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Critique de Renod


Renod
11 septembre 2019
L'univers de Paul se limite désormais aux quelques mètres carrés de sa cellule du pénitencier de Montréal. Une fenêtre y livre une lumière crue sur des murs piqués de salpêtre, des lits superposés, deux tabourets scellés au sol et un lavabo. Au fond de la pièce, confortablement installé sur le trône, un colosse tatoué se livre avec application à une activité que la pudeur m'empêchera de nommer. C'est un spectacle qui peut ébranler les âmes les plus aguerries. Paul profite de la vacuité de ses journées de captivité pour passer en revue le cours de son existence. Il revient par une succession de flashbacks sur son enfance à Toulouse, tiraillé entre un père pasteur et une mère libertaire, sur les raisons de son départ pour le Québec et sur celles de son passage par la case prison. Son récit est léger et fluide au risque de paraitre transparent. J'ai parfois eu l'impression de lire un auteur américain formaté par des cours de « creative writing ». Paul est un gentil garçon dépassé par une époque où tout se calcule et se marchande, où l'avidité étouffe la bienveillance. Mais que retenir de ces existences alternant entre bonheurs fugaces et épisodes tragiques ? Que chacun bricole le fragile équilibre de son existence à sa façon ? Heureusement, Horton, le Hells Angels, traverse les chapitres tel un éléphant dans un magasin de poncifs et réveille le lecteur par ses perles. Je ne retiendrai du roman que ces passages comiques.
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