Cell. 7, tome 1 : La mort vous regarde

L_Bookine et quelques ados de la médiathèque ayant apprécié cette saga, j'ai eu envie de la découvrir à mon tour en empruntant le premier tome… le moins que l'on puisse dire, c'est que ce fut addictif ! Certes, il ne se passe pas grand chose en terme d'action toutefois, la tension et le suspense sont présents, ce qui donne envie de progresser dans sa lecture. Ce huis-clos bien rythmé met le lecteur sous tension dès le début, avec une scène de crime mystérieuse ainsi qu'un compte à rebours avançant inéluctablement… Martha, une jeune fille de seize ans, est retrouvée après du cadavre de Jackson Paige, une vedette de téléréalité que la foule appréciait énormément. Bien que le lecteur sache dès le début qu'elle n'a pas agi par choix, mais plutôt pour protéger quelqu'un, on se demande ce qu'il s'est réellement passé. Hélas, il ne reste pas beaucoup de temps : dans sept jours, la « criminelle » sera jugée dans une télé-réalité où le dénouement n'est autre que la chaise électrique… En attendant, elle passe ses derniers jours en milieu carcéral où elle va devoir prouver son innocence et n'a d'autre choix que d'attendre la fin du décompte…

L'utilisation de la télé-réalité pour faire la justice est un bon choix pour en faire une mise en garde contre les médias, la propagande des temps modernes. Ce contexte m'a rappelé « Criminal loft » d'Armelle Carbonel où il est également question de condamnés devant convaincre qu'ils méritent de vivre. On y retrouve les mêmes idées comme les présentateurs faisant des commentaires, la diffusion de la série non-stop, le voyeurisme, la mise en scène, le financement par les votes ou les abonnements pour assister à l'exécution en direct, la perversion par l'argent, etc. Tout est poussé à l'extrême. À cela, s'ajoute un beau cocktail de corruption du système judiciaire et de la manipulation de masse ! Dans « La mort vous regarde », on va surtout se concentrer sur Martha qui n'a jamais demandé de participer à ce reality show… La narration va papillonner du côté de l'adolescente, mais aussi de son entourage et de ceux qui vont aborder l'affaire (présentateurs, avocats, témoins, …), ce qui apporte une belle vision d'ensemble. Même si j'ai apprécié le fait que l'on découvre les pensées de plusieurs personnages, j'ai estimé que peu d'entre eux se distinguaient. Il n'y a que Martha (la condamnée), Eve (sa conseillère/avocate) et le personnage mystère qui vont être un peu développés… Cependant, cela reste plutôt léger ! le reste m'a paru très manichéen et sans profondeur… C'est dommage !

J'ai également quelques regrets concernant ce monde futuriste encore très flou… Dans les premiers chapitres, on apprend qu'il existe des quartiers où vit l'élite, tandis que le reste de la ville vit dans la pauvreté, la drogue, la prostitution, la mendicité et le silence. Hélas, on n'en sait pas plus… J'aurais souhaité que l'on davantage ce point… Est-ce un univers fictif similaire au notre ou bien notre monde dans le futur ? Est-ce pareil partout dans le monde ? Les autres pays ont-ils le même système judiciaire ? Jusqu'où l'auteure a poussé sa dystopie ? J'espère que le second opus apportera plus de réponses à cette série d'anticipation… Enfin, j'ai trouvé que l‘action secrète des héros paraissait tout de même assez légère… Et mal préparée ! Sans parler de cette fin prévisible… La seule chose qui m'a surprise, ce sont les origines de Martha que j'ai trouvé assez glauques, surtout vis-à-vis du couple… Cela dit, Kerry Drewery a réussi à piquer ma curiosité. J'emprunterai bientôt le second opus en espérant que celui-ci évite de recopier son prédécesseur et qu'il apporte les informations que je désire. Malgré ses défauts, je recommande cette lecture qui fait réfléchir, tout en distrayant le lecteur.
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