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sur 793 notes
Waouh, quelle claque ! Ils vont tuer Robert Kennedy fût une véritable découverte coup de coeur pour moi !

Je ne connaissais Marc Dugain que de nom et, grâce à Babelio et aux éditions Gallimard, que je remercie infiniment, je viens de réparer cette faute.

Ils vont tuer Robert Kennedy est un livre passionnant. Passionnant parce qu'il raconte la mort à venir de Robert Kennedy et, partant, démêle l'inextricable complot qui a mené à la mort de son frère John, et de nombreuses autres personnes. De ce fait, se mélangent dans ce récit espionnage, manoeuvres politico-politiciennes, Mafia...
Passionnant parce que l'auteur entremêle la grande et la petite Histoire pour n'en faire qu'une. En effet, son personnage principal, Mark O'Dugain (certainement pas une coïncidence), est persuadé que la mort mystérieuse de ses deux parents est liée à l'assassinat de Robert Kennedy. Il va donc axer ses recherches universitaires sur cette période et enquêter à la fois sur les assassinats de Robert et de ses parents.
Passionnant enfin parce que chacun des personnages qui apparaît dans le récit est parfaitement caractérisé, profondément attachant et réaliste. Marc Dugain sait en quelques mots bien choisis nous plonger dans l'intime et créer une empathie pour ses personnages.

Mais ce qui m'a frappée dès la 1ère page, c'est bien la plume de Marc Dugain. Il est des livres comme ça qui nous plongent immédiatement dans le récit et qui nous font dire dès les premiers mots : "Ah, attention, oeuvre magistrale en vue". Je ne saurais dire exactement à quoi ça tient : des phrases percutantes mais poétiques, des émotions distillées à travers des mots bien choisis... Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai été happée immédiatement par cette musicalité, cette sensation que chaque mot était à sa place. D'ailleurs, il me semble que Fred Vargas, amie de Marc Dugain, a dit quelque chose là-dessus, comme quoi il arrivait à s'exprimer en deux mots parfaits là où elle-même est obligée de rédiger un paragraphe.

Bref, il y aurait tant à dire sur ce livre, mi-fiction mi-récit historique, qu'il va bien falloir que je m'arrête. Je voudrais tout de même ajouter, pour ceux que ça intéresse, qu'il y est aussi question de Résistance bordelaise, du Paris des guinguettes, des conflits anglo-irlandais, de Marilyn Monroe, de réflexions sur la vie politique, de biographies, de communisme, de la Baie des Cochons, de dépression, de vie conjugale, d'hypnose et de LSD, de racisme... Oui, ça fait beaucoup, mais tout est lié de manière très naturelle et authentique.

Un vrai coup de coeur je vous dis !

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Un historien, thésard sur la mort de Robert Kennedy, soupçonne une corrélation entre l'assassinat de celui-ci et la disparition de ses parents qui se sont suicidés à un an d'intervalle.

Un lien que l'historien va chercher toute sa vie entre la mort de ses êtres chers et celle du candidat à la primaire démocrate, Bobby - selon lui le promoteur secret de la théorie du complot - assassiné par ceux-là même qui ont tué son frère John. Il cite : " la CIA, la Mafia, les anticastristes, Johnson, les Texans, l'armée, même s'ils ne sont pas les commanditaires directs. Sans oublier l'industrie militaire, inquiète de la volonté de Kennedy de sortir du conflit vietnamien. "

On connaît la fascination de Dugain pour les Kennedy, et bien qu'on ait déjà tout dit ou presque sur la mort des frères Kennedy, mêlant très habilement la petite histoire à la grande, il refait l'enquête à travers son narrateur (sorte de double littéraire ?) Mark O'Dugain, pour redémontrer la théorie du complot. Le trait est appuyé, la charge est forte, mais d'autres ont démontré l'inverse avec tout autant de conviction et de preuves.

Une thèse, et un point de vue qui, s'ils sont une énième version de la théorie conspirationniste à laquelle je n'adhère pas, reposent sur des faits historiques réels et avérés, fort bien mis en scène par le talentueux Marc Dugain.
Mais au fait, ce Mark O'Dugain a-t-il vraiment toute sa tête ?
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"Ces malades qui nous gouvernent": ce titre memorable de Libé aurait pu servir au dernier roman de Marc Dugain..ou faut-il écrire Mark O' Dugain?

