop. Lorsque les hommes étaient assis tous ensemble à s'épouiller, c'était comme si une mitrailleuse miniature se déclenchait.
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Will avança avec précaution, puis tressaillit devant le spectacle qui s'offrait à lui. Deux squelettes aux os délavés par les éléments étaient allongés sur le dos, très proches l'un de l'autre. Ils portaient encore tous deux leurs bottes militaires...
- Ce sont les bottes, le coupa Jim, qu'ils donnaient aux soldats de 1914, celles de la première force expéditionnaire britannique. Je m'en souviens. Regardez les coutures. Ces gars-là ont été tués en début de guerre... Bon Dieu ! s'exclama-t-il d'un air désespéré en levant les yeux vers le ciel.
Jim respira profondément une ou deux fois jusqu'à ce qu'il soit sûr que sa voix était redevenue calme avant de reprendre.
- Il nous a fallu tout ce temps et tous ces morts, Dieu ait leur âme, pour revenir là où nous étions quatre ans plus tôt. Je ne sais pas qui a eu le plus de chance : eux, ou nous qui avons dû continuer à nous battre...
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Il tendit le bras pour prendre la plaque d'identité pendue à une chaîne autour de son cou. Ce geste faisait partie de leur code d'honneur. Les aviateurs des deux bords s'assuraient toujours personnellement de notifier à leurs ennemis les morts et les prisonniers, en lâchant les plaques et une couronne mortuaire au-dessus de la base aérienne la plus proche.
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Axel Meyer dormait, la tête appuyée sur une écharpe de laine noire pressée contre la fenêtre du compartiment. Bercé par le rythme régulier des roues sur les rails, il avait réussi, au terme d’un voyage cauchemardesque depuis Berlin, à sombrer dans un sommeil bien plus profond que celui des nuits précédentes. Durant le trajet, des soldats avaient agité des drapeaux rouges, murmurant dès qu’un officier approchait : ‘À l’extinction des feux, on sort les couteaux’. À Hanovre, il avait vu un homme manquer de se faire tuer quand un gradé avait brandi son arme pour rétablir l’ordre. Axel s’était attendu à ce que le coupable soit arrêté, mais il s’était juste évanoui dans la foule, et l’officier avait dû estimer plus prudent de ne rien tenter.
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À chaque fois qu'Eddie grimpait sur me siège en osier de son Camel, il ressentait le plus étrange mélange d'émotions. L'excitation, toujours - au moins, ce sentiment-là ne l'avait jamais quitté -, mais aussi la peur, une nausée qui s'emparait de lui dès qu'il sentait l'huile, l'essence, et le métal poli du moteur. En effet, cette magnifique machine rutilante qui vrombissait, pétaradait et pilonnait avec une telle précision sous ses propres yeux, cet appareil extraordinaire qui l'emmenait au-dessus des nuages, pouvait aussi le conduire à mourir horriblement brûlé ou à se transformer en tas de chair et d'os écrabouillés s'il s'écrasait au sol. Voler était un pacte faustien.
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