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Critique de Mimeko


La cité des Pins, une banlieue pauvre d'une grande ville que l'on devine être Auckland. Un quartier démuni, principalement habité par les Maoris. C'est là que vit Beth une jeune femme de trente cinq ans, usée par son quotidien, qui deploit toutes ses forces pour élèver ses six enfants. Jake, son mari violent, passe la plupart du temps dans les bars à jouer des poings pour assurer son emprise sur le quartier quand il n'use pas de violence avec sa femme. Et puis il y a Grace, treize ans leur fille, sensible et renfermée qui voit cette famille se détruire et qui en souffre. Et puis il y a Nig leur fils aîné, en errance, qui ne rêve que d'intégrer les Brown Fists, une des deux bandes violentes qui s'affrontent régulièrement. Un contexte sombre qui va encore se noircir avec un drame familial qui va faire exploser la famille.

Alan Duff offre avec l'Âme des guerriers un tableau sombre de la société dans ce quartier où se concentrent les Maoris et surtout il illustre les conséquences de leur discrimination et la volonté passée de les assimiler de force à une société occidentale, les privant de leurs cultures, de leur langue, un peuple devenu assisté économiquement et, pour une grande majorité, dependant des aides sociales. Des jeunes générations en perte de repères, se fourvoyant dans des bandes de quartiers pour retrouver l'âme du guerrier qui caractérisait leur peuple mais qui se méprenent en s'enfonçant dans la violence et la drogue, oubliant cette force de caractère qui leur permettrait de se relever. Et puis il y a cette mère de famille qui, après un drame et une cérémonie rituelle Maori, va décider de se battre et c'est elle qui va véritablement comprendre comment réinsuffler l'histoire et la force de son peuple, quand Jake va dériver lentement sans pouvoir vraiment se relever.
L'Âme des guerriers est un roman noir, sombre, âpre, dur, où les mots orduriers peuvent choquer mais c'est une peinture réaliste d'un peuple perdu qui cherche à retrouver ses valeurs détruites.
Une lecture sans complaisance sur une réalité sombre.
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