Sous ce pseudo transparent , le narrateur entreprend de croiser deux recits: celui de l'assassinat de Bob Kennedy, précédé de celui de son frère qui l'éclaire et lui ouvre la voie, et le récit plus intime de la mort violente et mysterieuse, à un an d'intervalle, de ses parents qu'il croit fermement liée à celle de RFK.

Alternant avec un sens diabolique de la frustration le récit-enquête historique et l'enquête-récit fictif, l'auteur nous mène par le bout du nez-que nous avons curieux- dans un dédale d'informations passionnantes, attestées - je n'ai pas cessé de faire des aller-retour sur Internet- et bien souvent étonnantes- présence des Bush père et fils au pied de l'immeuble de la CIA à Dallas le jour de l'assassinat de Jack, présence d'une jeune femme hystérique et très repérable, en robe à pois, le jour du meurtre de Bob et celui de l'assassinat de Martin Luther King, programme de contrôle mental de certains individus fragiles concocté par la CIA, avec la participation active de psychanalystes réputés et peu scrupuleux, et j'en passe!

L'intrigue fictive est, elle aussi, passionnante, et nous suivons cette double intrication avec un intérêt qui se charge progressivement d'une bonne dose de malaise.

C'est que la maladie mentale règne en maître dans ce roman: priapisme et insensibilité émotionnelle du sémillant Jack, maniaco-dépression du romantique Bob qui va à l'élection comme on se suicide, avec une résignation lasse et magnétique, paranoïa meurtrière de la toute-puissante CIA..

Et le narrateur n'est pas plus rassurant...très vite le lecteur attentif repère des anomalies, des redites, des illogismes, des "topoï' dans son récit.

Comme si Marc Dugain avait voulu faire, à travers son narrateur Mark O' Dugain, sa propre thérapie , et, après La Malédiction d'Edgar-le patron éternel et pervers de la CIA- et L'Avenue des géants , en finir avec cette obsession des Kennedy qui hante son oeuvre.

Tout le récit se teinte alors d'un fort parfum de doute: 'Et si ce n'était pas vrai?" pour parodier le titre célèbre d'un roman que je ne lirai pas.

Si les fous sont au pouvoir et si le pouvoir rend fou, que dire d'un historien comme O' Dugain qui serait atteint de manie obsessionnelle?

Tout cela est bien shakespearien..."une histoire racontée par un fou, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.."

En tout cas, une belle rentrée littéraire pour Marc Dugain, et une lecture qui donne le vertige et le tournis!
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Dans ce roman, il revient sur l'assassinat de JFK et la façon dont il est arrivé au pouvoir, ses addictions au sexe, le rôle du père Joe, maffieux antisémite, qui a magouillé pour faire élire son fils, la baie des cochons, le FBI, l'attitude de Johnson que Robert Francis Kennedy alias RFK (ou encore Bobby pour les intimes) appellera le félon.

Marc Dugain nous décrit un John flamboyant, beau gosse, décomplexé par rapport à son père, plutôt misogyne, et un Bobby réservé, timide, obsédé par sa foi catholique, qui va finir par aller au combat comme un kamikaze car il sait très bien ce qui va se passer.

Ce qui rend Bobby attachant, outre la manière dont il va chercher à comprendre le pourquoi de l'assassinat de son frère et les personnes impliquées, c'est son idéalisme, son côté adolescent toujours dans l'ombre des aînés son réel désir de justice sociale pour les pauvres, les Noirs et sa bipolarité : il est capable de s'enthousiasmer pour mieux retomber dans la dépression, ce mal qui le ronge, le pousse vers le questionnement intérieur, la foi et lui fait découvrir la philosophie existentielle, notamment Camus.

Ce qui frappe également chez lui, c'est cette culpabilité immense par rapport à l'argent, la place dans la société qu'il pense ne pas mériter: « Moins réaliste et moins fataliste que Jack, le passé sombre de leur père, un affairiste antisémite et pro-nazis qui a fait fortune dans la prohibition, fait naître chez lui un fort sentiment de culpabilité. » P 41

Mais comment trouver sa place dans une telle famille, entre le père maffieux, qui le méprisait à cause de sa maladresse lorsqu'il était enfant, allant jusqu'à le traiter de chochotte « Un tel père est-il admirable ou simplement misérable ? le pendule oscille interminablement. » P 121, la mère froide incapable d'amour, le frère aîné mort en héros au combat, et le deuxième, président martyr ? Marc Dugain a tendance parfois à nous les présenter comme des « malades mentaux » : l'addiction sexuelle et la touche dépressive de JFK, la bipolarité de Bobby, entre autres.

