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Critique de Catilina38


L'album étant lu en numérique je ne parlerais pas de l'édition. Je préciserais seulement deux choses: d'une part si certains albums se lisent très bien en numérique, du fait des dessins très fouillés, colorés je pense que celui-ci gagne particulièrement à être lu en album papier. Par ailleurs, je le précise presque à chacune de mes lectures Signé, je déplore vraiment que cette collection prestigieuse destinée à l'origine à publier des One-Shot exceptionnels comme le Western de Rosinski-Van Hamme, soit devenue une simple collection où des auteurs ont leurs habitudes, tels le très bon Pierre Dubois, mais également des Hermann ou Warnauts et Raives. Cela ne veut pas dire que tous ces albums sont mauvais, mais que le prestige initial de la collection fausse un peu l'a-priori du lecteur en diluant l'aspect exceptionnel.

La guerre de trente-ans fut l'une des plus sanglantes de l'histoire moderne. Sur des terres germaniques ravagées par cette guerre entre catholiques et protestants, une horde de mercenaires va se retrouver piégée dans une vallée qui ressemble à un paradis hors du temps. Là ils se retrouveront confrontés à des choix entre l'accès à l'humanité ou le maintien des pulsions sauvages qui les ont menées pendant des années…

Je découvre avec cet album un auteur, Kas, dont le style me rappelle rapidement un certain Rosinski. Ce n'est pas un hasard puisque, polonais comme le maître, il a pris sa suite sur la série Hans. L'on sent bien la filiation mais surtout une esthétique faite de grande maîtrise visuelle qui s'échappe de l'académisme du dessin de BD avec un rendu crayonné qui crée une ambiance dynamique et vivante. On pourra juger le traitement des filles un peu manichéen avec ces amazones aux lèvres sur-pulpeuses et aux yeux proches du manga, mais le tout à une grande élégance, notamment dans une mise en couleur très détaillée. Je ne suis d'ailleurs pas du tout certain que les planches aient la même force en noir et blanc du fait d'un encrage très léger et le rôle de la couleur d'habiller une multitudes de traits qui donnent une texture aux formes. le dessinateur nous propose ainsi un vrai régale pour les yeux tout au long de ces quatre-vingt pages très bien tenues.

Après une introduction puissante reprenant l'iconographie de la peinture du Moyen-Age avec ces scènes de vie rurale foisonnante ainsi que ces danses macabres qu'utilise avec tant de talent un Olivier Ledroit, j'ai été surpris de tomber dans une sorte de BD glorifiant un paganisme gaulois avec ses paysans joyeux dont la vie est rythmée par les saisons. C'est un peu kitsch, probablement assumé pour créer le décalage avec la brutalité sombre des Sans-visages. Ce ne sont pas les meilleurs passages de l'album mais l'on comprend le sens du message et vers où l'on va. Ainsi l'ambiance Horde sauvage avec cette bande de Ronins européens ne dure guère, ce qui peut troubler au regarde, notamment de la très belle couverture qui s'incarne dans les premières pages rageuses. Personnellement je m'attendais plus à une ambiance sombre à la Après l'enfer. le travail de design vraiment réussi sur les personnages de la troupe (on en voit les recherches détaillées dans le cahier graphique final) est finalement très peu utilisé puisque dès le premier quart de l'album on se retrouve avec des guerriers à la moustache mousquetaire et à l'habit huguenot, assez classiques dans la BD d'époque, mais surtout les masques si marquants sur les premières ages disparaissent.[...]

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