Je remercie Babelio et l'édition Albin Michel pour m'avoir envoyé ce livre dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée.
Aya c'est une jeune fille de 12 ans qui se fait violer par son oncle.
Aya c'est une merveilleuse joie ainsi qu'une horrible tristesse.
Aya ce sont les couleurs de l'Afrique, sa générosité dans toute sa splendeur.
Aya c'est une aventure de grand pour une petite fille.
Aya c'est la rencontre de l'innocence des enfants avec les atrocités de la vie.
Personnages :
Il y a un grand nombre de personnages, tous différents et qui apportent beaucoup à l'histoire. D'abord il y a l'oncle Boubacar qui est un peu à l'origine de l'histoire. Boubacar c'est l'oncle violeur, nous ne connaissons que peu de choses à son sujet mais le peu est déjà suffisant…
Le chapitre 2 est à son point de vue, ce chapitre est à son image : grossier, misérable et brutal.
Aya m'a parue douce et est la joie incarnée. Enfin la joie,...que quand son oncle ne traîne pas dans les parages… Tout au long du livre elle fait preuve d'un courage extraordinaire et au final, elle montre que jamais rien n'est perdu.
Puis il y a Aïssatou, la maman d'
Aya. Après le naufrage du Joola où son mari a péri, elle divague et ne s'en ai toujours pas remise.
Et enfin tous les personnages secondaires, comme Mona, Ousman, Camille, Cissé ou encore Madeleine. Malgré le peu d'informations sur eux, il est facile de les cerner et de comprendre quel type de personnes ils sont. Et c'est formidable.
Histoire :
Les premières pages sont très difficiles,
Marie-Virginie Dru n'écrit pas avec des pincettes, et tout au long du livre, n'hésite pas à user de mots crus et durs. La perception des douleurs des personnages est souvent très présente et, punaise que c'est difficile !
J'ai été surprise par l'écriture de
Marie-Virginie Dru car elle exprime ses idées d'une façon à ce que toute les images vous viennent en tête. J'ai vraiment bien aimé pour le début du bouquin. C'est super car quand elle plante le décor ou les personnages ça aide à accrocher à l'histoire. Seulement, au fur et à mesure de l'histoire il aurait fallu user d'un autre procédé, ça devient lourd et épuisant. Surtout parce que ce livre traite des sujets délicats et que, de ce fait, le lecteur a besoin d'un peu plus de légèreté (sans étouffer complètement le sujet).
En parlant du début je trouve ça génial d'avoir parlé des cultures.
“En Casamance, on ne meurt pas pour de vrai. On reste toujours présent dans les arbres, les pierres, les rivières… La mort, c'est l'autre côté de la vie. A Karabane, les morts sont autour de nous, ils nous voient, pas nous. C'est tout.”
Alors je ne sais pas si les coutumes, croyances dans ce livre sont réelles ou sortent directement de la tête de l'auteur mais j'ai pris un réel plaisir à lire ces passages.
“Kadijatou, comme tous les nouveau-nés, tient dans ses poings fermés les clés du paradis, on lui a si souvent raconté.”
J'ai été déçue de la fin de ce livre. Tout simplement car
j'ai trouvé que ce livre parlait de la liberté des femmes. au final Aya prend son envol vers le cirque, devient indépendante, elle a fait des choix et s'assume. Et puis là elle revient à son île et devient la seconde épouse d'Ousman. Après, elle le dit : “En revenant à Karabane, j'ai retrouvé nos coutumes. Chez nous on sait tout, on connaît l'autre femme, elle devient notre amie. On élève nos enfants ensemble, on est une famille.”
Donc là bas c'est normal, mais ça reste bizarre pour moi.
Conclusion :
Un livre intéressant qui conte l'histoire d'une petite fille qui va devoir grandir trop vite. Ce bouquin comporte des scènes qui peuvent être choquantes mais a aussi une écriture très belle (malgré le fait qu'elle devient pesante à la fin). Les personnages, coutumes, croyances sont super.
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