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Critique de migdal


J'avais beaucoup apprécié " la chambre des officiers » ce qui m'avait incité à lire « une exécution ordinaire » (décevant), puis « la malédiction d'Edgar » fresque portant sur un demi siècle des USA et de son directeur du FBI (qui s'appuyait sur une bibliographie conséquente) ; je tourne la dernière page de son ouvrage « ils vont tuer Robert Kennedy » avec des sentiments partagés.

Si c'est un roman racontant la vie de Mark O'Dugain, il est passionnant et à recommander, pour son évocation de la France sous l'occupation et de l'Amérique après guerre plongeant inexorablement vers la guerre du Vietnam et la crise morale qu'elle engendre et la révolution sexuelle enfantée dans un rêve de stupéfiants. Pages intéressantes également sur l'hypnose et les techniques de manipulation mentale.

S'il s'agit d'une biographie de Robert Kennedy, c'est un brulot commis par un écrivain dont la pratique se résume en « j'irai cracher sur vos tombes ».
Ne s'appuyant pas sur des faits tangibles, solidement étayés, Marc Dugain aligne les ragots (Jackie Kennedy), les insinuations, en confondant concomitance et corrélation !

Ce n'est pas parce que deux événements coïncident que l'un est la cause de l'autre. Ce n'est pas parce que vous étiez à Dallas le 22 novembre que vous êtes nécessairement impliqué dans l'assassinat de JFK. Rien, à ce jour, ne permet de lier les morts de Marilyn Monroe, de Martin Luther King et celles des frères Kennedy même si la mafia était, ou avait été connectée, à quelques uns.

La thèse distillée subtilement par Marc Dugain est que « l'état profond »,  avec le support des services secrets, aurait éliminé des personnalités par trop « imprévisibles » c'est à dire indépendantes et que le Vice Président Johnson aurait fermé les yeux sur ces turpitudes… puis "on" aurait hypnotisé un palestinien pour qu'il tire sur Robert Kennedy … pendant que son propre garde du corps lui tirait un coup de grâce !

A ce niveau d'élucubrations, on ne peut plus parler de « fake news » mais on est face au négationnisme et je m'interroge sur les motivations profondes de l'auteur ?

Cette thèse véhicule l'idée complotiste du « tous pourris », contribue à miner la confiance en nos démocraties et ce roman biographique répand une odeur aussi nauséabonde que les écrits « démontrant » que les américains n'ont jamais posé le pied sur la lune ou que leurs services (toujours les Busch) ont détruit les twin towers le 11 septembre.

L'éditeur pourrait avertir le lecteur que "Ce livre ne cite pas suffisamment ses sources" afin d'éviter toute confusion entre la fiction d'un romancier imaginatif et le rigueur d'un historien soucieux de vérité.
Ca me semblerait être la marque minimale de respect envers le lecteur.
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