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Critique de Fandol


Avec toutes les apparences d'une plongée dans le passé de l'Union soviétique puis de la Russie, Une exécution ordinaire est un roman des plus actuels qui permet de comprendre ce qui s'est passé et ce qui se passe dans ce pays si important dans l'équilibre de notre planète.

Avec précision et un juste sens du romanesque, Marc Dugain passe de la fin du stalinisme à la Russie de Pou..., pardon, de Vladimir Plotov. Au cours de sept parties bien distinctes, l'auteur emploie la narration à la première personne du singulier puis le récit plus classique avant de redonner la parole à son narrateur, Pavel Altman.
Olga Ivanovna Atlina, la mère du narrateur, est forcé d'utiliser ses dons de magnétiseuse pour soulager les douleurs de celui qui est décrit ainsi : « C'était presque un nain, un vieux nain au visage grêlé par la variole, un bras plus court que l'autre. Mais son regard d'autour du Caucase, menaçant comme une arme blanche, avait un éclat bien supérieur à n'importe quelle reproduction sur papier. »
L'auteur mêle remarquablement fiction et réalité politique car nous sommes en pleine épuration suite au « complot des blouses blanches »… Staline ne cache pas ses opinions à propos des juifs qu'il voudrait regrouper dans un territoire lointain mais ceux-ci préfèrent Israël. On visite le Kremlin puis la datcha du Vojd avant de suivre « le tsar rouge » en Géorgie. Au passage, le sadisme incroyable des tortures infligées aux personnes arrêtées pour un motif quelconque ou sans motif du tout, est difficilement soutenable.
Simplement, il faut noter que Serguei, le mari d'Olga est affecté à un projet de sous-marin nucléaire où les parents de Pavel, le narrateur, se retrouvent. Une base sur la mer de Barents où ce même Pavel est né, en 1957, année de la mort de son père.
Après un passage par l'Allemagne de l'est qui vit ses derniers mois, passage utile pour comprendre comment Plotov, membre du KGB, fils du cuisinier de Staline, révèle sa vraie personnalité, le roman atteint toute son envergure lorsque Marc Dugain nous plonge, c'est le cas de le dire, dans le monde des sous-mariniers à Anterograd. Petit à petit, tous les mystères s'éclaircissent jusqu'à l'épisode terrible du naufrage du sous-marin nucléaire qu'il nomme Oskar mais qui rappelle celui du Koursk, le 12 août 2000, avec 118 hommes à bord.

J'ai été captivé, subjugué, emporté par ce récit haletant, avec Anton qui tente de rassurer le jeune Vania : « N'oublie pas que toute la marine de la grande Russie est à notre recherche et que nous sommes à la portée d'un plongeur en apnée. »
Enfin, que dire de ce président en vacances au bord de la mer Noire ? « le deuxième des tsars bleus s'y est installé en villégiature estivale pour ses premières vacances depuis son élection. » Marc Dugain ajoute : « Il a compris que ne jamais rien renier du passé et l'endosser sans honte est la meilleure façon de ménager son avenir. »
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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