Les hommes sont dangereux, me répète maman. Tous les hommes ? je demande. Oui, affirme-t-elle, oui, oui, tous. Comment cela, dangereux ? je répète sans oser ajouter si cela concerne aussi mon père.
Ils sont dangereux comme la fièvre du tango. Comme le tango, répond-elle
Je l’aime autant que je le méprise. L’homme est pitoyable, immoral, avare, méchant. L’artiste est un génie que j’admire.
J'ai su tout de suite que ma rencontre avec Picasso serait fatale.
"J'avais découvert posé sur le lit un petit dessin représentant une femme et un homme à tête de taureau. (...) Le dessin est brutal. Je le déteste. Je l'adore. Je ne m'en déferai jamais. (...) Sur ce dessin, c'était moi. Ni Olga, ni Marie-Thérèse, ni aucune autre de ses amantes de passage dont il ne se rappelait pas les noms. J'étais l'élue, j'étais la gagnante, j'étais marquée. J'étais à lui."