AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de tamara29


Merci à Babelio et aux Editions Archipoche pour le roman policier « le sang des Belasko » de Chrystel Duchamp.
En préambule, le lecteur découvre une citation du roman policier d'Agatha Christie « Les dix petits nègres ». Suivi par le prologue où la maison de la famille Belasko (qui avec une « âme » est un véritable personnage en elle-même) sous-entend la venue d'un drame. Et dans l'acte I, servant d'introduction, on fait la rencontre du Capitaine Jouvry interrogeant un des membres de la famille, dans une chambre d'hôpital.
L'ambiance et le décor sont plantés. le lecteur sait être aux prémices d'une enquête. Et que ce qui va se dérouler sera bien un huis-clos à la sauce revisitée de la fameuse recette de la ‘'reine du crime''.

Flashback : 5 frères et soeurs se retrouvent dans leur maison de famille « la Casa Belasko », suite au récent décès de leur père. 5 frères et soeurs Philippe, Mathieu, David, Garance et Solène avec chacun leur caractère et un péché capital pour les distinguer. Une fratrie qui, au fil des ans, s'est un peu disloquée, à force de jalousie, vanité, mensonge et autres joyeusetés. On se doute bien qu'à un moment pas si lointain cette poudrière va finir par exploser.
Alors qu'ils se retrouvent pour discuter de l'avenir de la maison de famille, du testament du père, ils tombent sur la lettre de ce dernier révélant que leur mère -décédée six mois plus tôt- ne se serait pas suicidée mais aurait été assassinée… Les chapitres qui se succèdent permettent de découvrir chacun des enfants, son trait de caractère, son parcours, ses hauts et ses bas, ses affinités ou non avec les autres membres de la fratrie… Et le lecteur, comme au Cluedo, égrène la liste des coupables potentiels.

Au cours de ce séjour, l'auteure sème intelligemment au lecteur des petits cailloux d'indice pour mieux le perdre dans ce labyrinthe clos… Car les personnages se retrouvent bien enfermés, non pas sur une île comme l'ont été « Les dix petits nègres », mais dans cette casa ultra sécurisée qui va les cloîtrer et les laisser mijoter et macérer dans leurs souvenirs et ressentiments telle une bonne grosse cocotte-minute. En effet, s'ils souhaitent découvrir si leur mère s'est fait assassiner et par qui, ils vont devoir ressortir les vieux dossiers qui peuvent leur brûler les doigts et raviver les rancoeurs qui n'attendent qu'à s'extérioriser.
Chrystel Duchamp réussit dans ce huis-clos à mettre assez de suspense et de tensions pour accrocher le lecteur qui se retrouve, lui aussi, pris au piège dans cette maison, la curiosité de plus en plus aiguisée, à fureter un peu partout, à tenter d'analyser chaque indice distillé ça et là, de débrouiller le sac de noeuds des caractères de chacun des personnages et suspects. La liste est longue et on a l'embarras du choix entre les membres de la famille et les nombreux employés de la maison.

Certes, on peut trouver le caractère des personnages un peu trop caricatural, quelques détails du décor manquant parfois de crédibilité ou encore le comportement d'un des membres de la famille trop extrême (et qui m'a laissée un peu dubitative). Si ces invraisemblances ne froissent pas trop le lecteur en cours de route, s'il accepte que cela a pour but de mieux servir à l'exercice (la variation sur le même thème), ce roman policier peut alors être très prenant…
Toute l'ingéniosité de l'écrivaine a été de créer une histoire à la mode A. Christie. Et on entre dans le jeu du chat et de la souris. En prévenant d'emblée le lecteur par la citation en introduction, elle sous-entend qu'elle va essayer tout de même de nous berner (faire en sorte qu'on ne découvre pas le fin mot de l'histoire), et ce, roman avec enquête oblige, tout en faisant monter bien entendu la tension et les interrogations par des revirements de situation, des tensions plus palpables, et des tournements de pages de plus en plus frénétiques jusqu'au final…


Commenter  J’apprécie          240



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}