Le fonctionnement de cette famille est particulier pour une autre raison : « Un Kennedy succède toujours à un autre, auprès des femmes comme dans les fonctions publiques, c'est une règle non écrite de l'organisation de la tribu » P 50. de là à avancer l'hypothèse qu'il lui a succédé auprès de Marylin, de Jackie…

J'aime bien la phrase fétiche de Bobby, empruntée à George Bernard Shaw : « Vous voyez le monde tel qu'il est et vous vous dites : « Pourquoi ? », moi je rêve d'un autre monde et je me dis : « Pourquoi pas ? »

Marc Dugain revient très souvent sur le rôle de la CIA où Hoover régna en maître absolu pendant plus de cinquante ans, obnubilé par sa haine du communisme, tenant en horreur tout ce qui peut y ressembler, y compris les personnes ayant des politiques tournées vers le peuple et tente de le réduire en miettes, coups d'états, assassinats discrets ou lavages de cerveaux ou du moins manipulation d'individus fragiles…

La théorie de l'auteur sur la récupération du mouvement de la contre-culture par la CIA inondant la Californie de LSD, en décérébrant tous ceux qui s'opposaient à la guerre du Vietnam, (ou en utilisant l'hypnose) est séduisante et plaira sûrement aux complotistes. Et on s'interroge quand même sur la manière dont les USA s'acharnent à semer le trouble sur la planète : ils ont « armé » les Talibans contre l'URSS, ou la guerre d'Irak car Saddam aurait eu des armes chimiques, grâce à W (ah le fameux « Dobeulyou » des guignols) ou simplement l'Amérique du Sud…

J'ai trouvé un déséquilibre entre le récit de l'histoire des parents assassinés de Mark O'Dugain (Marc Dugain) et celui de l'histoire des Kennedy. le père du héros ressemble curieusement à Jack, résistant, passé à Londres puis espion à la solde du MI6, il doit fuir la France après la guerre car accusé de viol sous hypnose, par des personnes au comportement trouble pendant la guerre et qui meurt soi-disant par suicide… ce qui nous permet un détour par Bordeaux, puis les pseudo-résistants, le passé trouble de Mitterrand …

Je ne suis pas adepte de la théorie du complot mais je n'arrive à croire que JFK a été assassiné par un tueur isolé, Oswald, lui-même assassiné le lendemain dans les locaux de la police par un maffieux. En ce qui concerne RFK, j'ai moins réfléchi à la question, car on nous a moins matraqué avec des infos, à l'époque, car il n'était pas président.

Néanmoins, il est curieux de constater les similitudes entre les exécutions de JFK, RFK et Martin Luther King : un tueur isolé, les yeux hagards, des tirs qui se ressemblent… et de toute manière on ne saura rien tant qu'un membre de la famille Bush sera encore dans les parages.

J'ai lu ce livre en allant chercher des infos sur Internet pour vérifier ce qui était avéré et ce qui ne l'était pas, mais cela devenait fastidieux alors j'ai fini par me laisser porter par le récit… Je me suis souvent demandée en le lisant s'il n'aurait pas été préférable de lire « La malédiction d'Edgar » et « Avenue des Géants » avant…

L'auteur réussit à semer le doute chez le lecteur car il y a des vérités et des interprétations qui sèment le doute, donc objectif rempli ! comme le dit si bien Marc Dugain : « J'ai toujours considéré que la vérité est comparable à Dieu, la question n'est pas de la trouver mais de la chercher, intensément, sans intermédiaire, de bonne foi. » P 315

Dans l'ensemble, malgré mes réticences, j'ai plutôt aimé ce roman, qui a titillé ma curiosité et j'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour Robert Kennedy que je connaissais peu, ce qui m'a donné envie d'en savoir davantage sur lui.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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J'avais beaucoup apprécié " la chambre des officiers » ce qui m'avait incité à lire « une exécution ordinaire » (décevant), puis « la malédiction d'Edgar » fresque portant sur un demi siècle des USA et de son directeur du FBI (qui s'appuyait sur une bibliographie conséquente) ; je tourne la dernière page de son ouvrage « ils vont tuer Robert Kennedy » avec des sentiments partagés.

