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Critique de boudicca


La Chine des années 2320 n'a que peu à voir avec celle d'aujourd'hui. La Terre est en train de rendre l'âme, rongée par la pollution, mais certaines bonnes vieilles habitudes quant à l'organisation de la société, elles, perdurent : aux riches les tours et une longue vie dans le luxe ; aux pauvres, les caves et une existence misérable et souvent brève. Et puis il y a les pensions, ces espaces totalement déconnectés dans lesquels les nantis des tours envois leurs rejetons jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge adulte. Une bulle que Marquis et ses compagnons vont tentés de faire éclater grâce à leur musique. Une musique révolutionnaire, digne héritière du rock, du punk ou encore du métal à travers laquelle notre héros déverse sa colère et réveille celle des autres. L'idée est originale et j'ai toujours jusqu'à présent beaucoup apprécié les écrits de Catherine Dufour et sa plume souvent crue, seulement cette fois, cela ne passe pas. Oui il y a de bonnes idées, oui on ressent et comprend sans mal la rage des personnages, seulement à aucun moment je ne suis parvenue à me sentir concernée par l'histoire. Il faut dire que le procédé narratif choisi par l'auteur n'est pas vraiment d'une grande aide puisque le roman se compose de petits paragraphes, chacun donnant la parole à des personnages différents qui, en ce qui me concerne, auraient aussi bien pu être les mêmes tant j'ai peiné à distinguer leur personnalité.

Le second point négatif tient au côté « trash » trop accentué du roman. La crudité ne me choque d'ordinaire pas, mais ici certains passages semblent être là davantage pour ajouter plus de glauque à l'histoire et pour provoquer plutôt que pour servir l'intrigue (descriptions des malformations des personnages et leur manie de se faire greffer des parties génitales n'importe où sur le corps, habitude du protagoniste de vomir ou pisser sur son public en plein concert...). le titre des chansons écrites par les personnages sont du même genre, de « sens mon doigt » à « pisse-moi sur la gueule » ou encore « chie-moi sur le ventre ». Très poétique... Mais je crois que ce qui m'a le plus gêné c'est en fait la musique en elle-même, dépeinte tout au long du roman par les personnages eux-mêmes comme d'une nullité affligeant et dont l'intérêt ne tient pas à la mélodie ni même aux paroles mais plutôt au comportement de ses créateurs. Comme le résume parfaitement l'un des personnages : « ce n'était pas que de la musique, c'était toute une attitude : « On est amoraux, on est sales, on est improductifs, on ne mérite pas de respirer et vos oreilles vont nous le payer. » » Un concept auquel je n'ai pas réussi à adhérer, d'autant plus que l'auteur nous noie de termes techniques sans aucune explication : plasma, structure du glucagon, mire musicale..., bref, encore une fois je me sentie totalement en retrait.

Catherine Dufour signe avec « Outrage et rébellion » un roman très atypique qui ne manquera pas de séduire certains lecteurs mais duquel je suis complètement passé à côté. Un aspect glauque trop exagéré, des personnages qui restent de parfaits étrangers tout au long du récit, une musique sans attraits..., bref, si l'idée d'origine est bonne, le roman, lui, ne m'aura pas convaincu. Dommage, car il s'agit pourtant d'une auteur que j'apprécie d'habitude énormément...
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