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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je remercie Babelio et les éditions du Cherche-Midi pour m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique. Hélas, je crains de ne pas avoir grand-chose de positif à dire dessus, et j'en suis fort contrit.
Globalement, je m'y suis terriblement ennuyé, et quand je ne m'ennuyais pas, c'était le plus souvent pour lever les yeux au ciel.
Un livre très descriptif, d'abord. Et quand je dis descriptif, je dis des pages et des pages, juste pour décrire... une photo. Certes, la photo, enfin, les quatre photos – car il y en aura quatre, et même une cinquième surprise – sont au centre de l'histoire, mais tout de même...
Ceci nous amène au style. Denis Drummond écrit bien, c'est indéniable. Enfin : il s'exprime par écrit de façon très emphatique, disons. Sa bibliographie mentionne des recueils de poésie, je n'en ai pas été étonné, car certains passages ressemblent presque à de la poésie en prose, dans laquelle on détecte une grande sensibilité à l'art visuel, sans aucun doute, peinture et photographie. Mais trop, c'est trop. J'avoue avoir parcouru des paragraphes, voire des pages entières en diagonale, et j'aurais sans doute abandonné avant la fin si ce n'avait été une masse critique. À plus d'une reprise, on touche à l'abscons (surtout dans les passages du journal d'Enguerrand), et j'ai été plus d'une fois rebuté par la vacuité du propos sous-jacent, voire énervé lorsque ce propos devenait, selon moi, très contestable.
Le texte promotionnel prévenait : "une oeuvre hors du commun, à la frontière de l'horreur et de la beauté". Voilà qui m'avait fort intrigué, tant cela me paraissait antinomique. Eh bien, le moins qu'on puisse dire est que cette tentative d'esthétisation de la guerre ne m'a pas convaincu, et des phrases telles que : "La guerre aime redonner vie à ce qu'elle détruit. Elle a le sens du beau" me font me demander si je dois rire ou pleurer.
Il faudrait poser la question à ceux qui l'ont vraiment vécu, j'en connais pas mal. Et je connais la réponse : non, une scène de charnier avec des gamins décapités, ce n'est pas horriblement beau. C'est juste horrible, point.
On trouvera donc dans ce texte beaucoup d'oxymores, qui paraissent très souvent complètement à côté de la plaque.
Petit dièse (d'habitude, on met des bémols, et attention au léger spoil) : le passage qui explique pourquoi l'exposition n'aura jamais lieu est excellent. Hélas (bémol derechef, désolé), il ne dure qu'une page, et l'auteur gâche tout ensuite par un effet beaucoup trop cinématographique et totalement illogique en faisant tout détruire par Jeanne. Ce n'est pas parce que le public n'est pas prêt (et encore, est-ce le public, ou les investisseurs ?) à voir une oeuvre d'art que l'on peut s'autoriser à la détruire, en particulier quand c'est celle de quelqu'un d'autre, qui n'est plus de ce monde, et avec lequel on a eu une relation de 20 ans.
Une déception de taille, donc, sur un sujet qui m'a pourtant toujours viscéralement touché.
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Je suis restée tout au long de cette lecture en lisière du récit sans parvenir à y pénétrer complètement.

Pourtant le sujet était tentant et il y a un certain nombre de moments qui ne demandent qu'à être émouvants. Mais une surenchère de style grandiloquent et de recherche d'esthétisme dans les descriptions finit par nuire à l'émotion.

Enguerrand, photographe spécialiste de la guerre a disparu. En guise de testament, il a laissé à son ex-compagne Jeanne, ses journaux intimes ainsi que quatre négatifs pris sur quatre scènes de guerre (Rwanda, Bosnie, Afghanistan et Irak). Il l'a chargée d'organiser une exposition avec un galériste, Gilles.
Ces clichés et ces carnets sont des témoignages cruciaux de ces guerres modernes qui émaillent les XXème et XXIème siècles.

Le récit entremêle les journaux d'Enguerrand, le présent avec la rencontre des deux personnages de Jeanne et Gilles et les propres souvenirs de Jeanne, ancienne collaboratrice du HCR.

Ce sont ces incessants enchevêtrements entre les différentes époques qui m'ont principalement perdue dans la narration. Couplés à un style un rien trop pompeux dans lequel aucune phrase n'est simple et où l'auteur glisse chaque fois trop d'emphase que ce soit dans les dialogues ou dans les descriptions. Pour exemple cette phrase tirée d'un des carnets : « Une fois les militaires partis, la forêt se figea dans un silence qu'aucun d'entre nous n'avait jamais entendu, un silence comme un cri qui ne sort pas, lourd, épais, celui qui accompagne l'inclinaison du monde devant l'abandon de Dieu. »
C'est beau mais totalement désincarné.

Cela m'a gênée pour entrer dans les textes attribués à Enguerrand et qui racontent la guerre. Je me suis tout de même demandée si ce n'était pas une manière de tenir à distance les horreurs décrites mais pour ma part cela m'a empêchée d'entrer dans le récit.

Par ailleurs, l'érudition qui se glisse tout au long du livre avec, par exemple, les parallèles entre la peinture classique et les photos d'Enguerrand, ne m'ont pas vraiment convaincue et la finalité des mises en scène de ces quatre photos reste pour moi assez obscure. Tout comme la relation qui se noue entre Gilles et Jeanne et pour laquelle je ne me suis pas vraiment passionnée.

Pour finir, je ne ressors pas non plus de cette lecture avec l'impression d'avoir appris des choses sur les conflits que le livre évoque. Bref, un rendez-vous manqué.
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