Si c'est un roman racontant la vie de Mark O'Dugain, il est passionnant et à recommander, pour son évocation de la France sous l'occupation et de l'Amérique après guerre plongeant inexorablement vers la guerre du Vietnam et la crise morale qu'elle engendre et la révolution sexuelle enfantée dans un rêve de stupéfiants. Pages intéressantes également sur l'hypnose et les techniques de manipulation mentale.

S'il s'agit d'une biographie de Robert Kennedy, c'est un brulot commis par un écrivain dont la pratique se résume en « j'irai cracher sur vos tombes ».
Ne s'appuyant pas sur des faits tangibles, solidement étayés, Marc Dugain aligne les ragots (Jackie Kennedy), les insinuations, en confondant concomitance et corrélation !

Ce n'est pas parce que deux événements coïncident que l'un est la cause de l'autre. Ce n'est pas parce que vous étiez à Dallas le 22 novembre que vous êtes nécessairement impliqué dans l'assassinat de JFK. Rien, à ce jour, ne permet de lier les morts de Marilyn Monroe, de Martin Luther King et celles des frères Kennedy même si la mafia était, ou avait été connectée, à quelques uns.

La thèse distillée subtilement par Marc Dugain est que « l'état profond »,  avec le support des services secrets, aurait éliminé des personnalités par trop « imprévisibles » c'est à dire indépendantes et que le Vice Président Johnson aurait fermé les yeux sur ces turpitudes… puis "on" aurait hypnotisé un palestinien pour qu'il tire sur Robert Kennedy … pendant que son propre garde du corps lui tirait un coup de grâce !

A ce niveau d'élucubrations, on ne peut plus parler de « fake news » mais on est face au négationnisme et je m'interroge sur les motivations profondes de l'auteur ?

Cette thèse véhicule l'idée complotiste du « tous pourris », contribue à miner la confiance en nos démocraties et ce roman biographique répand une odeur aussi nauséabonde que les écrits « démontrant » que les américains n'ont jamais posé le pied sur la lune ou que leurs services (toujours les Busch) ont détruit les twin towers le 11 septembre.

L'éditeur pourrait avertir le lecteur que "Ce livre ne cite pas suffisamment ses sources" afin d'éviter toute confusion entre la fiction d'un romancier imaginatif et le rigueur d'un historien soucieux de vérité.
Ca me semblerait être la marque minimale de respect envers le lecteur.
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L'histoire démarre en Colombie-Britannique. le cul assis sur une souche, je me prends à regarder les pins et quelques érables pliés sous le vent. La neige tombe, la neige s'envole, mes espérances aussi. Des espoirs qui ont abandonnés toute une génération, aussi soudainement qu'un éclair venu fendre le ciel étoilé, aussi brutalement qu'une balle venue fracasser la tête d'une étoile, des morceaux de cervelle blanche, des éclaboussures de sang rouge de son mari ayant tâché la robe rose d'une brune prénommée Jackie.

Un professeur d'histoire se retrouve confronter à la grande Histoire, celle des Kennedy, à l'histoire de ces parents, morts successivement en 67 et 68. Il a 14 ans à l'époque. O'Dugain, l'auteur s'amuse avec son nom et avec les racines de son protagoniste. Des années après ce double drame, il replonge, dans le cadre d'une thèse, dans cette époque des années 60, où l'on assista à la mort d'un président, à la mort d'un futur-président, à une guerre au Vietnam, une presque-guerre avec Cuba, et une bande de hippies fleurs bleues sous LSD qui déchanteront rapidement avec la fin de la décennie, fin d'une utopie. le tout orchestré par des manipulations diverses, aussi bien de la mafia, du FBI que de la CIA. de quoi donner la foi en la politique, mais rien de surprenant vue la qualité des pantins récents qui se sont succédés à la Maison Blanche. Blanche comme la neige d'un hiver en Colombie-Britannique.

