« Je ne grandis pas dans un centre - ville rempli de néons et de bâtiments trop hauts , mais dans un village de cent cinquante - trois habitants avec des cabanes dans les arbres, des marronniers, des chèvres à poil ras, un bout de terre situé à quinze kilomètres au sud de la capitale régionale.
Pas de machines urbaines dans mes oreilles , ni marteaux - piqueurs , ni badauds avinés , ni Klaxons , ni sirènes.
Juste le souffle du vent dans les arbres, le pépiement des oiseaux , le tintement des cloches , et puis quelques vocalises de coqs face aux nuages, dès l’aube » ....
« Il avait besoin que je fasse pour lui ce que les fils font pour les pères: leur porter témoignage qu’ils ont de la substance , qu’ils ne sont pas seulement une absence qui sonne creux.
Qu’ils comptent pour quelque chose quand bien peu de choses comptent»...
Richard Ford , Canada .
Même à la campagne, il y a peu de vrais silences. Toujours un insecte qui bourdonne ou un chat qui ronfle, toujours un peu de vent dans les volets, une pluie légère qui vient caresser les vitres, la voix claire des roitelets, toujours un peu de bruit blanc pour cajoler la poussière. Il y a peu de vrais silences.
Et puis il y a tout ce que nous ne sommes pas dit ce jour-là, avec mon père.
Apprendre son infertilité. L’admettre. Passer à autre chose. Faire le deuil de la paternité normale. Au royaume des certitudes, comment a réagi mon père ? […] Je n’ai jamais songé à aborder frontalement ces questions parce que je suis persuadé de ne rien obtenir ; si la certitude est un pays, l’esquive est un empire – et mon père maîtrise cet art aussi bien que le badminton.
Le coeur gelé par la peur, j'imagine, dans un demi-sommeil, le pire des géniteurs. Le pire, pour ne pas être deçu.
Et je vais continuer à vieillir, et mes parents aussi, parce que personne n'échappe aux horloges.
Première photo de famille. Des visages radieux. Un joli ciel d'hiver. Juste ce qu'il faut de lumière pour faire croire que l'ombre n'existe pas.
Ma vie ressemble à une brise légère qui traverse des herbes hautes. Je ne me pose aucune question.
si la certitude est un pays, l'esquive est un empire- et mon père maîtrise cet art aussi bien que le badminton.
« Apprendre son infertilité. L’admettre. Passer à autre chose. Faire le deuil de la paternité normale. Au royaume des certitudes, comment a réagi mon père ? […] Je n’ai jamais songé à aborder frontalement ces questions parce que je suis persuadé de ne rien obtenir ; si la certitude est un pays, l’esquive est un empire – et mon père maîtrise cet art aussi bien que le badminton. »