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Critique de cathulu


A dix ans, le narrateur , Nicolas, apprend qu'il est né d'un don de gamètes et que le père qui l'élève n'est donc pas son père biologique. "En grandissant, je prends l'habitude de vivre à côté de mon père sans en ressentir pleinement la présence, comme si ses contours avaient été floutés pour qu'il se fonde dans le décor; comme s'il était devenu presque invisible- une sorte de décalcomanie, à la Magritte, une silhouette à travers laquelle on voit tout mais qui n'est rien." Aucun reproche à faire à ce père mais les deux hommes s'éloignent peu à peu, le silence qui a suivi la révélation a laissé des traces.
Devenu adulte, Nicolas va à la fois décider de partir à la recherche du donneur bienveillant, mais aussi d'écrire un récit de filiation car "[...] ouais, la vie est foutrement tordue, mais elle ne peut pas s'échapper quand je l'emprisonne entre mes lignes, alors-là, j'en fais ce que je veux."
Pouvoir des mots, pouvoir du créateur qui peut écrire à sa façon le roman familial, et faire preuve d'empathie envers ce père disqualifié par la nature et par la société aussi d'une certaine façon.
On retrouve ici l'écriture faussement simple d'Arnaud Dudek, son extrême sensibilité, sans jamais tomber pour autant dans la sensiblerie .
Si on dévore d'abord ce roman, avec l'envie de savoir ce qu'il 'il va advenir de ces pères et de ce fils, on prend ensuite le temps de le savourer pour mieux apprécier la délicatesse et la force d'émotion de ce roman. Une grande réussite !
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