Si le professeur ne se remettra jamais de la mort de ses parents, d'où des années plus tard le besoin la nécessité de se replonger dans cette sombre histoire pour comprendre, Robert Kennedy lui non plus ne se remettra jamais de celle de son frère John. Il se remémore sans cesse ce jour de novembre 1963, ses peurs et sa rage. Il sent la vérité, celle qui reste cachée à tout jamais, enfouie sous des faux rapports et des assassins convenus. La vérité ne sortira probablement jamais de ce vieux dossier texan, mais peu importe, les romans sont là pour émettre toute sorte d'hypothèses – et même crédibles - sorties de la théorie du complot. Marc Dugain m'a plongé dans ces sixties avec ce roman psychologique à la limite du thriller, avec l'art de mélanger les histoires mélancoliques, qu'elles soient Grandes ou intimes.

Après le 23 novembre 1963 et le décès de JKF, RFK le suivra à Arlington, Virginie, un soir, le 5 juin 1968. La mort des initiales célèbres.
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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Marc Dugain s'est spécialisé dans les romans qui mêlent la Grande et la petite histoire, des personnages anonymes s'y retrouvent en parallèle à d'autres plus célèbres.
C'est donc le cas, une fois de plus, dans, Ils vont tuer Robert Kennedy à paraître dans quelques jours.
Pour la grande histoire, nous avons Robert, futur candidat à la présidentielle américaine, assassiné en juin 1968,  frère de John ( ou Jack)F. Kennedy président des États-Unis, lui- même précédemment assassiné en novembre 1963. Deux morts controversées dont l'auteur nous rappelle et le climat géopolitique de l'époque et les incohérences et autres bizarreries qui les entourent.
Pour la petite histoire, nous avons un professeur d'histoire contemporaine,  persuadé que le suicide, à quelques mois d'intervalle, de ses parents est suspect. Tout le conduit à croire que ces disparitions soudaines pourraient être liées à l'assassinat du candidat Bobby Kennedy.
C'est donc dans ses interrogations que nous entraine Marc Dugain.
J'aime beaucoup, chez cet auteur,  l'art détaché de nous faire suivre l'enquête de cet homme, pour mieux nous imprégner, nous immerger dans les dessous de deux des  plus grandes énigmes politico-judiciaires du XXe siècle.
De nombreux ouvrages ont déjà été écrit sur le sujet, analysant, approuvant ou démontant chacune des théories exposées. Complots  ou simples crimes de déséquilibrés, dans son roman, Dugain émet de sérieux doutes sur les versions officielles, de quoi attiser la curiosité, d'ailleurs je me suis empressé d'aller faire quelques vérifications, parce que roman ne veut pas dire affabulation, la plupart des protagonistes cités ont bel et bien tenu un rôle dans le déroulement de ces événements.
J'adore ce genre de livre où il y a plus qu'un simple plaisir de lecture, un besoin de savoir, de connaître....
Et puis il y a l'histoire de ce professeur, étrange personnage, fil rouge qui permet d'enchaîner les chapitres sans lassitude, sans lourdeur. Il fallait l'inventer celui-là et surtout au bout de l'histoire, la petite, il fallait la trouver l'explication de son parcours, une évidence pourtant, mais qui s'en est rendu compte au cours du récit  ?
Ma deuxième incursion chez Marc Dugain et un nouveau réel plaisir.

Merci aux éditions Gallimard et a Babelio pour cette belle découverte de la rentrée littéraire.

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Quel roman ! On ne sait plus où l'on en est, essai, fiction ?? Où est la frontière entre imagination, paranoïa, réalité, fiction, complot, vérité historique ??
Je ne sais plus que penser ... Bien écrit, les arguments se tiennent, le faits énoncés sont avérés, la théorie est crédible... mais tout cela fait froid dans le dos !!!
Pas une lecture facile, j'avoue que la "petite histoire" personnelle du narrateur m'a semblé parfois fastidieuse, tirée par les cheveux, un peu trop "dense" en événements historiques (on passe de la Résistance française pendant la Seconde Guerre Mondiale au double-assassinat des frères Kennedy), la personnalité du héros-qui-n'en-est-pas-un ne m'a pas attirée ou touchée plus que ça... mais c'est surtout la grande histoire, celle qui a tant choqué le monde en 1963, qui m'a poussée à continuer ma lecture.
Et là, je ne suis pas restée sur ma faim. Tout est construit, bâti avec une grande intelligence, une logique dont on peine à trouver les failles. Passionnant sur le plan historique.
Un "roman" qui n'en est pas vraiment un, qui pousse à la curiosité... j'ai dû en consulter des pages Wikipedia pour "vérifier" certains dires (confirmés) et compléter mes connaissances de l'époque, trop lacunaires !
Amateurs de politique, de stratégie, d'Histoire, des USA : foncez !!!
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Mark, la soixantaine, professeur d'histoire à Vancouver, se penche sur sa vie et notamment sur la disparition de ses parents l'un après l'autre à un an d'intervalle en 1967 et 1968. Leurs morts précédant de peu celle de Robert Kennedy, Mark a toujours pensé qu'une corrélation existait entre ces disparitions tragiques. A force de patience, d'enquêtes, de recoupements et de rencontres avec les témoins de l'époque, Mark reconstitue une histoire personnelle qui s'enchevêtre étrangement et étonnamment avec la grande histoire. Au gré de ses découvertes c'est l'histoire tumultueuse et dramatique des Kennedy et de l'Amérique qui nous est proposée.

Ils vont tuer Robert Kennedy est un roman intelligent mais quelquefois ardu tant Marc Dugain s'attaque aux méandres tortueux de la politique américaine : entre manipulations de Joe Kennedy le patriarche pour faire élire ses fils, les opposants - nombreux - du jeune président : anti-castristes trompés par ses positions ambiguës à la suite de l'échec de la baie des cochons, mafia qui attend un retour d'ascenseur après avoir acheté en partie l'élection, FBI et CIA ainsi que les coups tordus de Johnson, le vice-président devenu président intérimaire, le paysage politique était complexe et explosif et l'assassinat de JFK va plonger Robert dans une période de doute et de déprime qui va profondément le marquer et le décider - contre toute attente - à se présenter aux élections...comme celle de son frère, sa mort pendant les élections primaires de 1968 sera tragique.
C'est ce climat de tension et de complexité politique que Marc Dugain décortique avec brio en y intégrant l'investigation sur sa propre famille, pour démêler les fils des meurtres de ses parents ; la petite histoire est ainsi habilement mêlée à la grande : une mère irlandaise, peut-être victime d'un complot de l'IRA, un père psychologue, travaillant sur l'hypnose, qui avait été approché par les services secrets britanniques pendant la seconde guerre mondiale, peut-être manipulé ou ayant refusé de l'être...
J'ai beaucoup aimé ce roman, dont la construction est brillante, malgré une petite déstabilisation - le début du roman retrace principalement l'arrivée au pouvoir de John Kennedy alors que je m'attendais à démarrer le roman dans les années 1967 / 68, et Marc Dugain parle de Jack et non de John...Mais la remise à niveau de la genèse de la famille Kennedy, des Atrides modernes, est indispensable pour comprendre les réactions et les prises de positions de Robert Kennedy, précisément celles qui vont faire le lit de son destin tragique.
Avec Ils vont tuer Robert Kennedy, Marc Dugain nous offre une magistrale page d'histoire contemporaine, éclairant le terreau de l'Amérique actuelle, ses enlisements, ses contradictions et ses complexités dans un style concis et des remarques critiques qui font mouche. Un roman qui me donne envie de lire La malédiction d'Edgar
Je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour cette opération Masse critique et une mention spéciale pour Mark O'Dugain.
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Mark O'Dugain est persuadé que le décès de ses parents à un lien étroit avec le meurtre de Robert Kennedy le 22 novembre 1963 à Dallas. En effet ceux-ci dont le père, psychiatre spécialiste en hypnose, ont émigré au Canada sans aucune raison apparente.
Les deux histoires s'entrecroisent et nous permet de revisiter l'histoire des Etats-Unis des années soixante. C'est aussi un éclairage sur cet événement trouble qu'est l'assassinat du président, et de façon dont le clan Kennedy arrive au pouvoir. C'est surtout dans l'ambiance de l'époque que l'auteur nous plonge, avec ses magouilles, ses alliances et mésalliances politiques, la libération progressive des moeurs, etc. Mais c'est aussi une façon de faire le point sur l'enquête et les enjeux cachés dont ce meurtre a fait l'objet.
Je dois reconnaître à l'auteur une parfaite maitrise de cette partie de l'histoire et sa façon de la raconter nous maintiens en haleine. Toutefois ce roman biographie, comporte, à mon gout, quelques longueurs de trop, pour que je puisse l'apprécier à sa juste valeur.

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